Chapitre 11 : Tess

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Je l'ai peut-être rabroué un peu sévèrement, mais on ne m'a jamais embêté pour ce genre de bêtise. Et j'ai l'habitude de m'occuper de ce genre de chose seule, alors son insistante m'a tapé sur les nerfs. Je suis autonome et indépendante, je peux parfaitement m'occuper de moi sans qu'il ne vienne s'en mêler. On ne va pas dire que grâce à ça j'ai passé une excellente journée. Mais j'ai suivi mes cours sans rechigner et suis rentrée le soir sans faire de vagues.

Ce qui m'embête le plus dans cette histoire, c'est que je vais devoir retourner le voir, possiblement m'excuser, et faire comme si de rien était pour que notre scénario tienne la route. Je sais pertinemment que les rumeurs ne se sont pas arrêtées. Aux regards que me lancent mes camarades de promos, elle s'est même amplifiée. Je crois qu'ils n'apprécient pas beaucoup que la personne récoltant pour l'instant les meilleurs résultats se permette ce genre de comportement. Et ce même écart leur donne une manière de m'énerver, et possiblement me faire couler. Je sais pertinemment que ceux s'y mettant le plus à cœur joie sont mes camarades en cursus de droit.

Ma fierté va en prendre un coup. C'est certain.

D'ailleurs, les filles m'ont bien fait comprendre qu'elles étaient elles aussi au courant de ce qui se disait sur moi. Elles m'ont fait l'honneur de ne pas m'affubler des surnoms qu'on me donne à l'extérieur, mais ont pris une joie démesurée à me reparler de tout ce qu'il s'est passé cette nuit-là. Se plaignant de ne pas avoir pu assister à la scène de leurs propres yeux.

« On vous a dit que vous pouviez nous accompagner, vous n'aviez qu'à le faire. »

C'est tout ce que j'ai pu leur répliquer. Ce à quoi Mia et Vic m'ont répondue que la soirée du vendredi précédent avait été trop folle pour qu'elles s'en autorisent une le soir suivant. Lana elle m'a souri largement, me disant juste « mes projets étaient bien plus intéressants ». Je n'ai donc récolté d'hier soir qu'une certaine honte et un mystère de la part de Lana.

Aujourd'hui alors, je suis mes cours avec autant de sérieux que possible. Soit peu. Je me remercie d'avoir une assez bonne mémoire qui m'a permis de me rappeler quelques rudiments de mon année précédente. Ça me permet maintenant de m'autoriser quelques rêvasseries. Je n'ai pas renvoyé de message à Tyler depuis hier, lui ne m'a pas contacté non plus. Et me dire que je m'en veux ne serait-ce qu'un peu pour ma réaction d'hier m'énerve au plus haut point.

D'autant plus que j'en serais presque venu à suivre ses conseils. C'est vrai que mon épaule est particulièrement douloureuse, voir un médecin ne serait pas de trop. Mais je m'y refuse. Je me suis contentée d'appliquer de nouveau de la crème, en espérant qu'il n'y ait rien de trop grave et que la douleur passe vite. Je me contenterais de ça, et ce sera très bien.

_ Merci de votre attention, ce sera tout pour aujourd'hui. Au revoir.

Ce que notre professeur vient de dire signe la fin de ma journée de cours. Je n'ai plus qu'à aller chercher Pam pour que nous fassions une séance de révision commune. Tout comme moi, et malgré ses excès, elle est une élève très studieuse. Alors nous essayons de nous retrouver de temps en temps pour une séance d'étude commune. Même si en ce moment nous le faisons moins souvent. Elle aussi prépare un gros devoir et doit souvent se déplacer pour le compléter. La vie de journaliste semble déjà commencer pour elle. Je suis sûre et certaine qu'elle aura une carrière brillante et plusieurs prix pour son travail. Le petit journal en ligne qu'elle tient à déjà son petit nombre d'habitués et est d'une rare qualité. C'est grâce à elle que je suis les actualités. C'est mieux que les réseaux sociaux ou de regarder les journaux télévisés tous aussi ennuyeux les uns que les autres.

Sac sur l'épaule, je quitte la salle en même temps que le reste de la promotion. Pour contrer le coup de barre que je sens déjà arriver, j'attrape le paquet de gâteau qui pourri dans mon sac depuis un petit moment déjà. Je ne suis pas du genre à grignoter, mais là il le faut bien.

À ce qu'il parait je te plais ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant