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PDV EXTERNE
Cela faisait deux heures qu'elle errait dans les rues, courait et pleurait sans s'arrêter.
Ses vêtements trempés lui collent à la peau, ses cheveux c/c mouillés et emmêlés retombent sur ses épaules secouées par le chagrin.
Elle errait dans Tokyo sans but particulier, hormis tout oublier. Déjà bien éloignée de son domicile, en parcourant les rues sombres et désertes.
Une averse tombe à torrents du ciel foncé couvert par les nuages menaçants. Un orage grondant au loin se fait entendre.
-C'est complètement foutu, murmura-t-elle entre deux sanglots.
PDV T/P
Takemichi m'a tout expliqué. Les voyages dans le temps.
Je crois que si quelqu'un d'autre m'aurait raconté une histoire pareille, je n'en aurait pas cru une seconde.
J'ai bien observé, depuis le début, sa motivation à sauver tout le monde. Pour Draken et Baji, je l'avais remarqué. Tout ce que j'ai pu remarquer avant sans pouvoir l'expliquer s'accorde étrangement avec ces voyages temporels.
Putain, pourquoi tout termine si mal? Pourquoi Mikey tourne aussi mal? Pourquoi tout le monde crève ? Pourquoi moi aussi je crève ? Que est-il arrivé à Mikey et au Toman ?
Rien ne changera jamais. Peu importe le nombre de fois que Takemichi essayera le changer le futur, ça se terminera toujours de la même façon.
On est condamnés.
•
Il fait maintenant nuit. Je cours encore et encore, sans but particulier. Je commence à littéralement tomber de fatigue mais je continue. Plus rien n'a d'importance.
J'arrive dans une ruelle pleine de bennes à ordures et de graffitis aux murs, puis je m'accroupis contre un d'eux et tente de reprendre mon souffle, haletante.
Mon regard est attiré par un objet en verre à côté de moi. Mes yeux se tournèrent vers une bouteille d'alcool décapsulée et presque pleine, posée au sol. Je la fixe longuement. Pile ce qu'il me fallait.
Peu importe ce qu'elle fait ici, je m'en empare d'une main tremblante et je me mets à boire abondamment et sans m'arrêter.
Quand je la repose enfin, un violent vertige me secoue et ma vision se trouble pour l'énième fois depuis plusieurs heures. Je manque de tomber, et me rattrape en tenant le mur. Des sueurs froides parcourent le long de mon échine.
J'attrape la bouteille maintenant vide puis la jette violemment au sol. Des morceaux de verre vert s'éparpillent après un bruit sourd. J'en prends un pointu et coupant, je remonte ma manche puis le pose sur la peau de mon bras, parmi mes coupures encore fraîches.
J'effectue une pression légèrement plus forte, puis l'enfonce lentement à la surface de ma peau. Des perles de sang, apparaissent sur mes bras, qui deviennent rapidement du sang coulant abondamment sur le béton froid. Je fixe ma peau ensanglantée de mes yeux embués de larmes.
J'entends des bruits de pas lents derrière moi. Ça doit être un passant, intrigué. Voir quelqu'un se scarifier en pleine rue n'est clairement pas habituel.
Je sens la personne se rapprocher lentement, et mon souffle s'accélère, je n'ose pas me retourner.
-T/P? lance la personne, d'une voix étrangement familière.
Comment cette personne connaît mon prénom ? Je me retourne lentement, mais le dos toujours tourné à la personne, afin de voir de qui il s'agit. Je vois Izana, habillé d'un long manteau d'hiver et d'une écharpe, un parapluie à la main, me regardant complètement interloqué.
-T/P? répéta-t-il, d'une voix calme , avec une pointe d'inquiétude.
Je me retourne complètement, m'exposant à sa vue. Son expression d'incompréhension se transforme en choc et en inquiétude en me voyant dans cet état.
-I... Izana? je murmure.
-Que-est-que tu fais ici? Que est ce qu'il s'est passé ? me demande-t-il. J'ai pu percevoir sa voix trembler légèrement.
Je ne réponds pas. Je me contente de fixer les morceaux de verres sur le sol, honteuse. Je sens ma tête tourner, je tente de m'adosser contre un mur. Je tiens vraiment pas l'alcool, et ces heures passées à courir sans m'arrêter m'ont clairement épuisée et affaiblie.
Il me regarde puis tourne la tête vers les morceaux de la bouteille d'alcool. Une expression laissant penser qu'il a compris quelque chose en les voyant apparaît sur son visage. Il se penche vers moi et me soulève doucement du sol, puis me place sur son dos, tenant son parapluie de sa main libre.
Une fois sur son dos, ma vision se trouble, je sens que vais perdre connaissance. Mes bras me brûlent et la douleur est tellement intense j'ai l'impression d'être en train d'agoniser.
Izana commence à marcher, m'emmenant je ne sais où, et mon champ de vision devient complètement noir.
