08. Salvati

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𝐈𝐬𝐲

Le lendemain, 9h.

Ça fait plus d'une journée que je reste cloîtré dans mon lit. J'ai passé le reste de la nuit dernière à soigner mes blessures puis à essayer de dormir le reste du temps. Sinon je reste les yeux ouverts, regardant mon plafond, à cogiter sur tout ce qui s'est passé.

J'ai un contrat pour un gang inconnu.

Je me suis faite droguer une deuxième fois, dans le même club.

Ma, sois disante, meilleure amie a monter un plan contre moi pour me faire tomber.

J'ai tué Campbell Dubois, et les répercussions se voient sur ma mine fatiguée.

Je suis fatiguée. Fatigué de tout.

Je n'arrive même plus à penser correctement, tout se brouille et se mélange dans ma tête et je n'arrive pas à les faire taire. C'est comme un disque rayé qui te rend dingue. Ça me détruit et fatigue.

Je sais que je devrais être à la villa à cette heure-ci, mais je n'ai aucune envie d'aller voir l'abrutis et ses chiens. Je veux qu'on me laisse tranquille et qu'on m'oublie. J'ai pensé à m'enfuir, mais à quoi bon ? Je n'ai nulle part où aller et quand bien même, Lucio me retrouverait. D'ailleurs je trouve ça étrange qu'il ne soit pas encore venu me chercher. Apparemment il n'a pas encore besoin de moi.

Je me redresse sur mon lit et regarde une seconde fois l'heure. 9h04. Je me lève et pars me chercher un verre d'eau dans la cuisine en faisant bien attention à ignorer Alix qui s'assure que je vais bien. Elle pourra rester autant de minutes, heures ou jours, auprès de moi, je ne suis pas prêt à lui adresser la parole. Alix est pour moi un fantôme qui vit avec moi.

Je prend mon verre d'eau et en repassant dans le salon je la vois faire son sac et en relevant la tête elle m'aperçoit et dis d'une voix basse et coupable :

-Je dois rejoindre Will, à ce soir.

Je ne prends pas la peine de répondre et repars dans ma chambre. Je n'ai pas pensé à prendre à manger et en réalité je n'ai pas vraiment. Je me force juste à grignoter pour rester en forme. J'entends la porte d'entrée claquée, signe qu'Alix est parti, et après ça je ferme les yeux et fais face à mes cauchemars une énième fois.

-DEBOUT ! Crie une voix pendant mon sommeil.

Dans un réflexe je me lève et prend le couteau sous mon oreiller et le pointe sur la personne qui m'a réveillé. Je reconnais Lucio et mes sourcils se froncent.

Qu'est-ce-qu'il fout ici celui-là ?

-T'es taré ma parole ! Dis-je en essayant de calmer les battements de mon cœur.

Il pouffe de rire et sort une clope de son paquet pour en fumer une. Il me scrute de la tête au pied dans un regard froid et indéchiffrable.

Qu'il ne se gêne surtout pas.

-Comment tu es rentrée ? Lui demandé-je calmement pour ne pas paniquer.

-La porte était ouverte, me répond-t-il posément en regardant le bout de sa cigarette.

Quoi ?

-C'est impossible, je rétorques du tac au tac, sachant très bien que ni Alix ni moi laissons la porte ouverte.

Il secoue la tête excédé et répond :

-Pourtant tu as la preuve puisque je suis devant toi. Allez bouge ton cul on y va.

NEMAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant