Chapitre 14

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PDV Charlie

Ça faisait environ une semaine que je n'avais pas vu Éloise et je trouvais cela particulièrement difficile surtout depuis notre dernière soirée ensemble. Je me sentais comme une adolescente en pleine quête de sa sexualité. Le sexe entre nous était tout simplement incroyable et je n'avais pas les bons mots pour décrire à quel point tout était si magique. J'avais passé une soirée totalement romantique avec la femme que j'aimais et je ne pouvais pas remercier la vie autant qu'en ce moment. Mais je le savais qu'Éloise attendait un peu après moi pour mettre en mot la nature véritable de notre relation. Elle voulait qu'on forme un couple et je le voulais également, mais je devais avant tout tâter le terrain auprès de ma famille. C'était la partie la plus complexe de notre histoire d'amour. J'avais une peur insurmontable de me faire rejeter pour ainsi devenir la honte de ma famille. Malgré que mes parents avaient toujours bien apprécié Éloise en tant qu'amie, je me doutais bien qu'en tant qu'amoureuse ce serait complètement différent. En réalité, j'étais convaincue qu'ils ne me croiraient pas du tout qu'il pouvait se passer quelque chose de fort entre nous. Je ne leur avais pas dit qu'on s'était revus depuis les retrouvailles. Pourtant, j'en mourrais d'envie de tout leur dire à quel point j'étais heureuse depuis ce jour. J'avais décidé de leur rendre visite cet après-midi pour commencer à leur parler du retour d'Éloise dans ma vie. Mes parents m'avaient mentionné la visite de ma soeur également. Il fallait dire que ce n'était jamais bien facile avec Pascale. Parfois, elle se donnait un air hautain qui m'agaçait énormément. Nous n'avions jamais été bien proche, mais au fil des années ça s'améliorait davantage. J'arrivais devant la maison de mes parents et j'avais cette angoisse profonde qui n'arrêtait pas de surgir à l'intérieur de moi. Je m'imaginais le pire et probablement que je n'exagérais pas dans mes délires. Je m'étais stationnée sur la rue et je sortis de mon véhicule avec ce stress insurmontable. Mais je devais leur dire la vérité et leur montrer qui j'étais réellement sans le moindre artifice. Au moment où j'allais sonner, j'entendis des pas derrière moi. Je sursautai malgré moi en me retournant pour faire face à ma grande soeur. Pascale était le genre de femme qui ne s'en laissait pas imposer. Elle avait cette allure froide et à la limite mesquine. On se ressemblait très peu tous les deux. Je la vis qui m'afficha un sourire particulièrement sarcastique. Ça se ressentait qu'elle essayait de me tolérer, mais l'amour ne régnait pas entre nous.


Pascale: Tiens dont...Si ce n'est pas ma petite soeur.

Charlie: Je te croyais déjà arrivée. Tu n'es plus autant ponctuelle qu'à l'époque.

Pascale: Tu sauras que j'ai des obligations professionnelles et que des petites balivernes de famille ça m'importe peu. On ne fait pas tous un travail insignifiant comme le tien.

Charlie: Eh bien dis-moi, tu me sembles en parfaite forme pour m'insulter gratuitement comme tu le fais. Hostie que tu ne changes pas. Tu sauras que mon métier peut changer la vie des gens à chaque instant. Ce n'est pas parce que je ne suis pas PDG d'une compagnie que ça fait de moi une ratée.

Pascale: Tant mieux pour toi si tu aimes t'asseoir dans un bureau et écouter des gens en train de se lamenter que leur couple bat de l'aile à cause de leur incompatibilité sexuelle. C'est passionnant! C'est probablement pour cette raison que tu n'arrives jamais à te trouver un bel homme riche pour te combler. J'imagine que tu dois être difficile à satisfaire au lit.

Charlie: Ah ta gueule! Il n'y a pas que l'argent qui compte sur la terre. Et qu'est-ce que ça peut bien changer dans ta vie que je sois satisfaite ou pas au lit? Probablement que tu n'as jamais jouis de ta vie et c'est la raison pour laquelle tu es en dualité contre toutes les femmes de cette planète.


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