24. Esmée

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— Ça va aller mon bébé, dis-je en m'adressant au chien qui n'arrête pas de pleurer depuis que je l'ai fait grimper dans ma Chevrolet et que nous avons pris la direction du cabinet vétérinaire.

J'ai perdu le pari, il s'avère que Lewis et Liza ont bel et bien couché ensemble le soir même de son arrivée à Durness. C'est Zack qui a lâché l'information en nous expliquant que notre ami le lui avait avoué plus tôt dans la journée. Mes lèvres esquissent un sourire quand je me remémore la réaction d'Owen lorsqu'il a compris qu'il était tombé juste. 

— Il faut que tu descendes maintenant, c'est bientôt l'heure de notre rendez-vous Oscar.

Je m'adresse à lui comme s'il en avait quelque chose à faire d'arriver en retard. Je tire sur son harnais sans le faire bouger d'un seul centimètre. Soyons honnête, cet énorme nounours pèse plus de trente cinq kilos, je n'ai aucune chance. Résignée, je m'assois sur le bord de la banquette arrière en laissant la porte grande ouverte et Oscar s'y allonge en déposant sa tête sur ma cuisse.

— Vraiment ? dis-je en riant nerveusement.

— Vous avez besoin d'aide ? m'interroge une voix masculine.

Je lève la tête et détaille l'homme qui se trouve en face de moi. Roux, une trentaine d'années, il porte des lunettes et me regarde avec un sourire charmeur sur le visage. Je remarque alors sa tenue professionnelle.

— Vous travaillez dans la clinique ?

— Exact, je suis vétérinaire, et vu votre air dépité je suppose que vous avez rendez-vous pour ce beau bobtail mais qu'il n'est pas très réceptif à vos suppliques, dit-il amusé.

— Vous supposez bien, Oscar avait d'autres projets pour ce matin, je réponds en riant.

Je me lève et sors de la voiture laissant libre champ au vétérinaire.

— Allez mon beau, tout va bien se passer tu verras, dit-il alors qu'il l'attrape par le harnais et le fait descendre en quelques secondes du véhicule.

— Alors ça c'est vraiment pas juste, dis-je scandalisée de le voir coopérer avec un total inconnu.

— C'est toujours comme ça, pour les choses désagréables on a plus de facilité avec eux étant donné qu'on n'a pas ce lien fusionnel. Croyez-moi, je galère autant avec ma chienne que vous avec votre chien, dit-il en me tendant la laisse d'Oscar. Ça va aller pour marcher jusqu'à la clinique ?

— Oui, maintenant qu'il est sur ses quatre pattes, tout devrait bien se passer.

— Super, alors on se voit à l'intérieur Oscar, dit le vétérinaire en lui caressant la tête.

Je le remercie et verrouille la voiture, avant de me diriger vers la porte de la clinique à la vitesse d'un escargot. Mon chien semble ne plus savoir mettre une patte devant l'autre.

Une fois à l'intérieur je passe par l'accueil et nous sommes tout de suite reçus en consultation vu que nous avons déjà cinq minutes de retard.

C'est une vétérinaire qui nous reçoit et examine Oscar avant d'envisager de lui faire son vaccin annuel. Celui-ci me lance des regards de chien battu qui me fendent le cœur me laissant l'impression de l'avoir conduit à l'abattoir.

My Highlander Où les histoires vivent. Découvrez maintenant