02. Contratto

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𝐈𝐬𝐲

Mercredi. 9h00.

Après m'être réveillé en sursaut, avec un mal de crâne plus que horrible, à cause de ce foutu cauchemar, qui bien évidemment revient toutes les nuits chaque fois que je ferme les yeux, je décide donc de me lever pour aller me chercher un verre d'eau.

Mes pieds nus frôle le parquet froid me procurant des milliers de frissons. M'habituant à la température du sol, je prends un pull dans mon dressing et descend les marches pour retrouver mon deuxième espace le plus utilisé dans cette maison. La cuisine.

C'est devenue une habitude, ma cuisine me voit plus que ma chambre, j'y vais toutes les nuits, plusieurs fois, jusqu'à ce que j'arrive à dormir, ce qui arrive très peu souvent, même jamais.

J'ai dormi seulement une heure hier pour cause de mon insomnie mais surtout d'un début de cauchemars que j'évite toutes les nuits quitte à ne pas dormir.

Quand je fais des insomnies, mon premier passe-temps - et mon seul - est l'écriture. J'écris tout ce qui passe par la tête. L'écriture me permet de relâcher toute la pression que j'accumule la journée. L'écriture est une forme de psychologie pour moi. Elle m'aide bien plus qu'on ne peut l'imaginer.

Cette nuit j'ai écrit une lettre pour ma grand-mère.

Isabeth Hash.

Cette pensée me noua le ventre et la gorge. Je sentais mes émotions s'emporter dans une tristesse infinie mais j'essayais pour autant de garder mes grimaces faciales cachées. J'ai assez lâcher de larmes dernièrement.

Ma grand-mère était un gros pilier pour moi. Elle est malheureusement décédée d'un cancer il y a 2 ans.

Cancer de merde !

Avant de partir rejoindre les cieux, elle m'a offert un cadeau inestimable à mes yeux et qui vaut tout l'or du monde. Son collier.

« Ti amo piccola mia, non dimenticarmi, veglierò su di te dal cielo. »

« Je t'aime ma petite fille, ne m'oublie pas, je veillerais sur toi depuis les cieux. »

Cette phrase tourne en boucle depuis le jour où son cœur a cessé de fonctionner. Ce jour ou j'ai perdu la femme que j'aimais le plus dans ce monde. Le jour où j'ai senti le plus gros vide en moi qui n'a jamais pu être remplie.

Cette phrase est la dernière qu'elle a prononcé avant de rendre l'âme et de rejoindre les cieux.

Depuis ce jour-là, son collier ne m'a jamais quitté. Et elle n'a jamais quitté ma tête et mon cœur.

C'est une part de moi qui restera gravée à jamais.

Pour éviter de fondre encore plus que cette nuit je préfère me préparer un café au lait, qui je l'espère, me réconfortera et me réveillera après une nuit blanche.

Ma colocataire, Alix, arrive devant moi en se frottant les yeux avec ses mains. Les cheveux en bataille et la bouche grande ouverte. Sa démarche trahis sa fatigue et sans qu'elle n'est à me le demander je lui sers son café noir.

Elle me rend un mini sourire, ce qui est aussi rare qu'un poisson transparent, puis nous buvons notre café en silence comme tous les matins.

Nous ne parlons pas beaucoup le matin étant donné que nous sommes toutes les deux de mauvais poil.

Aujourd'hui nous n'avons rien de prévu mais, connaissant ma meilleure amie, elle ne voudra jamais rester enfermée.

-Tu vas bien ? Me demande-t-elle soudainement tout en chuchotant.

NEMAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant