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– Rachel ! Tu peux servir deux mojitos au couple là-bas s'te plaît ?

Je faisais signe de la tête à mon patron, John, et attrapais deux verres sous le comptoir que je plaçais devant le couple devant moi.

– Ce serait possible d'avoir plus de citron dans le mien ? me demanda l'homme en pointant l'un des verres entre nous.
– Bien sûr.

Je partais chercher la bouteille d'alcool et je versais généreusement son contenu dans les deux verres.

– Il y a beaucoup de monde ce soir ! lança la femme en me souriant.
– C'est vendredi, c'est normal, fis-je en coupant un citron vert que je pressais alors dans le premier verre.
– Vous fermez à quelle heure ?
– Une deux du matin en semaine et six heures le week-end.
– Ça doit être exténuant, nota l'homme en me regardant placer les rondelles de citron sur le bord des verres.

Je haussais les épaules et souriais au couple en leur tendant leurs boissons.

– Merci beaucoup.

La femme me tendit un billet de dix dollars que je fourrais alors dans la poche de mon tablier en la remerçiant à mon tour. Je regardais l'heure: une heure moins le quart. J'étais autorisée à faire une pause dans une quinzaine de minutes. Je profitais que personne ne me sollicite pour nettoyer le comptoir collant d'alcool alors que mes collègues s'occupaient des autres clients. La musique hurlait dans la discothèque du NYC's Night Club, et on devait crier entre nous pour nous entendre et nous organiser correctement.

Un homme d'un peu près la trentaine s'approcha du bar en face de moi et s'assit sur les tabourets en cuir.

– Bonsoir, pourrais-je avoir une piña colada s'il vous plaît mademoiselle ? me demanda-t-il avec un sourire qui me mit de suite mal à l'aise.
– Bien sûr.

Je m'éloignais du comptoir pour aller chercher le rhum blanc, sentant le regard du client dans mon dos. Alors que je prenais la bouteille, un de mes collègues me l'a prit des mains.

– Je m'en occupe. Le patron m'a dit de te dire de prendre ta pause.

Il s'éloigna de moi et s'approcha du bar en face de l'homme qui sembla déçu de voir que quelqu'un m'avait remplacée. Je regardais l'heure sur la pendule derrière le DJ: il me restait encore dix minutes avant ma pause. Ne sachant pas quoi faire et n'osant pas quitter le bar malgré ce que m'avait affirmé mon collègue, j'entrepris de débarrasser quelques verres vides laissés à l'abandon par les clients en attendant que les dernières minutes de mon service s'écoulent. Quand ce fut le cas, je passais la porte qui séparait la cour réservée au personnel et le bar tout en défaisant mon tablier dans le dos. Cinq ou six employés étaient déjà en pause et fumaient leur cigarette ou buvaient un verre d'eau pour se revigorer. Mes oreilles bourdonnaient à cause de la musique qu'on entendait même depuis l'extérieur. Je sortais mon paquet de cigarette de ma poche et en calais une entre mes lèvres. Je cherchais mon briquet en tapotant les poches de mon jean et de ma veste mais je ne le trouvais nulle part.

– Putain... soufflais-je en retirant la cigarette de ma bouche.

Les lumières de New-York éclairaient le ciel d'une lueur orangée malgré l'heure. Alors que je rangeais ma cigarette dans le paquet, je vis mon collègue, celui qui avait prit ma place plus tôt, qui passait la porte pour prendre sa pause aussi.

– Pas de feu ? lança-t-il en retirant son tablier qu'il passa au-dessus de sa tête.
– Nop, mon briquet est introuvable.

Il fouilla dans les poches de son trouser et m'en tendit un en souriant.

Twenty-Two (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant