Just Love [TOME 3] {TERMINÉE}

Chapitre Seize

Sebastian

Sebastian jeta un coup d'œil à Diablo, assis face à lui, le regard déterminé. Faisant comme s'il ne l'avait pas vu, Sebastian mordit dans son sandwich, regardant son écran de portable. Un petit gémissement se fit entendre, et Diablo posa sa patte sur son genou. Sebastian reporta son attention sur lui.

Sebastian : Je t'ai déjà dit non.

Autre plainte de déception.

Sebastian : C'est mon sandwich, pas le tien.

Diablo : Woouf !

Sebastian : Non, même pas un petit bout.

Diablo : Wouf, wouuuf !

Sebastian (en riant) : Tu te plaindras à ta Maman ! C'est sa faute si tu nous demande à manger à chaque fois qu'on s'assoit dans le canapé avec de la nourriture !

En effet, Isia avait pris l'habitude de donner des petits bouts de jambons, de fromages et de pain à Diablo, quand ils mangeaient devant la TV, assis dans le canapé. Et bien sûr, Diablo était au rendez-vous à chaque fois.

Sebastian reprit une bouchée de pain, et tandis que Diablo quémandait encore, il jeta un coup d'œil à l'heure. Isia n'était pas encore rentrée, et il était presque dix-sept heures. Que pouvait-elle bien faire, depuis dix heures dehors ? Elle n'avait rien voulu lui dire quand il lui avait posé la question, et il était curieux. Il la voyait mal faire les boutiques toute seule, alors qu'avant elle le suppliait presque de l'accompagner. Alors quoi ?

Même s'il ne le voulait pas, un coin de son cerveau n'arrivait pas à enlever cette pointe de jalousie et de déception. Pourquoi elle n'avait rien dit ? Est-ce qu'il avait dit ou fait quelque chose de travers ? Elle, qui d'habitude n'aimait pas être toute seule, partait sans dire où, ni avec qui... C'était bizarre et ça ne lui ressemblait pas. Sebastian se pinça les lèvres. Il fallait qu'il arrête de se creuser les méninges avec ça. Elle faisait ce qu'elle voulait, après tout, ils n'avaient pas besoin d'être collés toute la journée 24H/24H.

Sebastian (en se répondant à lui-même) : Alors pourquoi je suis en train de déprimer tout seul ?

Il lui faisait confiance, elle ne pouvait pas voir quelqu'un d'autre. Alors c'était juste du stress ? Il jeta un œil à son portable. Après quelques secondes d'hésitations, il se décida à envoyer un texto à Ella.

Sebastian : Salut Ella, comment vas-tu ? J'avais une petite question... En fait, je suis inquiet pour Isia, elle semble dans la lune depuis quelques jours et elle part je ne sais où sans rien dire. Est-ce que tu saurais quelque chose ? Je ne veux pas t'inquiéter, bien sûr, mais j'avoue que je suis un peu perdu...

En éteignant l'écran, il soupira, observant le plafond en priant pour qu'Ella réponde vite.

****

Carlie

Après quinze minutes en sprint, elle arriva chez elle, en nage. Sans prendre le temps de reprendre sa respiration, elle poussa la porte de l'immeuble insalubre, et monta les marches quatre à quatre, ignorant les amas de poussières logés dans les coins à chaque marche. Carlie fouilla dans ses poches, en ressortit ses clefs, et une fois arrivée devant une porte à la peinture rouge écaillée, elle les utilisa pour entrer dans son appartement aux murs moisis. Elle se rua dans la minuscule salle de bain, ouvrant violemment les portes, sans prendre le temps de les refermer derrière elle. Puis, elle arracha son kimono et se débarrassa d'un coup de pied ses baskets, envoyant valser la petite poubelle en plastique à l'autre bout de la pièce. Se cramponnant aux bords de l'évier fendu, elle se retenait de hurler, tout en se fusillant du regard dans le miroir.