15.

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(je préviens le chapitre est court <33)

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Proposition.
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Qu'est ce que je fais ?

Qu'est ce que je fais ?

À pas étrangement déterminés, je me dirige vers Elio. Il est adossé sur son casier, le nez plongé dans son téléphone et ne me voit donc pas arriver. Je me positionne face à lui, les bras croisés, espérant sembler la plus confiante possible.

— Salut.

Il relève la tête, un air surpris survolant d'un coup son visage.

— Salut... répond-il d'une voix suspicieuse, en arquant un sourcil.

Je regarde les alentours, vérifiant que personne ne puisse entendre ce que je suis sur le point de lui dire — ce que je ne suis pas moi-même sûre de pouvoir vraiment lui dire — et souffle longuement pour canaliser mon angoisse.

J'ai pris cette décision débile sur un coup de tête hier soir, alors que j'avais du mal à dormir, me ressassant en boucle ce qui s'était passé quelques heures plus tôt.

Je revoyais en boucle l'image de la voiture dégueu d'Elio, celle où il vit alors qu'il m'avait affirmé avoir emménagé avec son père. Sa colère. Sa main ferme sur moi. Son inquiétude. Et mon estomac se retournait sans cesse.

— Elio... J'ai quelque chose à te proposer.

Il fronce les sourcils.

— Ah ouais ?

— Oui, c'est en rapport avec ce que j'ai vu et appris hier.

Il pince les lèvres et s'approche de moi comme pour me dissuader d'en dire plus. Mais avec ce que j'ai en tête, je ne compte pas m'arrêter là. Bien au contraire...

— D'abord, je veux savoir pourquoi tu mens à tout le monde. Et comment se fait-il que tu ne vives pas avec ton père...

J'entrouvre la bouche hésitante, puis déclare :

— Et ensuite... je voudrais te proposer de venir vivre chez moi.

Putain.

Je n'arrive pas à croire que j'ai vraiment osé lui proposer ça. Je suis déjà entrain de regretter, je crois.

— Quoi ?

Ouais, tu as très bien compris, Elio. Je suis devenue folle, à ce qu'il paraît.

— Enfin... (nerveuse, je joue avec mes manches.) Je veux dire pour l'instant. Quelques jours, quelques semaines, le temps que tu trouves autre chose. Je ne veux pas te laisser dormir dans ta voiture dans une rue qui fait flipper, en plus.

Et puis après tout ce que tu as fait pour moi dans le passé... J'ai beau avoir mal, t'en vouloir, je n'oublie rien.

Il n'a pas l'air d'être convaincu. Comme s'il soupçonnait un piège de ma part.

Je soupire, impatiente.

— Bon, je propose ça pour toi, moi. Si tu ne veux pas, ça ne change rien pour moi.

— Non c'est... Je veux dire pourquoi tu fais ça ?

— Bah, je te l'ai déjà dit. Je n'ai pas le cœur à te laisser dormir dans une voiture.

Il secoue négativement la tête, pas convaincu de ma réponse.

— Je veux la vérité. Pourquoi tu fais ça pour moi ?

Le son de nos mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant