Au Putois Hirsute, salon de coiffure

Chapitre 1

En ce samedi matin d'octobre, Draco se rendait à Hogsmeade comme toutes les semaines depuis la rentrée de sa septième année d'études à Hogwarts. On pouvait ainsi le voir quitter l'école tôt dans la matinée, mais personne ne le rencontrait jamais à Hogsmeade ; personne n'y prêtait attention, d'ailleurs. Depuis l'année précédente, Draco se faisait de plus en plus discret – on disait qu'il devenait enfin plus mature –.

Arrivé à proximité du village, il prit un petit chemin forestier sur la droite qui le conduisit à une cabane plus ou moins délabrée qui était inhabitée depuis de longues années et dans laquelle les enfants du voisinage avait coutume d'aller jouer ; ceci avant que Draco ne condamne la porte par un sort, ce qui avait eu pour conséquence de déprécier la place qui n'était à présent plus du tout fréquentée par les petits.

Il pu donc tranquillement entrer dans la cabane sans être vu, puis bloquer la porte de l'intérieur. L'air y était humide et sentait le champignon, mais il n'y prêta pas attention. Après avoir jeté un regard par la minuscule et unique fenêtre pour s'assurer que personne ne passait, il entreprit de se déshabiller.

Rapidement, car il faisait déjà un peu froid, tôt le matin, en Octobre, dans la forêt. Il enleva ses vêtements et plongea sa main dans le gros sac en cuir noir qu'il avait apporté. Il en sorti une courte robe de mousseline qu'il enfila aussitôt. Elle était toute blanche avec un large ruban à la ceinture qui s'accrochait derrière par un gros nœud ; Draco dû quelque peu se contorsionner pour l'attacher.

Puis il enfila un gilet bleu en laine de musaraigne naine et des sardanes de la même couleur. À l'aide d'un petit sort tout simple, il fit pousser ses cheveux jusqu'au milieu du dos et les ondula légèrement. Il sorti alors une petite glace de poche et entreprit de peindre ses lèvres, de colorer légèrement ses joues et ses paupières.

Enfin, il allongea ses cils avec un mascara d'une nouvelle sorte dont il avait trouvé la référence dans 'Sorcière mais Sexy', le magazine préféré de Pansy, qu'il lui empruntait à l'occasion. Ce mascara avait pour particularité de projeter à chaque clignement d'yeux de minuscules étincelles qui se mouvaient lentement en tombant langoureusement sur les joues. Il avait par ailleurs l'avantage, en attirant l'attention sur les étincelles, de la détourner des yeux et du regard, et le clignement d'yeux chargés de colère paraissait tout aussi adorable que si les yeux avaient été tendres. Mais plus que ses émotions, c'était aussi son identité que Draco ne tenait pas à divulguer, et bien qu'ainsi habillé et maquillé, il ne fût vraiment pas reconnaissable ( et qui aurait osé imaginer qu'un Malfoy se cacherait sous l'identité d'une jeune fille ! ), il avait coutume d'entrer dans Hogsmeade coiffé d'un large chapeau de paille rabattu sur le haut du visage.

Il rangea ses anciens vêtements dans son sac et ouvrit la porte. Le vent s'engouffra immédiatement dans la cabane et il du retenir son chapeau. C'était maintenant presqu'en courant qu'il reprit le petit chemin vers Hogsmeade, sa main sur son chapeau et les rubans de sa robe flottant derrière lui.

À Hogsmeade, il ne prit pas la grande rue, mais bifurqua dans une petite rue parallèle, et entra par la porte de service au salon de coiffure : « Au Putois Hirsute ».

À suivre...