Chapitre 17

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C'était notre première nuit dans le même lit puisque lors de nos retrouvailles je me sentais tellement perturbée par notre nuit bien arrosée. J'avais préféré me réfugier sur le canapé la laissant bien seule dans mon énorme lit de princesse. J'étais le genre de femme qui avait besoin d'un certain confort pour avoir un sommeil optimal, alors j'avais mis une bonne partie de mes écnomies pour investir dans un matelas. Mais cette nuit, je me sentais complètement épanouie d'avoir pu dormir dans les bras de mon amoureuse. Je me réveillai entrelacée à moitié nue dans ses bras en me rappelant chaque seconde de plaisirs durant notre relation sexuelle. On avait cette connexion mutuelle à se délecter des caresses de l'autre menant ainsi à l'orgasme. Je prenais un plaisir insurmontable à découvrir chaque partie de son corps et lui faire connaitre le mien. Je regardais mon réveil-matin en remarquant qu'il n'était qu'à peine sept heures du matin. J'embrassai alors Charlie dans le cou en tentant de la faire réagir. Elle ne faisait que des légers sons plutôt discret et se retourna dos contre moi. Je me disais que ce serait beaucoup plus complexe que je ne le croyais de la réveiller. Je lui flattais alors le bras en descendant le long de son dos et sentit son corps faire un spasme. Elle se retourna finalement vers moi et ouvrit les yeux tout doucement. Elle avait le tour d'être aussi adorable même en ayant les cheveux en bataille et les yeux endormis.


Éloise: Bon matin. Tu as bien dormi?

Charlie: Oui. Oh oui! (elle s'étira de tout son long)On a abusé des caresses charnelles hier soir.

Éloise: Tu trouves? J'ai pas eu ce "feeling-là" en te voyant te déployer devant moi.

Charlie: Ah Élo...Franchement ça te plait ce côté-là de moi?

Éloise: Un peu trop à mon goût. Disons que tu sais parfaitement comment m'exciter.

Charlie: C'est tellement bon avec toi. Je ne peux pas faire autrement.

Éloise: C'est meilleur qu'avec Francis?

Charlie: Christ oui! On dirait que lorsque tu goûtes au sexe avec une femme, tu ne vois plus ça de la même façon. Je réalise que je n'avais jamais vraiment jouis avec mes conquêtes masculines. Et puis franchement Élo, j'ai couché avec Francis qu'une seule fois et c'était ma première fois. Habituellement, ça ne se compare pas par expérience. Pour être honnête, il a un petit pénis en plus. J'étais un peu déçue, il n'était pas très bon au lit et puis il s'est moqué de moi pendant des années en disant à tout le monde que je ne l'allumais pas. Pourtant, il a éjaculé en 30 secondes, selon moi c'est assez précoce.(elle se mit à rire)

Éloise: Quel épais! Ça ne m'étonne pas de lui. Toi tu as eu mal pendant l'acte?

Charlie: J'ai pas eu vraiment le temps, il a été tellement rapide. C'était mauvais au fond. C'était crissement mauvais. Mais il était doux avec moi et bien respectueux tout le long. Par contre, c'était comme si j'avais regretté d'avoir couché avec lui. Je l'idéalisais tellement que je m'étais fais une image parfaite de lui et de notre première fois que j'ai fini par être déçue.

Éloise: Ça m'avait tellement mise en colère de savoir qu'il t'avait eu. Il te méritait pas et je l'ai toujours su. Mais ça me fait crissement rire de savoir qu'il est précoce comme ça. Un jour quand on crache en l'air ça finit toujours par nous retomber dessus.

Charlie: C'est exactement ce que je pense et puis tout le monde se moquait de nous par notre amitié fusionnelle. Est-ce qu'on avait vraiment l'air d'un couple Élo?

Éloise: C'était des imbéciles et je les trouves tout simplement pathétique. Peut-être qu'on avait l'air et on s'en rendait pas vraiment compte. Tu sais, je pense que si tu m'avais dis ce soir-là que tu avais aimée notre baiser, je t'aurais dis que j'avais des sentiments pour toi. Mais j'avais peur et j'ai agis comme une idiote pendant toutes ces années.

Charlie: Mais ça n'aurait rien changé. Tu m'aurais tout déballé tes sentiments et tes parents auraient tout de même déménagé. Parfois, la vie est bien fais. On était destinée à se retrouver à cet âge précis et à s'aimer dès cet instant. Mais toi, tes expériences amoureuses, elles étaient comment?

Éloise: Elles étaient pénible. Je n'avais aucun plaisir dans ces relations sexuelles-là. J'attendais que ça passe et j'espérais un miracle. Le premier garçon avec qui j'ai couché, j'ai pleuré. Tout d'abord, j'ai eu mal parce que je n'étais clairement pas excitée. Et puis, ça me brisait le coeur de savoir que cette première fois, je ne la vivais pas avec toi. Il a commencé ce qu'il avait à faire et moi je ne faisais que penser à toi. Disons que ça m'aidait à obtenir un certain plaisir. Ensuite chaque fois que j'avais une relation sexuelle, j'imaginais ton visage dans ma tête et ça me rendait heureuse. Ça toujours été toi et je ne m'en cache plus.

Charlie: Ça me touche. Je trouve ça mélodieux la manière dont tu parles de moi. Tu me vois comme étant la femme la plus séduisante de ta vie. C'est agréable pour l'ego tu sais. J'aurais aimé avoir plus de courage pour te le dire bien avant, mais j'avais peur aussi.

Cette discussion me faisait un bien immense et c'était ce qui nous rendait si unique. On avait cette chimie et cette aisance ensemble que je n'avais jamais ressenti pour aucune autre personne. Malgré le fait qu'on se soit retrouvée vingt ans plus tard, je réalisai que j'aurais aimé faire les choses autrement dans le passé. J'avais toujours rêvé d'avoir des enfants et de me consacrer à ma famille. Je n'étais pas ce genre de femme carriériste qui ne faisait que s'acharner sur son travail. Je me souvenais de ce moment dans la cuisine chez mes parents lorsque Léane parlait de la visite de certain Cégep et que j'avais déballée mes intentions de vie. J'étais sincère dès cet instant-là et je réalisais que j'avais un peu gâché mes convictions profondes.

Charlie: Oh! Je n'avais pas vu l'heure. J'ai une consultation dans 45 minutes. Je dois partir Élo.

Éloise: Tu reviens ce soir?(Je lui fis un sourire coquin)

Charlie: Seulement si je reçois une invitation.

Éloise: Tu n'as plus besoin d'invitation mon amour. Ici, c'est comme chez toi. Ne l'oublie jamais.

Elle me fit un sourire éblouissant et s'approcha de moi pour venir m'embrasser tendrement. Je ne me lasserai jamais de goûter à ses lèvres parfaites. Elle se prépara en vitesse et prit la porte quelque minute plus tard. À savoir pourquoi, je me sentais seule à nouveau et j'avais cette boule dans l'estomac qui refusait de partir. Elle me manquait déjà comme si elle devenait une drogue pour moi. Je ressentais un brin de nostalgie naître en moi, alors je me précipitai vers le salon pour me jeter dans de vieux bouquins. En réalité, je cherchais quelque chose en particulier; ce vieille album photo de mon enfance. J'avais envie de me replonger dans ces souvenirs les plus profonds. Je m'étais assise sur le plancher à côté de la bibliothèque et ouvrit mon premier album celui de ma naissance. Ça me faisait tout drôle de revoir la jeunesse de mes parents apparaître devant moi. Je réalisais à quel point le temps pouvait être précieux et qu'il fallait savourer chaque instant. Pourquoi on n'avait pas le privilège de retourner en arrière? Malheureusement c'était un pouvoir inestimable qui demeurait tout simplement impossible à gérer. Je souris lorsque je vis la première photo que j'avais pris avec Charlie. C'était lors de notre rencontre au parc à quelque rue de la maison. Nous n'avions que cinq ans et je me souviendrai toujours de cette craie rose en forme de fleur qu'elle tenait dans sa main. Dès cet instant, j'avais su tout ce qui allait arriver. Il y avait cette connexion inexpliquée qui m'avait attiré définitivement vers elle. Ce sentiment m'avait poignardé droit au coeur en ayant cette certitude profonde que je devais la protéger pour le restant de ma vie. J'avais toujours cet instinct de protection envers elle qui ne disparaissait jamais. Je continuai à regarder mon album jusqu'à ce que je fige devant l'une des photos de Charlie. Je l'avais presque oublié celle-là. Quand j'étais adolescente, c'était ma préférée et je l'avais gardé longtemps dans mes poches durant les moments plus difficiles de ma vie. C'était cette photo qui me donnait du courage et la force nécessaire pour continuer la tête haute. Je la détachai donc de l'album et l'a prit avec moi pour aller m'étendre sur le canapé. Je n'arrêtais pas de la fixer et je ne pus m'empêcher de sourire. Ce doux souvenir m'avait réchauffé le coeur. Je m'ennuyais de tous ces beaux souvenirs et j'avais le droit de les revivre. Depuis plusieurs années, j'avais préféré les enfouir très loin dans mon coeur et pourtant maintenant je ressentais l'envie de les retrouver. Je réalisais que j'aurais dû agir autrement. J'aurais dû être moi-même depuis le début.

Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant