Stiles manqua de tomber au milieu d'un rayon consacré aux chemises. Pour quelle raison ? Une nuée de vertiges qui s'enchaînaient selon différentes intensités. Il se rattrapa à une étagère et ses doigts se crispèrent sur le bois clair alors que son autre main venait se resserrer sur le tissu de son haut au niveau de son cœur. Décidément, il n'était pas bien en forme, en tout cas, bien moins que ce qu'il pensait. C'était bien beau de se convaincre que tout allait bien, mais son état commençait sérieusement à être gênant.
Se sentir fatigué n'était jamais agréable : se faire submerger par une vague de vertiges l'était encore moins.
Stiles ne savait pas ce qu'il lui arrivait, pas vraiment. Pour lui, il s'agissait toujours de la même chose, d'une fatigue conséquente et de plus en plus pesante couplée à une situation qui le dépassait, à la relation avec son père qui n'allait pas en s'améliorant. Ce qui était perturbant dans son état, c'était le fait qu'il alternait entre une forme toute relative et des épisodes de faiblesse comme celui-ci. C'était fort embêtant cette fois-ci parce qu'il était en sortie shopping avec une partie de la meute et qu'il ne tenait pas vraiment à ce qu'on le voit ainsi pantelant, se raccrochant à une pauvre étagère pour ne pas s'effondrer. Parce qu'il n'en était pas réellement loin. Il espéra alors que Lydia, dans sa folie des magasins, avait emmené ses amis assez loin dans son antre de la dépense, une enseigne au fond du centre commercial, où elle trouvait toujours ce qu'elle voulait. Stiles avait insisté pour rester dans ce coin-là, arguant qu'il avait besoin d'une ou deux nouvelles chemises, mais pas plus. A vrai dire, il essayait d'économiser, parce qu'il avait l'impression qu'il pouvait avoir besoin de son argent à tout moment – bien qu'il ne l'espérait pas. Par contre, la plupart de ses chemises étaient effectivement soit trop vieilles, soit trop abîmées pour être portées – et il adorait les chemises. Oui, mais il n'imaginait pas faire cette espèce de crise de vertiges en plein milieu de ses recherches vestimentaires. Elle le prenait complètement de court.
Une chose était certaine, il valait mieux qu'il s'assoie quelque part plutôt qu'il reste là, debout : en cas de problème, il tomberait de moins haut... S'il tombait. Mais il ne tomberait pas. Non, bien sûr que non, il n'en était pas à ce point-là... Il tourna la tête, légèrement, et aperçut une espèce de banc à quelques mètres de là où il se trouvait. Quelques mètres. Seulement quelques mètres. C'était faisable. Il pouvait y arriver. Une fois assis, il se reposerait quelques minutes et ensuite, ça irait mieux. Il faudrait juste qu'il envoie un message à Lydia, histoire qu'elle ne s'inquiète pas de son absence prolongée. Il ne savait pas de combien de temps il pouvait avoir besoin, alors... Alors voilà, mieux vaut prévenir que guérir. Un nouveau vertige le fit se voûter et l'obligea à fermer les yeux un instant. Ses doigts se resserrèrent sur l'étagère, à laquelle il se tenait désormais à deux mains.
- Stilinski ?
Stiles réagit à peine à l'entente de la voix qui venait de l'appeler. Bien sûr qu'il la connaissait, cette voix, bien sûr qu'il savait à qui elle appartenait. Cette fois, il se sentait bien trop mal pour ne serait-ce que penser à faire semblant d'aller bien. Dans son état, impossible de réfléchir, d'enfiler son masque, de trouver une remarque ou une parade pour contrer les potentielles paroles futures de Jackson, de repousser ce kanima qui faisait tout pour percer ses secrets.
- Stilinski, qu'est-ce qui t'arrive ?
Une main se posa sur son épaule, une autre sur sa hanche. Ou un peu plus haut que la hanche, il ne savait pas vraiment.
- Aide-moi à m'assoir... S'entendit quémander Stiles d'une voix pas du tout assurée.
Tant pis si cela ressemblait à une supplique, si c'en était une. Stiles se sentait trop mal alors s'il pouvait avoir un peu d'aide... Il n'allait pas se priver. Tant pis s'il s'agissait de Jackson, ce sportif à l'ego surdimensionné, ce gros lézard-garou qui commençait à avoir de la matière pour se moquer de lui. Tant pis, parce que le cœur de Stiles battait vite et il avait peur de rouvrir les yeux, peur d'avoir l'impression que le monde tournait dans tous les sens et de tomber au milieu de ce rayon de chemises. En d'autres circonstances, il se serait imaginé un refus. Et si Jackson n'avait pas envie de l'aider ? Et s'il voulait le laisser là, avec ses problèmes, dans cet état pas vraiment enviable ? Après tout, Jackson devait probablement se foutre de ce qui pouvait lui arriver : ils faisaient partie de la même meute, mais n'étaient pas obligés de s'aider en dehors des affaires de celle-ci. Il pouvait très bien s'en aller retrouver Lydia, les autres et s'en aller s'acheter un de ces trucs de riches qu'il aimait exhiber au lycée et ailleurs.
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Acceptance
FanfictionStiles et Jackson ne s'entendent pas vraiment. Et pourtant, c'est bien ce dernier qui va remarquer que quelque chose cloche avec l'hyperactif. Mettant de côté son égocentrisme évident ainsi que ses préjugés, il va se rendre compte que tout ne va pas...