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— Vous voulez essayer celle-là ?

Je suivais la vendeuse de robes de mariées dans le rayon des tenues de demoiselles d'honneur et je ne trouvais rien qui était à mon goût. Les robes étaient toutes plus extravagantes les unes que les autres, or je voulais quelque chose de simple. La vendeuse m'en montra une de ce genre.  

— Avec plaisir.

Elle me guida alors vers les cabines d'essayage et je tirais le rideau pour me changer. J'enfilais la robe et demandais de l'aide à la commerçante pour la fermer dans le dos.

— C'est une très jolie robe, elle vous va très bien, affirma-t-elle en me regardant dans le miroir par dessus mon épaule.
— Ce serait possible de retirer le noeud au niveau de la taille ? demandais-je en m'observant sous tout les angles.
— Bien sûr.
— Super.

Je regardais mon reflet dans le miroir et tournais sur moi même pour voir mon dos.

— Je vous laisse vous changer et m'apporter la robe au comptoir, m'informa la vendeuse en souriant avant de refermer le rideau derrière moi.

J'acquiesçais et me changeais rapidement avant de sortir. J'admirais une dernière fois la robe avant de l'apporter à la commerçante qui la rangea dans son étui.

— Je vous rappellerai quand les ajustements auront été faits. Comme ça sera rapide, je pense que dès demain, elle sera prête.
— Parfait.
— Comment réglez-vous ?
— Par carte.

Je sortais ma carte bancaire et payais.

Parfait. À demain !

~

En retrouvant le confort de mon appartement, je me blottissais sur mon canapé et allumais mon ordinateur pour consulter mes mails. Mon regard fut attirée par une adresse que je ne connaissais pas.

De: william.mcrae@gmail.com
À: rachelprkr@gmail.com
Objet: Aucun

Bonjour Rachel.

Vous devez probablement vous demander qui je suis et comment j'ai trouvée votre adresse mail. C'est une histoire plutôt hasardeuse mais je vais tout reprendre du début. Je m'appelle William McRae et je crois bien que je suis votre père. J'habite à Dallas depuis maintenant 23 ans. J'ai une femme et un garçon et une fille, des jumeaux. Ils auront onze ans au mois d'août... Enfin bref, vous vous en fichez probablement et vous devez vous demander qui est l'idiot qui a le culot de se faire passer pour votre père et surtout comment il a trouvé un moyen de vous contacter. Je n'ai aucune idée de si votre mère vous a parlé de moi mais cela m'étonnerait beaucoup. Qui aurait envie de parler à son enfant d'un père qu'il ne connaît pas ? Bref. J'ai pu vous recontacter grâce au lycée que vous fréquentiez à Garland. Ce fut une procédure assez compliquée, étant donnée que les informations des anciens élèves sont gardés très précieusement et ne sont divulgués qu'en cas de besoin extrême. Pour faire court, avec l'aide de M. Wilson à qui j'ai du prouver mon identité et mon passé (qui collait à celui de votre mère) j'ai pu avoir votre adresse mail. Cela s'est passé il y a deux ans. Je n'avais pas le courage de contacter ma fille que j'ai abandonnée avant même qu'elle naisse, j'avais peur de ne pas trouver les bons mots, de ne pas réussir à me justifier, de n'avoir jamais de réponse (ce que je crains encore) etc. Mais j'ai finalement trouvé le courage de le faire et nous y voila.

Je redoute énormément votre réaction Rachel et pourtant si elle est négative, c'est celle que je comprendrais probablement le plus. Je voulais simplement savoir ce que devenait l'enfant que j'ai abandonné et peut-être que ce dernier accepterait de savoir ce que son père devient.

Cordialement,

William McRae, votre père.

~

Transfère moi le mail, exigea ma tante au téléphone.
C'est bon.

Je cliquais sur transférer et le mail parti.

Je l'ai, m'informa Maddie.
Qu'est ce que je répond ? demandais-je d'une voix tremblante.
Attend que je le lise ma chérie. Si ça se trouve c'est juste un abruti qui se fait passer pour ton père.

J'activais le haut-parleur et posais mon portable sur le bureau à côté de moi pour me frotter les yeux, épuisée par la chute d'émotions qui m'était tombée dessus après la lecture du mail. J'en tremblais encore et ma jambe ne cessait pas de sauter.

Je ne savais pas ce que je ressentais actuellement. J'étais en colère, émue, chamboulée. Mille et une question déferlaient en même temps dans mon esprit. Si c'était vraiment mon père, est ce que j'aurai l'occasion de le rencontrer ? Et si c'était le cas, comment ça se passerait ? Comment est-il physiquement ? Comment est sa femme et ses deux enfants... Ma demi-soeur et mon demi-frère ? Cette idée me rendit brutalement jalouse. Ils avaient eu leur père. Mon père. 

— Rachel, t'es toujours là ? surgit la voix de Maddie depuis mon portable.
— Oui.
— Bon, j'ai lu le mail et les infos me semblent précises, enfin, de ce que je sais... Je pense que c'est lui. Je vais quand même appeler M. Wilson pour avoir plus d'infos.
— Je peux l'appeler, affirmais-je alors que je posai ma main sur la cuisse pour arrêter ses tremblements.
— T'es sûre ?
— Oui oui. Je veux pas te rajouter du stress en plus avec mes histoires.
— Si t'arrives pas à gérer, tu peux toujours m'appeler ok ? Et on se voit dans deux semaines, on pourra voir ça ensemble.
— Oui d'accord.
— Ça va aller ?
— On va faire avec, tentais-je de la rassurer.
— Ne répond pas avant tes examens, il faut absolument que tu les passes et ne te détourne pas de ça d'accord ?
— Oui.
— N'y pense plus. Je vais envoyer un mail à M. Wilson pour lui expliquer la situation et tu pourras l'appeler, mais seulement après tes épreuves, compris ?
— Oui.

Je l'entendis soupirer dans le combiné avec de reprendre:

— Allez, repose toi un peu.
— Oui. Bonne journée Maddie.
— Toi aussi ma puce. Bisous.

Elle raccrocha et mon téléphone s'éteignît sur mon bureau.

Un sentiment de vide s'empara de moi, sentant le silence de mon appartement peser sur mes épaules. J'étais seule.

Twenty-Two (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant