Twenty-Two (TOME 2)

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Je me relevai en sueur du lit et cherchai du regard dans la pénombre Laken qui était censé être à mes côtés. Mon cœur battait la chamade et je senti alors un corps chaud se positionner à côté de moi.

— Rachel ? T'as fait un cauchemar ?

Je posai ma main sur mon cœur pour tenter de le calmer et je basai toute mon attention sur la voix basse de Laken.

— Oui. déglutis-je alors qu'il passait son bras autour de mes épaules pour me rapprocher encore un peu plus de lui.

Il rapporta les draps sur nous et je ramenai mes genoux contre ma poitrine.

— Tu veux en parler ?

Ça faisait des années que je n'avais plus vu cet homme blond à la chemise hawaiienne dans mes rêves. Le voir ressurgir ainsi me ramenait un peu trop brutalement cinq ans plus tôt.

— Ça va aller. soufflai-je en me levant du lit pour aller attraper mon portable sur mon bureau.
— Qu'est ce que tu fais ?

J'allumai mon téléphone et cliquai sur l'appli mail. Je scrollai le long de mon écran avant de remonter tout en haut de la page et de la charger.

— Rachel, qu'est ce que tu fais ? répéta Laken toujours assis sur mon lit.

Aucun nouveau message apparaissait alors que j'avais beau charger et recharger la page d'accueil de mes mails. J'entendis le blond se lever du lit et s'approcher de moi. Il me prit mon portable des mains et regarda mon écran.

— Il est trois heures du matin Rachel.
— Ça fait une semaine que je lui ai répondu.
— À qui ?
— Mon père. J'ai toujours pas de réponse.

Il m'étudia du regard avant d'éteindre mon téléphone et de le poser sur le bureau.

— Je savais pas que tu lui avais répondu.
— Je sais que vous étiez tous contre, personne n'était au courant jusqu'à maintenant.
— Tous ?
— Toi, Maddie et Peter.
— Je vois. Tu lui as envoyé le mail que tu m'as fait lire ?
— Oui.
— Ok.

Il me tourna le dos et retourna vers le lit alors que je le suivais du regard.

— Comment ça « ok » ? Ça veut dire quoi « ok » ?
— Ça veut dire « ok ».
— Lak' !
— Quoi ?

Il s'était couché et moi je restai plantée au milieu de ma chambre.

— C'est un « ok » positif ou négatif ?
— Rach' il est trois heures.

Je me jetai sur le lit, à genoux dessus et fixai mon copain allongé sur le côté face à moi.

— Répond moi. exigeai-je.

Il lâcha un long soupir avant de se placer sur le dos et fixer le plafond, les bras derrière sa tête.

— Ça te monte à la tête.
— Comment ça ?
— L'histoire de ton père te monte à la tête. J'suis inquiet pour toi Rachel.

Je relâchai mon corps et le regardai. Un instant plus tard, je m'étais allongée à côté de lui, l'observant toujours.

— Tu n'as aucune raison d'être inquiet Lak'. le rassurai-je. Je sais ce que je fais.
— Justement. Je te connais, je sais que même quand tu as conscience de ce que tu fais, c'est jamais bon signe.
— Tu voudrais que je sois une plante verte ?
— Non. Juste plus prudente.
— Je suis prudente !
— Si tu le dis. soupira-t-il en me tournant le dos.

Je me relevai sur le coude et regardai son dos.

— Quelque chose ne va pas et tu m'en parles pas. déclarai-je, les yeux toujours rivés sur ses épaules.

Je n'eus aucune réponse et je me rapprochai alors de lui comme il l'avait fait quelques minutes plus tôt. Je posai ma main sur sa peau chaude dans son dos et commençai à suivre du doigt sa colonne vertébrale. Je le senti frissonner à mon contact.

— Parle moi Lak'. murmurai-je.
— C'est rien.
— Si ça te met dans un tel état, c'est pas rien.

Mon doigt se baladait le long de son dos, traçant des formes abstraites sur ses omoplates jusqu'à la moitié de sa colonne vertébrale.

— Arrête.
— Quoi ?

Il se retourna vers moi et me prit le visage dans ses mains avant de m'embrasser. Ses lèvres dansaient avec énergie sur les miennes et je posai ma main sur sa joue alors qu'il descendait les siennes sur ma taille.

— Attend, attend... soufflai-je entre deux baisers.

Il se décolla de moi et me regarda avec les yeux brilliants. Ses mains chaudes contre ma taille me procurait une sensation de sécurité que j'ignorais pour le moment, trop absorbée par les yeux de Laken.

— Tu pleures ? demandai-je avec douceur en posant mes deux mains sur ses joues pour essuyer une larme qui coulait.

Il ne répondit pas et se contenta de rapprocher mon bassin contre le sien pour me coller à lui et pouvoir poser sa tête sur mon épaule.

— Eh Lak'... murmurai-je en posant ma main dans ses cheveux blonds pour le rassurer.

Il entoura ma taille de ses bras et je ne pus que le serrer contre moi alors qu'il pleurait dans mon cou.

— Dis-moi ce qui se passe, je t'en pris...
— J'en peux plus-
— De quoi ? Raconte moi tout Laken. l'encourageai-je en chuchotant.

Le voir craquer ainsi me brisait le cœur. Il ne parlait jamais de ce qu'il ressentait, ou alors très brièvement. J'étais au courant pour tout ce qui le tracassait, tout ce qui lui menait la vie dure, je savais ses doutes, ses peurs et ses angoisses et pourtant je ne l'avais jamais vu craquer ainsi. Il avait besoin de parler, de dire plus que le strict minimum. J'avais besoin de creuser l'iceberg Laken pour comprendre son comportement.

Il semblait se calmer. Son corps ne tressautait plus, ses sanglots avaient cessés mais son visage était toujours enfouie dans le creux de mon épaule. Je n'avais pas retirée ma main de ses cheveux, je continuai de le masser doucement.

— Ça va mieux ? fis-je d'une voix douce.

Je n'eus pour toute réponse qu'un petit reniflement de sa part. Je continuai de jouer avec ses cheveux blonds attendant patiemment qu'il soit complètement calmé. Je sentais son corps se détendre contre le mien et ses bras me serrer avec douceur.

— Je te propose un truc, chuchotai-je, tu peux continuer de pleurer autant que tu veux et je serai avec toi jusqu'au bout. Je te forcerai pas à me dire ce qui te met dans un état pareil mais s'il te plaît, vide ton sac avec moi quand tu t'en sens capable. N'encaisse pas tout ce que tu ressens, tu sais que tu peux me parler.
— Je sais.
— Alors pourquoi tu ne le fais pas ? Tu es en sécurité avec moi Laken.

Il releva doucement la tête avant de planter ses yeux bleus dans les miens. Je passais mes pouces sur ses joues larmoyantes et eus un faible sourire pour le rassurer.

— T'as l'air fatiguée. murmura-t-il.
— Il est trois heures, c'est normal.

Il eut un petit rictus avant de passer ses mains sur ses yeux pour les sécher.

— Désolé.
— Pourquoi ? Lak', c'est légitime dr craquer... Promet moi que tu m'en parleras, même si c'est pas maintenant.

Son regard se perdit à travers la fenêtre dans mon dos avant qu'il ne le repose sur moi et de hocher doucement la tête.

And I need to know now
Are you with me ?
Are you drifting through the doubt ?

— Are You With Me, Nilu