Twenty-Two (TOME 2)

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Je me rappelle de son sourire quand elle était revenue auprès de ses invités avec Danny. Il était forcé, triste. Elle essayait de faire bonne figure, de garder la tête haute pour son mariage.

De ta faute.

Assise sur une chaise à côté de Laken, ma tête sur son épaule, je priais pour ce que cette soirée se finissent au plus vite. Elle avait tournée au cauchemar; pas à première vue mais il n'en était pas moins. Je n'arrivais pas à me débarrasser de ces pensées qui m'encombrait l'esprit depuis qu'Adèle m'avait prévenue pour ma grand-mère.

De ta faute.

— Je suis fatiguée. fis-je doucement à l'intention de Laken.
— Si on pouvait, je t'aurai ramenée.
— Je sais.

Je lui attrapai doucement la main et jouai avec ses quelques bagues autour de ses doigts. Je restai ainsi plusieurs minutes jusqu'à ce qu'il prenne son téléphone, celui-ci recevant un appel.

— C'est ma mère.
— Pourquoi elle t'appelle à cette heure là ? demandai-je en relevant la tête vers son écran.

Il n'était pas loin de deux heures du matin.

— Aucune idée. Je vais répondre, je reviens.

Il se leva de la chaise et sortit à l'extérieur de la salle, les sourcils froncés. Je le suivi du regard jusqu'à ce que la porte se referme derrière lui. Un long soupir s'échappa de mon nez et je cherchai alors Maddie du regard. Elle avait arrêtée de danser et s'était assise avec une de ses cousines sur une chaise, discutant ensemble.

Je décidai de me lever et de sortir de la salle pour rejoindre Laken. Les paupières lourdes, je me frottais les yeux; mon maquillage déjà ruinée a cause de la pluie. En ouvrant la porte, je le vis de dos, faire les cents pas, son portable à son oreille.

— Tu es train de me faire la morale parce que je suis absent le jour où papa et toi décidaient d'être à Miami ?!

Je m'approchai de lui et posai ma main sur son épaule pour lui faire part de ma présence. Il se tourna vers moi et me fit un sourire crispé avant de répondre à sa mère qui semblait crier au téléphone.

— J'y crois pas, depuis que j'ai quatorze ans je vis tout seul ! T'es sérieusement en train de m'engueuler parce que quand vous, vous voulez me voir, je ne peux pas être là ? Et toute ces fois où je voulais vous voir moi ?!

Il marqua une pause, sa mère le coupant visiblement dans son monologue mais il reprit rapidement:

— Je t'ai dit que j'étais à un mariage avec ma copine... Bien sûr que oui j'ai une copine, depuis cinq ans !

Le voyant s'énerver, j'attrapai sa main libre, comme pour lui apporter faiblement du soutien. Mais mon coeur s'était brusquement serré à l'entente de ses derniers mots. Comment pouvais-je exiger de Laken qu'il me présente à sa famille si même lui ne l'a voyait jamais ?

— Écoute maman, si la seule raison pour laquelle tu m'appelles c'est pour exiger de moi que je sois présent pour vous, tu peux raccrocher et ne jamais me rappeler.

Il serrait doucement ma main et jouait avec frustration avec l'une de mes bagues comme je l'avait fait une dizaine de minutes plus tôt.

— À plus tard. fit-il d'un ton sec avant de raccrocher et de planter ses yeux bleus dans les miens. Désolé.
— Qu'est ce qu'il s'est passé ? demandai-je en regardant sa main jouer avec mes bijoux.
— Rien de grave. Mes parents sont rentrés cette après midi de leur voyage d'affaire en France et ils voulaient me voir ce soir. Je leur ai dit que je ne pouvais pas et visiblement ça leur reste en travers de la gorge.

Il parlait avec froideur.

— Si tu veux rentrer, tu peux.
— Non.
— Je peux te ramener. insistai-je.
— Non Rach', je ne veux pas les voir. Ils ne méritent pas que je me plie à leur volonté.
— T'es sûr ?
— Absolument.

Je hochais doucement la tête et passai une nouvelle fois ma main sur mes yeux, les frottant légèrement.

— Je suis tellement fatiguée que je dois être noire de maquillage. fis-je avec un léger sourire mi amusé mi épuisé, essayant également d'apaiser l'atmosphère.
— On dirait que tu t'es battue avec un gars qui fait trois fois ta taille et trois fois ton poids et qu'il n'y ait pas allée de main morte. me répondit Laken en me regardant avec amusement.
— J'apprécie vraiment ta manière subtile de dire que je ne ressemble plus à rien.
— C'était dit avec amour.
— J'en doute pas. Je vais me démaquiller, j'reviens.
— Je t'attend. sourit-il.

J'allai vers les toilettes pour femme. N'ayant pas prévu de lingette démaquillante, je me débrouillai alors avec le sopalin et l'eau chaude pour retirer ce qui ressemblait plus à une œuvre de Picasso sur mon visage qu'à un maquillage propre et simple. Au bout de quelques minutes, je ressortis et vis alors les invités qui quittaient la salle de mariage, accompagnés de Danny et Maddie. Je claquai la bise à quelques uns d'entre eux et rejoignis ma tante et Danny qui étaient accompagnés de Laken. Les vœux de bonheur et les au revoir se répétèrent à l'attention des mariés et nous fûmes donc, au bout de quelques minutes, seuls.

— Il faudra revenir demain pour ranger la salle. nous expliqua Maddie.
— Vous aurez besoin de moi ? proposa mon copain en regardant Danny fermer la porte à clé.
— Tu as peut-être autre chose à faire ?
— Si je propose mon aide, c'est que je peux.
— Alors on veut bien. sourit doucement Maddie.

Je jonglai du regard entre les deux. Laken savait que ses parents étaient chez eux et il ne voulait même pas en entendre parler; Maddie était au courant que sa propre mère avait quitté son mariage et souriait quand même au blond.

— Tu dors à la maison ? demanda Danny à Laken alors que nous sortions tous les quatre sur le parking, essayant de ne pas salir nos vêtements à cause de la terre à peine sèche.
— Si ça ne vous dérange pas ?
— Je t'en pris Laken, tu es toujours le bienvenu à la maison. renchérit Maddie en ouvrant la portière du côté passager de la voiture.

Nous montâmes dans la voiture et je m'endormis rapidement après que Danny ait enclenché le moteur.

I know sometimes
Things may not always make sense to you right now
But hey
What daddy always tell you ?

— Mockingbird, Eminem