Chapitre 5

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Ce furent des coups portés franchement contre la vitre arrière de la pauvre Jeep qui réveillèrent Stiles dans un sursaut à peine visible, mais tout de même présent. Il eut du mal, mais il parvint à ouvrir les yeux au bout de quelques secondes grâce aux quelques répétitions des coups sur sa vitre qui l'empêchèrent ainsi de se rendormir. Groggy, il eut un peu de mal à reconnaître la silhouette un peu floue de l'homme aux yeux clairs. D'un mouvement lent et paresseux, il abaissa la vitre, vaguement déterminé à entendre ce qu'il avait à dire pour, par la suite, retrouver sa solitude et ainsi, retourner dans le monde des rêves, ce monde dans lequel ses problèmes n'existaient pas, ce monde dans lequel son père l'aimait et mettait de côté sa différence. Oui mais, ce n'était qu'éphémère et l'on ne pouvait pas dormir éternellement. Stiles en était bien conscient. Cependant, il commençait à être réellement fatigué de cette situation qui n'allait pas en s'améliorant. Que devait-il faire pour remonter dans l'estime de son père et regagner son amour ?

- Qu'est-ce que tu fous là ?

La voix grave et peu accueillante de Derek Hale sortit brutalement Stiles de ses pensées ensommeillées mais pas joyeuses pour autant. Ce qu'il détestait se réveiller en ce moment...

- Je suis fatigué alors je faisais une sieste, répondit l'hyperactif d'une voix pâteuse.

SI c'était effectivement la vérité, Derek ne le crut toutefois pas vraiment, puisque... Eh bien, il y avait de bien meilleurs endroits pour dormir que la banquette arrière de ce tas de ferraille, qui plus est en pleine forêt.

- Et t'as pas trouvé mieux que de venir ici ? Lui demanda le loup d'un air sceptique.

- Je sortais du lycée, rétorqua platement Stiles, j'avais la flemme de rentrer chez moi et... Oh et puis j'ai pas à me justifier hein.

Et c'était vrai : pourquoi devait-il expliquer à Derek son choix de dormir ici ? Il était grand et plus ou moins responsable. Il n'avait donc aucun compte à rendre à ce grincheux qui lui servait de... Collègue de meute ? Le regard du loup changea légèrement, devint un peu plus dur.

- Tu n'aurais pas à te justifier si tu avais choisi un endroit un peu plus... Sécuritaire. Tu sais aussi bien que moi que la forêt n'est plus un endroit sûr depuis longtemps.

Ça pour le savoir, il le savait, effectivement. Avec le Nemeton, toutes ces conneries d'affaires surnaturelles et d'apparitions de créatures improbables... Oui, Stiles était parfaitement au courant. Il avait peut-être légèrement oublié qu'il n'était pas le plus apte à se défendre en cas d'attaque, mais... Il l'aimait bien, cette forêt. Et puis, ce n'était pas un endroit où il était censé être dérangé par un « collègue » de meute...

- Ouais mais je m'en fous, répondit-il sans vraiment réfléchir. J'veux juste dormir en paix, pas... Pas chercher des noises au monde surnaturel.

Et surtout... Il n'avait aucune envie de rentrer chez lui. Retrouver l'atmosphère étouffante de sa maison ne le tentait pas le moins du monde. Même si son père était absent à cause du travail, Stiles avait tant peur de mal faire, d'oublier de désinfecter une poignée de porte, de mal ranger quelque chose, de se trahir, de... De baisser encore dans l'estime de son père.

- Je me doute, mais je préfère que tu ne restes pas là. D'ailleurs... Tu ne devrais pas être en cours à cette heure-là ? S'enquit le loup en haussant un sourcil.

A force d'être dans une meute majoritairement constituée d'adolescents, Derek avait commencé à connaître leurs horaires surtout que Scott, en bon alpha-toutou un tantinet égocentrique, lui avait fourni son emploi du temps. Lydia, exemplaire, avait chipé ceux des autres membres lycéens, dont Stiles, même s'ils étaient quasiment tous identiques.

AcceptanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant