Chapitre 3

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NOTE DE L'AUTEUR : Je passe pour Draco du 'il' au 'elle' en permanence à partir de ce chapitre, j'espère que ce ne sera pas trop dur à suivre. J'utilise 'il' quand Draco est seul ou avec quelqu'un qui sait qui il est, et 'elle' dans les autres cas.

À peine Draco était-il entré qu'il fut assailli par les autres filles du salon, Brucella, Listéria et Yersinie qui l'avaient, pour son plus grand malheur, pris en amitié dès le premier jour, et qui prétendaient s'ennuyer toute la semaine sans 'elle'.

- Ah, Borrélia, te voilà enfin !

- On t'a gardé des croissants et Yersy a fait du café !

Brucella et Listéria tirèrent chacune avec empressement un fauteuil pour Draco-Borrélia en un mouvement désordonné et brutal qui eu pour effet de lui faire perdre l'équilibre ; se rattrapant à la jupe d'Yersinie, il l'entraîna dans sa chute, de même que les croissants et le café

- ARGGGGHHHH ! hurla Borrélia ébouillantée, en un cri grave et rauque excessivement peu féminin qui aurait pu faire naître des soupçons chez ses collègues si Yersinie n'avait pas elle aussi poussé un cri suraigu qui avait complètement couvert celui de Borrélia. Elles se relevèrent, endolories et couvertes de taches. Yersinie avait surtout reçu le café sur le bras, mais les jambes de Borrélia avaient été copieusement arrosées jusqu'au milieu des cuisses, et sa robe blanche était complètement souillée, ce qui, il faut bien dire, fut son dernier souci pendant un certain temps. Mais le café n'était pas extrêmement chaud, et quand la douleur s'estompa, elle remarqua enfin ses trois amies qui l'entourait et qui examinaient ses brûlures avec sollicitude. Qui examinaient... QUOI ? Borrélia prit conscience de la situation et redescendit sa robe sur ses jambes en tirant au maximum, ce qui fait éclater de rire les filles.

- Qu'est ce que t'es prude Borrélia, c'est presque ridicule, se moqua Listéria.

- Nous sommes quand même entre filles, ajouta Brucella.

- Justement..., siffla Borrélia entre ses dents.

- Bien sûr, si c'était Harry qui relevait ta jupe, tu ne dirais pas non, n'est-ce pas ? insinua quelque peu perfidement la première.

Borrélia rougit violemment, intriguant grandement les deux autres filles, qui n'étaient pas au courant.

- Quoi ? demanda Yersinie.

- Et bien, expliqua Listéria, on dirait bien que notre Borrélia ici présente soit tombée amoureuse d'Harry Potter.

- Wow. On avait bien vu qu'elle était toute contente les samedis où il venait mais rien de plus... Où as-tu eu ces informations d'importance ? s'enquit-elle, alors que Borrélia se faisait toute petite et se demandait si c'était encore possible de changer de sujet de conversation.

- Ca n'intéresse personne, et puis je n'ai jamais dit que c'était vrai, coupa-t-elle, mais elle ne fut absolument pas écoutée. Même, à sa grande indignation, Brucella, qui était derrière elle, lui posa la main devant la bouche pour la faire taire. Elle voulu se dégager, mais Brucella avait passé son autre bras autour de sa taille et elle était complètement coincée. Les rires des autres redoublèrent.

Au bout d'un moment, Listéria s'essuya les yeux et reprit :

- Bon, alors, vous voulez vraiment savoir ?

- Bien sûr !

Borrélia en profita pour s'éclipser, autant pour éviter d'avoir à entendre ce récit embarrassant que pour essayer de nettoyer sa robe avant l'ouverture du salon.

Un fois seul, porte fermée et éloigné des petites pestes, Draco pu tranquillement piquer sa crise. Avec ses collègues, il avait déjà en temps normal un mal fou à garder son calme, mais cette fois-ci, ç'en était trop ! Quand il avait eu cette idée de travailler ici, il pensait que le plus dur serait ce déguisement stupide de fille, mais il avait eu complètement tort. Après quelques jours où il avait été mal à l'aise et s'était senti ridicule, il s'y était fait. Mais ce à quoi il lui semblait impossible de s'habituer, c'était aux filles ! Il était bien ami avec Pansy, mais la plupart du temps il la voyait seule, et n'avait pas à supporter l'horreur suprême qu'est un groupe de filles, cette espèce d'entité indéfinissable dont les seules raisons de vivre semblent les gloussements et les ragots. Le pire, c'est qu'il ne pouvait même pas se dire qu'il ne les aimait pas. Elles étaient gentilles mais tout simplement insupportables.

Au Putois Hirsute, salon de coiffureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant