Chapitre 9

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1ère partie

Un des avantages de vivre dans le monde sorcier, avantage non pas essentiel mais tout de même bien agréable, est de pouvoir construire instantanément n'importe quel monument à n'importe quel endroit. C'est en vertu de ce principe que le pré aux buffles agnathe venait d'être transformé en petit théâtre à l'italienne, tout rond, tout jaune et tout éclairé, avec une coupole d'un vert doux et de grandes portes vitrées.

Certains habitants d'Hogsmeade firent bien remarquer qu'on aurait eu mieux fait de retirer les buffles du champ avant de bâtir le théâtre, ce qui aurait évité de devoir les en extraire par la suite par les sorties de secours, mais dans l'ensemble, tout le monde se trouva d'accord pour dire que l'architecte avait fait du beau travail et que le lieu de construction était bien choisi.

Il était sept heures trente à présent, la nuit enveloppait le petit théâtre. Les spectateurs commençaient à arriver petit à petit. Les étudiants d'Hogwarts qui s'était déplacés pour le concert étaient déjà là, mais certains d'entre eux n'étaient pas encore entrés. En effet, Hermione – en robe rouge cinabre –, Ron – très mal à l'aise dans un costume assorti, et quelques autres Gryffindors attendaient impatiemment – et plus ou moins discrètement – l'arrivée de Harry et Borrélia.

Ils n'eurent aucune réaction quand Pansy passa devant eux, enveloppée dans son manteau, même si Hermione ne put s'empêcher de la trouver très élégante.

Ils commençaient à se demander si Harry n'avait pas décidé qu'il avait mieux à faire avec Borrélia qu'aller à un concert, quand le couple tant attendu fut repéré par Ron.

« Planquez-vous. » conseilla-t-il à ses amis qui s'empressèrent de se reculer derrière le battant de la large porte. Il ne s'agissait pas d'embêter Harry ou de le mettre mal à l'aise. Non, il fallait juste satisfaire sa curiosité !

Derrière la porte, ils purent ainsi les voir arriver en toute sécurité.

Ils s'avançaient sur le tapis déployé devant le théâtre, Harry tenant timidement Borrélia par la main.

« Oh ! Qu'ils sont mignons. » s'enflamma Hermione, qui était facilement touchée par ce genre de choses et pouvait s'oublier à dire des niaiseries.

« La robe de Borrélia est impressionnante... » consentit Ron, qui a ce moment là, se sentait un peu jaloux de Harry, qui sortait une si élégante jeune fille. Mais cela ne dura pas. Le couple s'était approché et Borrélia tourna la tête dans leur direction.

« ... Mais son visage ne me plaît pas du tout. » acheva-t-il.

« Tu dis ça pour me faire plaisir. » insinua Hermione plaisamment.

« Non ! Regarde-la !»

Harry et Borrélia venaient d'entrer dans le théâtre.

« Tu as raison. Elle est jolie, très jolie, mais son visage a un je-ne-sais-quoi de désagréable. »

« Harry a décidément des drôles de goûts. » fit grommela Ron, qui de toute évidence ne trouvait pas Borrélia digne de son ami.

« Je te rappelle qu'il ne l'avait jamais vu clairement mais qu'il l'aimait. Je ne pense pas qu'elle soit si affreuse qu'il en perde ces sentiments en la voyant. Et puis peut-être la trouve-t-il belle ?»

Ron la regarda d'un air perplexe.

« Bon, on verra bien ce qu'en dira Harry ! En attendant, nous n'étions pas là que pour voir Borrélia. »

« Moi, si. » fit Ron dans son inexistante barbe.

« Allez, un peu de bonne volonté. » demanda Hermione en lui tendant sa main gantée. Ron la prit et ils entrèrent.

Au Putois Hirsute, salon de coiffureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant