XXVII

827 59 58
                                    

Puis les jours étaient passés, se transformant en mois, Jay avait fait son grand retour au sein de l'établissement, soit deux semaines après Julie, revenue aussi pimpante qu'avant les vacances d'hiver. Le rouge aux joues, signe de bonne santé, le rouquin de ses cheveux brillants de mille feux comme si elle avait pratiqué mille et un soin pour qu'ils brillent à en éblouir les autres, son visage n'avaient plus aucune cicatrice, à moins que le maquillage y soit pour grand chose, elle se pavanait comme la reine du lycée après qu'elle soit aussi connue que le loup blanc dans l'établissement. Rumeur était passée qu'elle n'en voulait plus au blond qui lui, ne digérerait pas la pilule, quoi qu'elle dise, il ne l'accepterait pas. Paraissait-il, d'après ses dires trop embellis pour être gober si facilement, qu'elle passait un temps fou à s'expliquer avec lui afin d'arranger la situation, qu'il y avait un mal-entendu et qu'il ne fallait pas le craindre comme les élèves redoutaient de se trouver sous les foudres du garçon en question. Point positif, étrange soit dit en passant, elle prenait sa défense et essayait de lui rendre sa réputation meilleure. En revanche, pendant ces deux semaines sans Jay lycée, Jungwon en avait un peu grincé des dents. Insultes cachées par-ci, mensonge par là, il en entendait des vertes et des pas mûres au point où des migraines prenaient régulière place à la fin de la journée, ça devenait sacrément épuisant à force. Jay n'avait jamais reçu de messages de sa part, ou il ne lui en avait pas fait part, elle n'était plus sa "meilleure amie" comme elle disait bien, il grimaçait à chaque fois que son nom était malencontreusement cité dans la bouche de Sunoo ou de son acolyte Sunghoon. Parlant de ses deux gars, Jay n'avait pas menti, c'était des amours à proprement parlé. Si le blond refusait de dire à Jungwon que ça n'allait pas, pour ne pas l'inquiéter d'avantage, et qu'il passait par les deux autres pour faire état de sa santé mentale fragile et épuisée, Jungwon arrivait dès que son travail était fini. En deux semaines, il avait fini par s'habituer à voir le brunet arriver devant sa porte, la veste bien fermée jusqu'en haut, moufles aux mains et écharpe bien enroulée. Au départ, il s'était fait surprendre et vu les yeux bouffies, il ne pouvait pas mentir ni se cacher, de toute façon les deux autres étaient de vraies balances sur ce sujet, il ne pouvait pas y échapper. Certes en parlait-il donc moins aux deux autres zigotos et profitait de les contacter quand Jungwon travaillait, mais il n'y échappait pas, Jungwon bougeait toujours ses fesses pour lui porter soutien. Sa mère s'était faites à l'idée qu'il rentrait tard ou même pas du tout, elle finissait même par lui préparer un sac avec toutes ses affaires pour le lendemain. Elle était totalement au courant que Jay était dans une passage très dure de sa vie et avait besoin d'une épaule, il n'était pas rentré dans les détails et elle n'avait pas cherché à en savoir plus, en tout cas elle le laissait faire.
Alors quand il était revenu, au mois de février, Jungwon était tout présent pour lui, attendant devant le bâtiment qu'il ne daigne se montrer, ayant croisé sur le chemin ses deux amies qui étaient compréhensives et partaient déjà dans la salle pour leurs laisser leurs moments à seuls. Même si son attitude de gars sûr de lui amadouait tout le monde, le brunet ne s'y trompait pas, il bombait trop le torse. Pudique, il ne s'était pas touché dès qu'ils furent assez proche, Jungwon s'était seulement inquiété de comment ça allait, comment il se sentait aujourd'hui et le sourire triste qu'il lui avait servi lui avait serré le coeur. Ça avait été fort désagréable. Si des regards compatissants se tournaient vers le blondinet, Jungwon n'était pas dupe, c'étaient ces mêmes élèves qui radotaient les mêmes rumeurs sournoises sur lui et parlaient mal dans son dos pendant son absence. Alors quand certains le saluaient poliment, un peu trop gentiment dans leurs gestes, Jungwon détournait son regard vers l'horizon pour ne pas les regarder avec dégoût. Quelle hypocrisie. Jay s'était enquit de si des choses avaient changé pendant son absence. Certes avait-il souvent un rapport complet de la part de Jungwon, chaque semaine, mais ça devait être plus pour faire la conversation qu'autre chose. À part les évaluations à rattraper ou les professeurs absents de lanières prévues, rien n'avait subit de grand changement depuis le jour de la rentrée. Dans le bureau des surveillants, plus loin dans le hall, les regards des adultes s'étaient levé et resté sur le blond qui n'en menait pas très large face à celui qui lui avait fait passé l'interrogatoire, celui qu'affectionnait Jungwon, il avait seulement hoché la tête avant de détourner vivement les yeux vers Jungwon pour lui demander s'il avait du soucis à se faire de leurs parts. Haussement d'épaules, il n'en avait aucun idée puisqu'ils n'en avaient pas parlé.
L'escalier monté et près de la salle de mathématiques du lundi matin, huit heures, ils avaient ralenti légèrement en remarquant une petite émeute devant la pièce dont la porte ouverte laissait la lumière artificielle éclairée un peu plus le couloir. Pas le moins intéressé, Jungwon n'avait pas jugé bon de s'arrêter, pensant que ce n'était pas ses affaires et très impoli de se mêler de ce qu'il ne le regardait pas. En revanche, dans la salle, c'était une autre paire de manche. Le silence de mort régnait dans la salle et l'ambiance semblait malsaine. Il eut rapidement un frisson de malaise, trouvant aisément du regard ses deux amies se regarder dans le blancs des yeux en faisant des messes basses tandis que Julie, sa fierté mise en avant, mâchait exagérément un chewing-gum en enroulant une mèche autour de son doigt. Jay étant passé devant lui en entrant dans la salle, Jungwon fut donc partiellement caché de sa grande taille. Si le silence s'était fait derrière eux, Julie le remarqua aussitôt et tourna la tête dans leurs directions, pas impressionnée de l'effet supérieure qu'elle renvoyait. Ça faisait rouler des yeux discrètement Jungwon qui s'était arrêté légèrement en entendant une chaise grincer sur le sol et une voie bien trop aiguë pour paraitre sincère s'élever dans la pièce :

Juste une raison              -- JayWonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant