Aeternus et Umquam - Tome 1

Phase de test

Depuis quelques jours, Audrey et moi travaillons avec des simulateurs de Catastrophes. Nous testons chacune notre temps de réaction à l'aide de casque de réalité vituelle et les données sont recueillis par les électrodes qui nous collent à la peau.

- Si une pieuvre pouvait se coller sur ma tempe, je ne pense pas qu'il y aurait de différence entre elle ou ses ventouses, râle Audrey.

Je cache mon sourire. Elle n'a pas tort pour coller, elles collent.

- Mais c'est quand même l'activité qui se rapproche le plus de la réalité. J'avoue que l'atelier réanimation me fait un peu peur. Et celui de l'étude des zones à risque me semble très complexe.

- Oh si tu savais... Il y a bien pire que ça, répond mon binôme.

J'espère qu'elle ne va pas me raconter d'anecdote sur son ancien travail. On vient de sortir de la pause midi et je n'ai pas eu le temps de tout digérer !

- Bon alors on va où cette fois ?  je demande en réajustant mon casque.

- Vamos a Madrid ! 

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Les pixels noirs et blancs s'étirent dans mon champ de vision et des images colorées se matérialisent devant moi.

Je regarde autour de moi. J'ai l'impression que tout est réel. Les personnes qui mangent au restaurant. Les enfants qui jouent autour de la fontaine. La chaleur.

- Pour l'instant, on n'a pas à faire face à quoi que ce soit. On doit juste analyser la situation, évaluer les risques et voir comment on pourrait sécuriser l'espace, m'annonce Audrey en s'approchant de moi.

- Ah d'accord. Mais pourquoi il fait aussi chaud ?

- C'est simplement le chauffage dans la pièce, histoire de rendre la scène plus réelle. C'est mieux. Alors ? A ton avis, quelle genre de phénomène pourrait se déclencher ?

Je me remémore les informations de ces derniers jours. Finn nous a aussi dit de toujours agir à l'inverse, il faut procéder par élimination.

Dans notre cas, avec cette température et ce ciel sans nuage, je pense pas qu'il y est un tsunami ou une inondation. Mais il est vrai que chaque Catastrophe qui s'est produite était justement le contraire de cette logique, comme la tornade à Paris.

- La simulation est basée sur le niveau 1 ?

- Exact. Niveau 1 : alerte modérée.

Je fronce les sourcils. 

-  Si on tombe sur les 70% de chance que la Catastrophe soit prévisible, alors dans la semaine qui va arriver, c'est un code PFP. Vu l'espace, on devrait commencer par confiner la population et l'évacuer petit à petit.

Finn nous a expliqué qu'avant qu'une Catastrophe se produise, dans soixante-dix pour cent des cas, un ensemble d'actions survient. 

Des pannes à une certaine échelle. La fuite des animaux domestiques ou sauvages. Une maladie sortie de nulle part.

Ces signes avant-coureurs d'une Catastrophe imminente entraîne le déclenchement du Code PFP (Panne - Fuite - Population malade). Et à ce moment-là, la population doit être évacuée sur-le-champ.

- Possible. Mais si on tombe sur les 30% imprévisibles ? propose Audrey.

Dans ce genre de cas, on ne peut rien faire. Mis à part subir la Catastrophe.

- On peut essayer de survivre en s'échappant. Essayer d'alerter l'armée et réaliser les gestes de premiers secours si nécessaire. Et toujours rester vigilant.

Audrey hoche la tête. 

- Pas mal. Il ne reste plus que la question bonus. Que pourrait-il arriver dans cette zone ?

- Je-

- Attends, me coupe-t-elle. Je ne sais pas comment tu as réussi à trouver la réponse des autres exercices. Mais laisse moi trouver celle-là !

- Tu veux qu'on parie encore une fois ? je lui propose.

- Je sens que cette fois je vais trouver. Ça va être un tsunami. Si je perds, je te dois un repas !

- Soit ! Je dis une averse de grêle.

Une affiche se projette devant nos yeux. Un compte à rebours défile. Les réponses apparaissent dans l'ordre. La question bonus en dernier. 

Face au résultat, je ne peux contenir mon rire. Contrairement à moi, ma binôme râle en se déconnectant de la session.

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Je sors les cookies du four. C'est la première fois que je fais des gâteaux qui ne ressortent pas cramoisis. C'est ma journée porte chance ! Enfin je ne sais pas si ça existe mais j'ai vraiment l'impression que tout va pour le mieux. 

Depuis que je suis rentrée dans l'APC, j'ai intégré une super équipe, je m'entends tellement bien avec Audrey. D'ailleurs, je pense qu'on va devenir meilleures amies, on n'est jamais séparées ! 

J'apprécie tellement mon quotidien maintenant. C'est comme s'il ne m'était jamais rien arrivée.

Je regarde ma montre, il reste dix minutes avant qu'Aden ne rentre. 

- Hmm... Voyons si ce cookie est bon...