Epilogue

873 51 48
                                    

            Si le soleil tapait sur le béton et se reflétait à une chaleur pas possible, il ne s'en plaignait pas plus que cela. Lunettes sur le nez, casquette foncée et teeshirt sombre d'un simple désarmant, il essayait de faire abstraction qu'il était en train de suer sous les trente-huit degré annoncé la veille.
           Aussi étonnant que cela fût, il ne s'y habituerait jamais. A cette vue, ces immeubles, ces arbres ordonnés au bord des routes, ces lignes de voitures sur doubles voies, l'immense panneau publicitaire qui promouvait la nouvelle crème à la mode pour cette été, apparement miraculeuse et régénératrice. Ça l'étonnerait toujours de voir un model élégant et chic sur ce genre d'annonce. Ç a changeait, c'était moderne.
           En fait, il s'y faisait, petit à petit. Il fallait bien après cinq ans de vie à voir le monde qui l'entourait changer à un rythme qui était propre aux humains et à la technologique qui évoluait d'année en année. Nouvelles voitures moins polluantes pour la planète, derniers smartphones plus rapides et performants que le précédents dont les nombres d'appellations se faisaient remplacer par des lettres, d'anciens moyens de transports se voyaient métamorphosé : électriques, plus utiles, repliables, compactes, innovent. Sur le papier, à la télé, sur les réseaux, ça rendait bien, effectivement. Le marketing avant tout, il fallait vendre à n'importe quel prix, quitte à mentir parfois ou jouer sur les mots pour tromper et faire du bénéfice.
          Il avait abandonné, il y a bien longtemps, ses études de commerce et management pour se concentrer sur quelque chose qui l'intéressait vraiment et pas juste pour obtenir un boulot dit stable et de bons gagne-pain pour sa vie future, sa vie de maintenant, d'aujourd'hui. Alors, du jour au lendemain, à sa troisième année d'études, à la limite de réussir sa licence en tête de classe, il avait tout lâché sous les regards perplexes de ses enseignants et camarades qui ne comprenaient pas pourquoi il ruinait sa vie et son potentiel dans un domaine totalement différent et sa réelle nécessité de diplômes inestimables aux yeux de la société, ici.
        Il se fichait pas mal de se faire bien voir par ses voisins, ses collègues péteux qui ne comprenaient pas autre chose que le langage des chiffres sur des noms qui ne signifiaient rien pour eux. L'argent, c'est tout ce qui comptait. Il aurait put finir comme ça, oui. Vêtue de beaux deux pièces de boulot, d'un cravate qui valait le prix du dernier portable sortie dont tout le monde s'arrachait les premiers exemplaires, des chaussures aussi brillantes que la carrosserie de sa nouvelle voiture ultra polluante mais qui faisait baver les autres, les personnes de classes moyennes dont il venait. Non, ça ne lui ressemblait pas. Ce n'était pas lui dans le miroir.
        Bourse annulée, dossier incomplet et surtout incapacité de reprendre ses études là où il en était s'il regrettait son choix fait, c'était il y a deux ans de cela.
         Un regret ? Aucun, ça avait été l'un des meilleurs choix de sa vie. Il n'avait de toute façon plus sa mère sur le dos pour le pousser à continuer. Certes avait-il laisser tombé ses idées de rentrer en faculté de langues au profit des sciences et mathématiques, sous conseil de ses proches après qu'il soit accepté de partout, et surtout de bonnes écoles.
         Alors il avait déménagé, quitté sa chambre d'étudiant dans son université. Il savait que ses nouveaux copains allaient lui manquer, mais il préférait vivre sa vie au lieu de s'enfermer dans un moule sans saveur aucune. Avant de partir, et en milieu de semaine, ils avaient fait une grande fête de départ à l'étudiant le plus motivé et mutilateur de la classe. Musique à fond, nourriture à ne plus en pouvoir, de la débauche, c'était ce que les gens pouvaient s'imaginer d'une fête d'étudiant lambda. Or, ce ne fut pas le cas. Jeux de cartes, musique de fond, discutions par ci par là sur tout et rien, ils avaient passé la soirée comme un week-end normal. ce qui lui plaisait au plus au point. Le lendemain, il s'en était allé.
       Valise contenant ses cours, ses vêtements, sa deuxième paires de baskets et des objets divers, il avait pris le métro jusqu'au train qui devait l'emmener à l'autre bout du pays. Le trajet avait été long, très long, il avait refusé de prendre l'avion parce que trop cher. Enfin, le coût était moindre mais il n'avait pas accepté de prendre un billet. il avait déniché sur un site de promotion un billet de dernière minute et avait sauté dans le wagon les midis passés.
        Ses études, il ne les avait pas payé. Il n'avait pas non plus trouvé de petit boulot pour l'aider à financer sa scolarité universitaire. De toute façon il n'avait pas eu le choix. C'était ça ou Jay le suivait à l'autre bout du monde pour habiter avec lui et subvenir à ses besoins. Malgré sa bourse élevée, il avait insisté pour qu'il ne travaille pas, qu'il se concentre sur ses cours et qu'il le laisse s'occuper du reste. Ça l'avait mis dans un inconfort immense, ils s'étaient souvent disputé à cause de cela.
         Sept heures plus tard, il habitait avec Park Jay. Lit double, grand salon ouvert sur une minuscule salle à manger, cuisine derrière l'escalier de la mezzanine, ça changeait radicalement de son appartement d'étudiant contenant une petit chambre/bureau combiné d'une cuisine simple et d'une pauvre salle de bain. Ça lui avait quand même convenu pendant presque trois ans. Le logement gigantesque du blond devait coûté une fortune monstre mais il ne lui avait jamais fait part du prix, il s'y refusait et il n'avait même pas accès aux relevés sur loyer, Jay lui cachait toujours.
         Il détestait se sentir redevable et s'était donc mit à chercher un boulot pour l'aider en tout et, peut-être un jour, lui rembourser ce qu'il avait tant dépensé pour lui. Même la mère du plus jeune s'étonnait toujours de tout ce qu'il faisait pour lui. Aide administrative, financière, émotionnelle et physique, il était présent dans presque tout les aspects de sa vie.
        Ce fut donc pour cela, qu'un beau jour, ils avaient fini par emprunter à la banque et acheté un petit local dans une des grandes rues de leur nouvelle immense ville. Rénovation sur rénovation, quatre mois plus tard, ils ouvraient leur commerce. Avec ses compétences, le nouvel entrepreneur s'occupait de tout ce qui était management, comptabilité, gestion ect... tandis que le blond cherchait de nouvelles recettes sympas à proposer à son nouveau partenaire qui s'affairait à les tester à la maison avant de se mettre d'accord avec lui. Même s'il était le patron officiel au même titre que lui, Jay restait quand même dans son boulot de base : l'art. Modèle photo, mannequin sur de grands défilés, ambassadeurs de marques luxueuses, chanteur et acteur à ses temps perdus, il ne chômait pas mais rencontrait un succès digne de ce nom. Venir ici avait été la meilleur décision de son existence.
        Avec la promotion faite sur les réseaux, ils avaient eut un monde fou à l'ouverture officielle de la boutique. En résumé, c'était l'unification de deux passions : la cuisine, café et pâtisserie ainsi que les livres. C'était une bibliothèque café que de nombreux gens appréciaient. Ils avaient même leurs habitués, toujours au rendez-vous au fil des jours, ils s'étaient même vue offrir un emploi à une nouvelle employé au sourire lumineux que les clients appréciaient fort. L'affaire fonctionnait bien.
        Alors il se permit, aujourd'hui comme quelques jours depuis un an, de se prendre des journées de congés.
        Yang Jungwon, 22 ans, jeune entrepreneur à potentiel, résidait aux Etats-Unis après voir sauté dans l'avion avec Park Jay, son copain et fiancé, l'été de ses dix-huit ans. Il ne s'était imaginé une telle vie auparavant. Qui l'aurait cru ? Il vivait heureux.
        Ah non, ce n'était pas tout rose, il l'accordait. Mais, comme le diction disait : "il n'a pas de rose sans épine." Ce n'était pas facile tous les jours mais il tenait bon et surmontait les épreuves, n'importe lesquelles. Puis il n'était pas seul. Il ne l'avait jamais été depuis six ans, six longues années passées en un éclair.
        Sa raison ? Elle se trouvait sur ce panneau publicitaire où le sourire radieux de Jay avec de la crème sur les joues l'avait fait stoppé dans sa route d'une balade à promener son chien. Il semblait sublimé encore plus la célèbre marque de cosmétique qui l'avait engagé après voir passé plusieurs mois à négocier un contrat qui plairait aux deux parties. PJ, se faisait-il appelé maintenant.
        Les passants le contournaient sur le trottoir sans plus faire attention à lui. Après tout, il était caché de son couvre-chef et ses grandes lunettes de soleil. Il n'était pas bien reconnaissable si l'on ne s'attardât pas à l'observer.
        Fier, il prit son téléphone dans la poche de son short, aussi porté dans une promotion de son fiancé, pour prendre en photo ledit garçon dans l'optique de lui envoyer lorsqu'il serait rentré chez lui. Ce qu'il était beau. Les années lui rendaient hommages, il rayonnait. Il avait toujours rayonné, c'était Park Jay après tout, le célèbre mannequin que le publique aimait pour sa personnalité naturelle et drôle.
        Le garçon avait fait embauché son ancien staff avec lui ici, dans son agence. Elles étaient ravies de partager une aventure aussi unique avec celui qu'elles avaient suivi depuis jeune. Le copain de Sarah l'avait suivi sans l'ombre d'une hésitation, trop amoureux de sa copine pour la laisser filer vivre son rêve américain. Quand à Martina, elle avait rencontré une anglophone sur un shooting photo et depuis, elle filait le parfait amour.

Juste une raison              -- JayWonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant