Aeternus et Umquam - Tome 1

Enjeux

Ça fait déjà dix mois. Dix mois que je travaille dans l'APC, avec mon groupe. Dix mois que je travaille sans relâche depuis le début de la formation. Qu'on travaille sur de la théorie... Théorie... Théorie...

J'ai l'impression que tous les cours de ces dernières semaines déboulent comme une avalanche dans mon crâne. Et je n'arrive plus à dormir en ce moment. Est-ce que je travaille trop ? Pas assez ?

Mon équipe est géniale mais moi, est-ce-que je fais tout comme il faut ?

Je me frotte les yeux, épuisée.

- Pourquoi je suis en pleine crise existentielle dans les toilettes déjà ?

Heureusement qu'Aden ne me voit pas comme ça. Il est parti dimanche dernier pour un voyage d'affaire. Il m'appelle tous les soirs depuis. Ah, et il doit revenir dimanche après-midi. Dans trois jours.

Et lui, qu'est-ce qu'il pense de moi ? Est-ce qu'il me dit vraiment tout ? Tout ce que je fais le rassure ?

Je n'aime pas qu'il s'inquiète pour moi...

- Bon. Il va falloir que tu te bouges Raphaelle.

Après avoir fait mon affaire, je me dirige vers la salle de bain et me prends une douche.

~~~

Diing Doong

- J'arrive ! je crie.

Mais qui c'est ? J'ai pas encore eu le temps de m'habiller ! Et mince !

Je cours vers la porte d'entrée, en peignoir et en chaussons. J'entrouvre la porte pour jeter un coup d'œil. 

- Ouf ! Tu m'as fait peur !

- Bah. On avait rendez-vous y a trente minutes au centre-ville et je t'ai appelée mais j'ai pas eu de nouvelles. Donc techniquement, c'est toi qui m'a fait peur, me répond Audrey en croisant les bras.

- Hein ?! Attends c'est aujourd'hui les soldes ?!

Je file à toute vitesse à l'étage pour me changer et me recoiffer. Lorsque je redescends, mon amie est dans le salon, elle regarde un petit cadre photo. C'est une photo de moi et de Aden dans un parc non loin d'ici, prise l'automne dernier.

- Me dis pas que ton prince te manque à ce point ? dit-elle en faisant une petite moue ironique.

- Non tout va bien, je lui affirme droit dans les yeux. Et puis avant de partir, il m'a dit qu'il me rapporterait des bonnes nouvelles.

- Oh ho ? Et tu sais ce que ça pourrait être ? 

- Chaque soir, je lui demande mais impossible de lui soutirer des informations. C'est tellement frustrant. Il rentre dans trois jours.

- Demain, tu veux dire ? rectifie-t-elle.

- Bah non. Dimanche.

- Euh, s'il est parti dimanche dernier. Il qu'on est samedi. Et qu'il revient dimanche. Il revient demain.

J'allume ma montre connectée. Samedi 13 20XX, 10h36.

Je m'installe sur le canapé et lâche un long soupir en me massant les tempes. 

- Tu es sûre que ça va Raph ? 

Elle vient s'installer à côté de moi, et pose sa main sur mon épaule.

- J'étais sûre pourtant. C'est ... Bizarre.

- Où est ton téléphone ? Il doit être déchargé.