Are you alive ? + No Easy Way (tome 2) [BxB]

No easy way - Chapitre 34 - Eliott

« It's like a avalanche, I feel myself go under,
'Cause the weight of it's like hands around my neck.
I never stood a chance, my heart has frozen over,
And it feels like I am treading on thin ice,
And I'm going under.
I need a cure for me, 'cause the square doesn't fit the circle,
Give a remedy, 'cause my head wasn't wired for this world. »
Bring me the Horizon - Avalanche, live at the Royal Albert Hall

(C'est comme une avalanche, je sens que je m'effondre,
Le poids de tout ça est comme des mains autour de mon cou.
Je n'ai jamais eu la moindre chance, mon coeur a gelé,
Et j'ai l'impression d'avancer sur de la glace fine,
Et je m'effondre.
J'ai besoin d'une solution, car le carré n'entre pas dans le cercle,
Donne-moi un remède, car ma tête n'a pas été configurée pour ce monde.)

Qu'est-ce que j'aurais pu lui répondre ? Sa déclaration était sans appel et moi, je ne me sentais plus capable de lutter. Je ne pouvais pas le repousser, j'étais trop fébrile, terrorisé. Les bienfaits de ce tournoi qui m'avait changé les idées s'étaient vite dissipés, instantanément consumés lorsque la réalité nous avait percutés. Si les autres avaient avalé mon excuse, j'avais tout de suite su que ce ne serait pas le cas de Raphaël. Bien sûr que non... Il en savait trop, il en avait trop vu et s'étaient imposées à lui les conclusions que j'avais voulu éviter à tout prix. La panique me guettait. Il ne pouvait pas savoir. Il ne pouvait pas, c'était impossible. Son silence me pesait. Il avait des airs de calme avant la tempête et je n'avais aucune idée de la forme qu'elle allait prendre. Raphaël n'était pas une tempête, Raphaël c'était ma ligne d'horizon. Il était certain, il était serein. Qu'est-ce qu'il ressentait ? Quelle allait être sa réaction ? J'étais incapable de l'anticiper, parce que je ne l'avais jamais ni vu ni senti dans un tel état.

Je n'aurais pas dû y aller, je le savais, mais je n'avais pas réussi à me priver de ça, j'en avais eu tellement besoin. Un besoin dévorant. Je serais devenu fou si j'étais resté en arrière. J'en étais déjà si proche. Ma colère, celle qui s'agit ait dans mes entrailles depuis des semaines, semblait m'avoir déserté. En compagnie de ma motivation, de mes espoirs, de... tout. Je n'avais pas peur. J'étais au-delà de ça, comme une coquille vide, privée de toute substance. J'étais soumis à mille pressions, certaines étaient contradictoires, j'étais ballotté dans tous les sens et je faisais de mon mieux pour simplement tenir debout, continuer à fonctionner sans savoir ce que je visais. Je m'étais rendu à ce tournoi parce qu'il m'avait été nécessaire de le faire. Parce que je ne pouvais éternellement m'enfermer dans ma chambre, attendre que le temps passe comme s'il pouvait effacer les images dans mon esprit, pas seulement les marques sur mon corps. Ce n'était pas la première fois, et probablement pas la dernière. Cet état allait me passer, j'avais juste besoin de bouger, de continuer.

Sauf que... Maintenant j'étais là. Et je ne voulais pas avoir cette conversation. Je ne pouvais pas. Comment l'éviter, désormais ? Qu'est-ce que je pouvais encore faire pour y échapper ?

Rien du tout.

Je descendis de voiture et marchai jusqu'à la maison, les jambes en coton, les mains tremblantes.

Il sait. Mon Dieu, il sait.

Jamais il ne laisserait les choses s'arrêter là.

Il me fallut un moment pour parvenir à ouvrir la porte, quelques flashs me revenant par ailleurs, ne faisant rien pour me calmer. Il entra à ma suite, toujours sans un mot, et referma derrière-lui, nous plongeant dans une pénombre relative. Je me tournai vers lui, ne sachant comment agir. Je n'osai pas croiser son regard, son expression était trop dure. Je ne le savais même pas capable de paraître aussi froid. Est-ce qu'il se protégeait ? Est-ce qu'il m'en voulait ? Est-ce que lui aussi allait crier, me faire toutes sortes de reproches ?