Première sortie

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La nuit.
Mon réveil dans une pièce blanche.
Un mobilier : le lit dans lequel je me réveille.
Un journal et un crayon.

Je sais comment je m'appelle, je sais que des personnes me connaissent en dehors de cette pièce. Mais elles sont dehors. Et moi dedans. Enfermée.
Suis-je si malade ? Ou le suis-je au moins ?

Je commence à me demander ce que je fais ici. 

Je n'ai aucune blessure physique. A moins d'être atteinte mentalement ?

Peut-être que c'est ça. D'ailleurs je ne me rappelle de rien.

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Quatrième page

Hypothèse n°1 : je suis malade

Hypothèse n°2 : les personnes en dehors des murs sont méchantes

Hypothèse n°3 : j'ai été méchante

Hypothèse n°4 : c'est normal de vivre ce que je vis

Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit la dernière hypothèse mais elle m'est venue comme ça. 

J'aimerai quand même bien sortir d'ici. Voir l'extérieur, ou au-moins m'en souvenir. 

Fichue mémoire.

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Des bruits de pas, je les entends s'approcher. Je me sens nerveuse.

Qui va venir me voir ?

Je ne sais pas comment l'expliquer mais je pense qu'il y a deux personnes.

Le temps que l'une d'elles compose le code, je note dans mon carnet :

Deux personnes me rendent visite

Un code, onze touches

Un homme rentre. Puis un autre, enfin je crois. Il porte une combinaison noire qui cache son visage. Il semble plus tendu.

Le premier me sourit gentiment.

- Bonjour Raphaelle. Comment te sens-tu ce matin ?

- Ça peut aller, dis-je en détournant le regard.

J'ai une impression de déjà vu. Je ne saurai l'expliquer. La personne en combinaison ne me plaît pas.

Je m'assois sur mon lit et pose mon journal, l'air de rien.

Silence. Oppressant ou gênant ? Aucune idée.

- Est-ce que tu te souviens de moi ? 

Il s'avance et s'installe à côté de moi.

Je lève la tête et le regarde face à face. Cheveux ébouriffés et bruns, yeux marrons, regard triste mais compatissant.

- Non. Je ne crois pas qu'on se connaisse. Désolée.

- Est-ce que tu te souviens quand je suis venu te voir la dernière fois ?

- Non, personne n'est venue me voir jusqu'à aujourd'hui.

Silence.

- Il y a six mois, quand tu avais fini ta journée de travail, tu es rentrée chez toi. Comme d'habitude. Et alors que tu franchissais l'entrée, tu as surpris un voleur dans ta maison. Il a pris peur et il voulait te prendre en otage. Tu as essayé de m'appeler pour me prévenir de la situation mais il t'a vu et il t'a... Il t'a.

- Il m'a quoi ? demandais-je.

- Il t'a blessé. Avec un couteau. Dans le ventre. Quand je suis arrivé, il avait pris la fuite. Et tu étais là, presque sans vie. Glacée.

Aeternus et Umquam - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant