Je suis simplement épuisée. Après un Week-end de révisions intenses, je tombe de fatigue. Si je me suis accordée du temps vendredi soir pour passer du bon temps avec les filles, aussitôt minuit passé, l'ambiance était parfaitement différente. En un temps record, j'ai bouclé mon dossier pour la simulation de procès, je suis prête pour le jour J. Ne me reste plus qu'à me préparer pour la partie écrite et les examens approchants à grands pas. D'ici deux semaines, l'enfer commencera. Mais je serais au moins tranquille pour Thanksgiving. Enfin. Autant que je puisse l'être...
Affalée sur la table du salon, mes cours étalés devant moi, je me masse les tempes alors que mon aspirine termine de se dissoudre dans mon verre d'eau. Je pense bien ne jamais avoir autant travaillé. Même si je suis fière de moi, la migraine qui pointe le bout de son nez est terrassante. Alors je vais lui faire la peau avant qu'elle ne prenne définitivement ses quartiers.
_ Alors, notre juriste a fini son affaire ? Demande Vic en s'asseyant face à moi.
_ Pas encore, mais j'ai bien envie de tout envoyer valser. Pour aujourd'hui en tout cas, je grogne en me redressant.
Elle rigole en posant son visage dans sa main, coude sur la table.
_ Des fois, tu me ferais presque regretter de ne pas être aussi assidue que toi. Dommage que tu ne veuilles pas devenir avocate. Sinon, j'aurais eu quelqu'un pour me défendre si je venais à faire une bêtise.
J'hausse un sourcil intrigué alors qu'elle continue de sourire.
_ Ce serait tout aussi bien que tu ne fasses pas de conneries du tout.
Elle hausse les épaules, presque déçue alors que je secoue la tête, un léger rictus au coin des lèvres. Cette fille est une sauvage. Nous ne sommes que lundi, et nous sommes les deux seules à ne pas avoir cours en cette première matinée de la semaine. Alors que je suis réveillée depuis cinq heures pour travailler un maximum et que j'ai l'impression que la journée n'en finit pas, à midi, elle vient tout juste de se réveiller.
_ Et tu n'as pas cours cet après-midi non plus je suppose ?
_ Non, du tout. Je suis libre comme l'air ! S'extasie-t-elle.
_ Et les examens en approche, tu ne comptes pas t'y mettre ?
_ La semaine prochaine, ce sera très bien, m'assure-t-elle.
Abandonnant l'idée de la raisonner avant même qu'elle ne fasse son apparition, je jette un coup d'œil à mon téléphone. L'heure avance, si je veux arriver à temps pour mon prochain cours, il va falloir que je me mette en route.
_ A quelle heure rentrent les filles ce soir ? Je lui demande en m'étirant.
_ Mia à seize heure, Lana je ne sais pas. Tu sais bien comme elle est bizarre en ce moment de toute façon, hausse-t-elle les épaules.
_ D'accord. Je pense faire un crochet par la bibliothèque avant de rentrer. Je ne serais pas de retour avant dix-neuf heure je pense. Si je prend du temps, ne m'attendez pas pour manger, je la préviens en me redressant finalement. Sur ceux, y'en a qui bossent, donc je vais y aller.
Elle me laisse un signe de main et se tourne vers la cuisine en me laissant seule. De mon côté, j'avale d'une traite le verre où fond encore mon aspirine avant de rassembler toutes mes affaires sur la table. Déjà prête depuis un certain temps, je n'ai qu'à les mettre dans mon sac avant de partir aussitôt. Chaussures enfilées, je n'ai plus qu'à arriver à l'heure. Les talons de mes bottes claquant sur le béton, j'attrape de justesse le tram à mon arrêt. Cette semaine, je compte briller de par mes compétences. Mon apparence tirée à quatre épingles devrait aussi, tout du moins je l'espère, atténuer autant que possible ma réputation grandissante de débauchée. Les tweets me concernant colportant des ragots toujours plus juteux ne cessent de circuler.
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À ce qu'il parait je te plais ?
RomanceChacun a un passé qui lui est propre, et le choix de le révéler ou non lui est réservé. Ce qu'on dit moins souvent, c'est que tout le monde a un présent. Un présent plus ou moins joyeux, plus ou moins douloureux. Et ce présent, peu importe sa qualit...