Chapitre 2 : Tyler

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_ Putain Tyler magnes toi !

Je ne prends même pas la peine de répondre à Chris, continuant de me préparer le plus calmement du monde. Il n'est pas dans mes habitudes de me presser, et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. Au contraire, j'ai plutôt tendance à apprécier arriver en retard. Après tout, c'est le meilleur moyen de se faire remarquer, et j'adore ça. Comme ce midi. Que le professeur n'ai même pas compris que je me fichais de lui était parfaitement satisfaisant, d'autant plus que le reste de la promotion, elle, me comprenait. J'adore être sous le feu des projecteurs, il n'y a pas à dire.

_ Tyler, je vais pas te le répéter mille fois ! Si tu viens pas maintenant, t'auras qu'à te ramener à pied !

_ C'est bon j'arrive, laisse-moi juste deux minutes. A moins que tu veuilles que je vienne à poil ?

Derrière la porte de ma chambre, je l'entends pester contre moi. J'en ris. Je sais parfaitement pourquoi il est si pressé, mais le faire mariner est bien trop marrant, d'autant plus qu'il ne sait pas que je sais. Peut-être que j'arrêterais s'il finit par me dire le nom de la meuf à qui il a donné rendez-vous. En attendant, il ne s'agit que d'une virée en boite, alors il peut bien attendre encore un peu. J'enfile mon jean et attrape un t-shirt blanc avant de sortir de ma chambre. Tant pis pour mes cheveux mouillés, ils se coifferont et sècheront seul pendant la route. Mais pour le moment, même si je veux prendre mon temps, la route se fera à pied si je n'y met pas un peu du miens.

_ C'est bon on peut y aller, je le rassure en passant mon vêtement au-dessus de ma tête.

_ C'est pas trop tôt, aller on y va.

Sourire aux lèvres, je le suis en prenant soins de fermer la porte à clé en sortant. La maxi soirée d'hier, nous n'avons pas pu y aller. A cause de certains... différents, avec les organisateurs. Alors nous nous rattrapons ce soir. Une boite où nous sommes habitués, perdu au cœur du centre-ville. J'y ai même mes comptes, pour les soirs où je m'y perd sans avoir pensé à apporter d'argent. Et je ne compte pas arrêter de m'y rendre.

Une fois en bas, nous embarquons dans sa voiture. Avoir le permis mais pas de voiture commence vraiment à m'embêter. Chaque déplacement que je dois faire qui n'est pas possible en transport en commun nécessite que Chris soit disponible ou disposé à me laisser sa voiture. Mais un jour j'en aurais une, si je me décide à m'investir un peu plus dans mes petits boulots. Ce qui est loin d'être le cas.

Oups.

_ Y'a intérêt à ce qu'on arrive vite, grogne-t-il à un feu rouge.

_ Pourquoi ça ? C'est une boite où on a nos habitudes, pas de problèmes, la vie est belle, je m'amuse en sachant pertinemment ce à quoi il pense.

_ T'es bêtes, je te dis que je ne veux pas arriver trop tard.

_ Pourquoi ? Tu comptes rentrer tôt et te coucher à l'heure des poules ?

Le feu n'étant toujours pas au vert, il s'accorde de me lancer un regard pour le moins noir. J'éclate de rire alors qu'il se reconcentre sur la route. Y'a pas plus irritable que lui, ça c'est sûr.

_ J'arrête si tu me dis le nom de la fille que tu dois retrouver, je la connais ?

_ Mais t'es vraiment un... Non. Tu la connais pas.

Encore une fois, je rigole. Chris est mon meilleur ami depuis notre dernière année de lycée, avant ça notre relation était plutôt conflictuelle et je m'en amusais bien. Mais maintenant que nous sommes amis, l'énerver ne me dérange pas moins. Il a toujours exactement les même réactions, et ça me fait toujours autant rire.

_ Alors, son nom, je demande une nouvelle fois.

_ A quoi ça t'avance ?

_ A rien, mais j'ai le droit de savoir non ? Toi t'as eu le nom de tous mes flirts.

À ce qu'il parait je te plais ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant