Stiles n'avait aucune idée de son état. Il était réveillé, devant une tasse, tout un tas de boîtes de biscuits, du pain, de la pâte à tartiner... Et son regard fixait ces éléments sans savoir quoi prendre. A vrai dire, il n'avait pas faim – ou du moins, ce n'était pas l'impression que son ventre lui donnait. Pouvait-il seulement faire confiance à ses ressentis physiques ? Si tel était le cas, il dirait alors qu'il avait mal à la tête – un peu. Que son bras lui faisait mal, aussi, que sa pommette, sa joue... Lui paraissaient un peu plus sensibles qu'à l'accoutumée. Disons qu'à l'heure actuelle, Stiles n'était capable de raisonner qu'en termes de douleur. Tout ce qui était de l'ordre de la faim ou de la soif... N'avait pas l'air de fonctionner chez lui. Au niveau des émotions, ce n'était pas top non plus – il était incapable d'identifier ce qu'il ressentait, quelle émotion prédominait en lui tant... Tout, absolument tout dansait. Ses souvenirs, ses croyances, ses certitudes. Rien ne volait en éclat à proprement parler. Ça dansait. Virevoltait. C'était comme si chacun de ces éléments faisaient au mieux pour échapper à son contrôle, en ne le laissant pas les attraper. Comme pour qu'il reste dans cette dimension des plus floues, où l'incertain régnait en maître, à côté de la désillusion. Du choc, qu'il ne digérait pas vraiment – parce qu'il ne se penchait pas dessus.
Stiles se concentra sur la nourriture sur la table. Il savait que l'on attendait de lui qu'il mange, qu'il prenne son petit-déjeuner... Comme le ferait n'importe quel adolescent à sa place. Comme Jackson tentait tant bien que mal de lui donner l'exemple en se faisant des tartines de beurre dans le silence le plus complet. Il lui semblait d'ailleurs si crispé que Stiles avait encore moins envie de se servir, de tenter la chose à son tour. Par peur de faire du bruit, de le déranger, sans doute. Dans d'autres circonstance, ç'aurait été quelque chose dont il ne se serait pas préoccupé, mais les temps avaient changé. Stiles ne comprenait plus rien, il ne savait même pas ce qu'il faisait encore ici, pourquoi Jackson l'y avait ramené précisément.
Et il n'avait pas la force de poser la question. Le simple fait d'ouvrir la bouche pour articuler quelques mots était pour lui un effort considérable – qu'il avait décidé de ne pas faire. Parler... Pour dire quoi, de toute façon ? Mettre en voix cette question stupide ? Et puis après ? Quoiqu'à bien y réfléchir, il y en avait d'autres qui lui venaient mais qui firent naître un stress net en lui. Il se dit alors que parfois, ne pas avoir de réponse était préférable.
Parce qu'il était là, pour l'instant. Que sa maison existait toujours. Son père aussi. Que sa chambre n'avait plus de chambre que le nom : qu'il n'avait plus vraiment d'affaires, de vêtements ou de cours.
Plus que celle concernant le présent, c'était la question de l'après qui lui serrait le ventre... Presque autant que la nourriture qu'il se força à ingérer. Après tout, il fallait qu'il sustente son corps, qu'il fasse fonctionner celui-ci...
- ... Va passer.
Au son de cette voix plutôt proche mais qui lui paraissait étrangement lointaine, Stiles releva les yeux vers Jackson. Ils paraissaient vides. Vides de leur éclat habituel. Ses prunelles paraissaient davantage chocolat au lait que whisky. Aucune nuance, plus foncées que d'ordinaire. Et pourtant, il soutint celui de Jackson, posé sur lui. Toujours aussi bleu, aiguisé, alerte.
- Parrish va passer, répéta le kanima.
Stiles le regarda sans avoir l'air de comprendre, puis la lumière sembla se faire dans son esprit. Elle ralluma une légère étincelle dans ses prunelles. Jackson comprit alors l'interrogation qui y naissait doucement, ou qu'il avait en tout cas l'impression de décrypter.
- Il doit venir nous parler... Par rapport à hier.
- Hier ? Répéta Stiles d'une voix rauque après quelques instants d'un silence lourd.
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Acceptance
FanficStiles et Jackson ne s'entendent pas vraiment. Et pourtant, c'est bien ce dernier qui va remarquer que quelque chose cloche avec l'hyperactif. Mettant de côté son égocentrisme évident ainsi que ses préjugés, il va se rendre compte que tout ne va pas...