Chapitre 1

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PDV Éloïse

Parfois, on se remet en question à savoir si la vie a réellement un sens, ou si elle peut sincèrement apporter de belles surprises. Est-ce que le destin existait au fond? Deux personnes étaient-elles prédestinées à être ensemble? Étais-je condamnée à vivre ce genre de vie que je n'ai pourtant pas nécessairement choisi et qui ne me ressemblait pas du tout. En réalité, on ignore beaucoup plus que l'on connait. Mais à l'époque j'ignorais entièrement tout ce qui m'attendait. J'avais cru pendant toutes ces années que j'étais ce genre de fille qui allait suivre le même chemin que la plupart d'entre-nous. Lorsque qu'on est jeune, on ne perçoit pas la vie de la même façon qu'à l'âge adulte. Le cerveau peut sembler ignorant et particulièrement naïf. À cette époque, j'apprenais à vivre, à faire de nouvelles expériences et ainsi à me découvrir en tant qu'individu à part entière. Je ne voulais pas m'admettre ce que tout le monde savait sur moi. J'avais cette honte profonde et inexpliquée qui me rongeait sans cesse. J'essayais de trouver toute sorte de détour pour éviter de me rendre à l'évidence. Je vivais à l'époque dans une famille bien chaleureuse et conviviale. Ce n'était pas toujours facile, mais nous avions un très beau lien entre nous. Je demeurais la cadette du clan, ayant une soeur aînée de plus de deux ans carrément marginale sortant du cadre familial standard. Léane, c'était une fille vraiment calme, douce, mais surtout la plus compréhensive du monde. Elle avait une ouverture d'esprit et cette façon de t'écouter qui te faisait sentir jamais différente des autres. Elle avait toujours été mon modèle et je savais que je lui en devais plus d'une pour m'avoir aider comme elle l'avait fait. En réalité, c'était elle ma véritable amie, celle sur qui je pouvais compter sans que tout s'embrouille dans ma tête. Mais je ne voulais pas me l'admettre à l'époque et je préférais attribuer tout le mérite à Charlie, celle que je considérais comme étant ma meilleure amie. Cette fille était mon amie d'enfance la plus précieuse et nous avions un lien plus fort que tout. On arrivait à se comprendre sans se parler et on avait cette chimie qui ne s'expliquait pas. Mais ce lien ne passait pas inaperçu au yeux des autres. Il y avait de plus en plus de doutes qui planaient sur la nature de notre relation. À l'époque, je n'aurais jamais avoué cette vérité, celle qui demeurait inévitable au yeux de tous. Ce secret que j'enfouis depuis plus de vingt ans et que j'arrivais à peine à faire sortir de ma bouche. Je l'aimais, j'étais amoureuse de Charlie et à mes yeux nous étions faites l'une pour l'autre. Mais je ne voulais pas me l'admettre. Tous ces gens avaient eu raison, mais ce n'était pas ce que je laissais présager. J'avais tout fait pour démentir cette vérité et tout camoufler mes moindres gestes envers elle. C'était malgré tout souffrant avec du recul. Tout avait commencée l'année de mes 12 ans alors qu'on entrait au secondaire. Cette année-là, ma vie changea littéralement. Je n'aurais jamais cru que les hormones de mon corps pouvait me parler autant. Charlie et moi avions l'habitude après l'école de se réfugier dans notre petite cabane que l'on avait construit il y a plusieurs années avec son père. Il s'agissait de notre repère à nous. J'avais toujours imaginé cette endroit comme étant notre petite maison à tous les deux. Et comme à chaque soir, nous y allions, c'était rendue une habitude. Je revenais d'école avec Charlie et nos parents ne voulaient pas qu'on reste à la cabane bien longtemps parce qu'il était important de bien faire nos devoirs avant tout. Je n'aimais vraiment pas l'école et depuis le début de l'année, je n'étais pas du tout motivée dans mes travaux. Le début du secondaire fut excessivement difficile au niveau de l'adaptation. J'avais l'impression que Charlie par contre, elle avait un grand talent et qu'elle s'encadrait bien avec notre nouvel environnement. On s'était assis sur des petits coussins dans notre cabane. Mais je me sentais un peu fatiguée et j'avais tendance à divaguer dans mes propos. J'étais souvent dans mes pensées en regardant Charlie me parler sans vraiment savoir à quoi elle faisait référence.

Charlie: Élo! M'écoute-tu? (Elle me fit des grands yeux) As-vu Francis dans le cours d'entrainement?

Éloise: Oui, oui...Qu'est-ce qu'il y avait?(J'avais aucun intérêt)

Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant