Chapitre 11

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Je tentai de rattraper Charlie qui semblait complètement déstabilisée par ce qu'elle venait de voir. Pourtant, ma relation avec Philippe demeurait platonique et ça me semblait assez évident. Je commençai à me rendre compte que l'hypothèse de ma sœur était véridique et que Charlie éprouvait probablement des sentiments à mon égard. Elle ne réagirait pas de cette façon si c'était seulement pour venir s'excuser de son comportement de l'autre matin. Mon coeur battait la chamade et je commençais à me sentir de plus en plus nerveuse. Philippe me prit le bras pour me dissuader de la rattraper. Je me retournai vers lui complètement désemparé avec les larmes au yeux. Il comprenait qu'il s'agissait de celle qui occupait mon coeur.

Philippe: C'était elle?
Éloise: Oui...Mais je ne comprends pas sa réaction.
Philippe: Ça ne sert à rien de lui courir après Éloise. Elle finira par revenir.
Éloise: Non c'était peut-être là que j'avais ma chance et je l'ai perdu. Elle prenait son courage à deux mains pour venir me confronter et là elle me voit avec toi. Elle doit s'imaginer qu'on se fréquente et après elle croit que ce qui s'est passée entre nous ne vaut plus rien.
Philippe: Désolé qu'elle croit qu'elle a perdu toutes ces chances avec toi. Pourtant ce n'est pas le cas. Si tu veux régler cette histoire, tu devrais te rendre chez elle.
Éloise: Et je fais ça comment? J'ignore où elle habite.

Il croyait que je savais où elle habitait alors que j'en avais aucune idée. On s'était simplement vu chez moi. J'avais le coeur brisé de croire que ce moment-là était ma seule chance de parler avec elle sur la nature de nos sentiments. Ce fut plus fort que moi, je ne pouvais pas rester là à attendre un miracle. Elle avait fait les premiers pas et c'était à moi de poursuivre cet élan. Je partis à nouveau à courir en laissant Philippe un peu étonné de voir que je n'allais pas renoncer ainsi. J'essayais de la rattraper, car je pouvais la voir simplement marcher au loin. Je reconnaissais sa démarche et sa silhouette à des kilomètres.

Éloise: CHARLIE! (Je criais assez fort)

Je la vis qui s'arrêta de marcher en restant figée sur elle-même comme si je l'avais secoué. Elle se retourna à contre-coeur et je m'approchai de plus en plus près d'elle pour ainsi remarquer qu'elle avait pleuré. Elle avait les yeux rouges et je ressentais toute sa peine juste à travers son regard. Je devins nerveuse et la voir me chavirait le coeur complètement.

Éloise: Qu'est-ce que tu fais ici?
Charlie: C'était pas important au fond...Je ne sais même pas ce qui m'a pris de revenir te voir. Je n'aurais pas dû.
Éloise: Arrête...Dis-pas ça. Ça devait être important pour tu te pointes sans m'avertir.
Charlie: Oui, mais j'ai vite compris que j'arrivais au mauvais moment. De ce que je vois, il y a enfin un homme qui te fait de l'effet.
Éloise: Tu me parles de Philippe? Ben non Charlie, il m'intéresse pas du tout. C'est mes parents qui avait tout planifié pour me le présenter et ils ont vite compris qu'il n'y aura jamais une possibilité entre lui et moi.
Charlie: Ah bon...Comment ça?
Éloise: Tu le sais pourquoi...J'ai pas besoin de te faire un dessin. C'est toi que j'aime et il n'y a jamais eu personne qui a été capable de prendre ta place dans mon coeur.
Charlie: Élo...Hostie arrête de me dire ça. Ça ne fait que compliquer les choses.
Éloise: Au contraire, c'est toi qui les complique en prenant la fuite continuellement. Tu détournes toujours le sujet comme si tu ne voulais pas que j'apprenne quelque chose. Christ Charlie! J'avais juste besoin que tu me dises qu'est-ce que ça voulait dire pour toi l'autre soir?

Elle devint gênée et baissa la tête. J'avais l'impression qu'elle ne voulait vraiment pas aborder ce sujet-là et qu'elle faisait tout pour retarder la discussion. J'avais simplement besoin d'obtenir des réponses et j'étais prête à tout pour le découvrir.

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