My Highlander

5. Esmée

-Aéroport de Glasgow-

Je foule le sol écossais plus de vingt neuf heures après mon départ de l'Utah et mon périple ne s'arrête pas là. Il faut encore que je trouve une voiture de location afin de me rendre à Durness qui se situe à plus de cinq heures trente de route d'ici.

Pour le moment, il est dix huit heures et une fois avoir fait le change d'une bonne partie de mon liquide ma priorité est de trouver un hôtel dans lequel je vais pouvoir me laver, manger et dormir, exactement dans cet ordre là.

Après m'être renseignée auprès d'une charmante hôtesse d'accueil à l'aéroport, je me dirige vers l'hôtel le plus proche de celui-ci. Je n'ai vraiment pas le courage de chercher ailleurs. J'entre dans l'enceinte de l'établissement en espérant qu'il y ait encore une chambre de libre.

— Bonjour, bienvenue au Normandy Hôtel, m'accueille le réceptionniste avec le sourire.

— Bonjour, dis-je en souriant également. Auriez vous une chambre disponible pour une nuit ?

— Bien entendu mademoiselle, vous êtes seule ou le monsieur vous accompagne, dit-il en pointant son regard derrière moi.

Et là je me fige, prise d'une peur panique de me retourner et de le voir ici. C'est insensé, Connor ne peut pas être ici, il ne sait même pas que je suis partie en Écosse. Mais la partie rationnelle de mon cerveau ne fonctionne plus à ce moment précis. Et lorsque je sens deux mains se poser sur mes épaules je sursaute et m'écarte rapidement de l'emprise.

— Tout va bien Mademoiselle ? me demande un homme d'une quarantaine d'années. Celui qui devait sûrement se trouver derrière moi.

C'est de lui dont parlait le réceptionniste, pas de Connor.

Connor est dans l'Utah aux États-Unis à plus de sept mille kilomètres de moi.

Tout va bien Esmée, respire.

Je prends alors une grande bouffée d'air et j'expire le plus lentement possible devant les regards inquisiteurs des deux témoins. Ils doivent vraiment me prendre pour une folle.

— Ça va. Excusez-moi, le voyage a été long depuis les Etats-Unis. Je meurs de fatigue, dis-je pour tenter de justifier mon comportement.

Le réceptionniste, Luke si j'en crois son badge, me sourit compréhensif.

— Je vais rapidement vous enregistrer alors que vous puissiez aller tester notre literie, dit-il avec une petite note d'humour dans la voix.

Je suis reconnaissante de son professionnalisme. Je lui fournis les documents qu'il me demande et règle directement la nuit. Je profite de sa sympathie pour lui soutirer les coordonnées de deux agences de location de véhicules et enfin je me dirige vers la chambre. Dans le couloir qui mène à celle-ci, je repère un distributeur de sandwich. J'en choisi un au poulet qui fera office de dîner et me prend également une bouteille d'eau.

Après une bonne douche je contacte les agences de location avant leur fermeture. La personne m'annonce qu'un pick-up peut-être mis à ma disposition dès le lendemain matin si je le souhaite. Il me faut une voiture pour me rendre à destination alors même si je stresse de parcourir plus de quatre cent kilomètres en roulant à gauche, le volant à droite, j'accepte sans réfléchir. Je n'ai pas d'autre choix.