36.

1.7K 149 148
                                    

Précedemment (je vous conseille de carrémment relire le chap d'avant, en plus il est pas mal) : Anna et Elio se sont de nouveau rapprochés depuis la fête foraine. Le lendemain de celui-ci, ils ont une discussion sur les semaines passées à l'hopital d'Elio. Elio avoue à Anna qu'il ne couche avec aucune autre fille. Ils s'embrassent sur son lit. Quand les parents d'Anna arrivent, ils décident de discrétement s'éclipser. Elio ramène Anna dans sa caravane, et ils finissent par dormir ensemble.

———————
Encore une fois ?
———————

Avant même que mes paupières ne s'ouvrent, ce que je ressens en premier temps est le corps chaud contre mon dos. Un corps dur, musclé et protecteur. Je me laisse à ce sentiment de sérénité quelques minutes, avant que la réalité ne me revienne en pleine face.

A travers la petite fenêtre, les rayons du soleil illuminent la chambre d'Elio. Merde. Je me redresse et attrape en vitesse mon téléphone. Celui-ci indique 7h35.

Je me relève en une fraction de seconde, au point d'avoir la tête qui tourne un peu. Je vais être en retard au lycée si je ne me dépêche pas. Je lance un coup d'œil à Elio qui dort comme un bébé, le bras étendu sur la place que je viens d'abandonner. Il est mignon. Je m'avance vers lui et le secoue délicatement.

— Réveille-toi. On va rater les cours.

Il se débat faiblement et refuse d'ouvrir les yeux. Mais têtue, j'insiste encore. Il ne bouge toujours pas.

— Elio, sérieux. Lève-toi.

— Laisse-moi dormir... braille-t-il.

Je continue, mais après de multiples essais, je comprends qu'il n'est pas prêt de se mettre debout. Je laisse tomber en un soupir et sort de la petite pièce.

Je décide d'aller prendre une douche rapide, puis n'ayant aucun autre choix, j'enfile les vêtements de la veille. Face au miroir de la minuscule salle de bain, je me coiffe brièvement, en surveillant la montre.

7h55. Je sais d'avance que je serais en retard, mais j'arriverais sûrement à temps pour assister à ma première heure de cours si tout se passe bien.

Je ne prends bien sûr pas la peine de déjeuner, et quand je ferme la porte de la caravane derrière-moi, je me rends compte du bourbier dans lequel je suis coincée. J'ignore où je suis et comment aller au lycée.

Je décide que pour l'instant, je vais d'abord trouver comment sortir du camp, ensuite on verra. Je marche à l'aide de mes connaissances —  c'est-à-dire rien —  et essaie de me souvenir d'hier. C'est peine perdue.

J'aimerais demander de l'aide, mais mon anxiété m'en empêche. A chaque fois que je m'approche d'un habitant pour lui poser une question, ma gorge se bloque et mon corps se réchauffe, hantés par des doutes incessants. Et si je dérange ? Et si on me trouve bizarre ?

Dix minutes plus tard, je trouve enfin la sortie. Et par chance, à quelques mètres de celle-ci se trouve un arrêt de bus où patientent déjà quelques personnes. Ne me faisant pas remarquer, ma capuche sur la tête, je vais inspecter les bus qui passent par là et leur direction. Une carte affiche l'itinéraire du bus 16 qui, à quelques arrêts, passe tout juste à côté de mon école. Je me retiens de sauter de joie, rassurée.

Sur une autre affiche, je vois qu'en semaine il est censé passer à 08h20. Ce qui me laisse un quart d'heure d'attente assez long pour me permettre de trouver une excuse convenable à mon retard.

***

— Allez, dis moi la vérité, insiste Kyle à l'intercours. L'histoire du "je pensais qu'on commençait plus tard", je n'y ai absolument pas cru.

Le son de nos mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant