Le son de nos maux

37.

Précédemment : Après avoir passée une nuit chez Elio, Anna va au lycée seule le laissant endormi. Après les cours elle décide de passer chez lui pour avoir de ses nouvelles. En arrivant devant sa porte elle le surprend enlacé à une femme. Elle le fuit mais il lui court après pour lui donner des explications qu'elle refuse. Il en vient même à venir chez elle, face à sa mere. La mère d'Anna le vire et est en colère contre sa fille. Anna en souffre encore plus.

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Être avec toi.
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Mes pensées flottent, viennent et s'en vont, telles les vagues de l'eau dans mon bain. J'ai la joue pressée contre le carrelage froid et mes larmes salées se mêlent à l'humidité de la pièce. La chaleur m'apaise.

L'image d'Elio avec cette fille et de lui chez moi me hantent même quand j'essaie de me vider l'esprit. La déception de ma mère, son silence, serre ma poitrine.

Je passe les doigts faiblement dans mes cheveux et les repousse de mon visage, avant de me relever pour sortir. La pièce embuée commence à m'opprimer.

Devant le miroir, j'évite de regarder mon état, cela ne fera que l'empirer. J'enfile un jogging et un sweat gris.

Ensuite, je sors de la salle de bain.

Pour me retrouver face à face avec Elio.

Attendez, Elio ?

Je réalise et mes yeux s'écarquillent, prêts à sortir de leurs orbites.

— C'est une blague... est la seule chose que je trouve à dire, abasourdie.

Il vient vraiment de s'incruster dans ma chambre ? Ou peut-être est-ce une illusion de mon cerveau torturé. Cette idée est vite réfutée quand il pose une main bien trop réelle sur mon épaule. Je me détourne, énervée.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Donne moi vite des explications ou j'hurle.

— Non, non, non... attends, je...

— Vite.

— Je suis passé par ta fenêtre, mais je...

— Mais t'es complètement taré ?

Il se fige au ton déçu de ma voix.

— Peut-être, ouais. Mais j'étais obligé de te retirer la pensée que je faisais je ne sais quoi avec cette femme.

— Dégage.

— Non, cette fois, écoute moi.

Il s'approche trop près, et je ne trouve rien à répliquer.

— Combien de fois j'ai été un con avec toi ? J'en sais rien. Tellement de fois. Mais là, je te jure que ce n'est pas ce que tu crois.

Il reprend une inspiration, les poumons semblant serrés. Je garde les bras croisés contre mon torse, comme un bouclier entre nos deux corps. Quelle excuse va-t-il encore se trouver ?

— Cette femme... cette femme, Anna, est...

Il baisse la tête, des rides se formant sur son front.

— C'est la sœur de... Sami.

Je fronce les sourcils, perdue. J'ignore de qu'il s'agit.

— Tu te demandes qui c'est, je le sais. Assieds-toi, et je vais tout t'expliquer.

— Je n'ai pas de temps à perdre, Elio, refusé-je pleine d'amertume. Explique moi simplement.

— Anna... Cela concerne mon frère. Assieds-toi. S'il te plaît.