Chapitre 12

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J'avais donné rendez-vous à ma mère à mon condo et je ne savais pas pourquoi je me sentais terriblement nerveuse à l'idée d'avoir une longue discussion avec elle sur les éléments de mon passé. Elle voulait obtenir des réponses et connaitre là où elle avait échoué. Je compris lors de sa réaction du souper qu'elle se sentait réellement mal de m'avoir imposé le déménagement. Mais en même temps, à l'époque nous n'avions aucun choix ma soeur et moi. Je ne savais pas par où commencer et de quelle façon notre discussion allait débuter. Je ressentais une rage immense à leur égard et je n'avais jamais dis le fond de ma pensée suite à notre départ à Québec. Mes parents m'avaient tellement blessé et détruit en même temps. Je ne supportais simplement pas le fait de quitter Charlie et à mes yeux j'avais ce sentiment d'échec qui me pesait sur les épaules. Je n'avais pas su cibler la vérité et l'assumer encore moins. J'étais amoureuse de Charlie depuis toutes ces années et je m'en voulais sincèrement de ne l'avoir jamais avoué à ma famille. J'étais sur mon canapé en train de ruminer tous ces éléments de mon passé, lorsque j'entendis un bruit à la porte. Je compris que ma mère venait d'arriver et mon coeur se serra malgré moi. Je ressentais une anxiété plutôt déplaisante qui se logerait dans mon ventre. Je devais lui dire la vérité et tout lui expliquer chaque chose qui s'était passée dans ma tête à l'époque. J'avais sorti deux coupes de vin en espérant qu'elle veule prendre un verre avec moi question de dédramatiser la situation. Je pris une grande respiration et me dirigea vers la porte d'entrée de mon appartement. Lorsque j'ouvris la porte, j'aperçus ma mère le sourire aux lèvres. Je me sentais rassurée de voir qu'elle ne semblait pas me juger suite à tous ces mensonges du passé.


Sylvie: Je suis très étonnée de ton invitation ma grande, mais combien heureuse de passer du temps avec toi.

Éloise: Je crois que c'était nécessaire après tout ce temps perdu.

Sylvie: Tu sais, tu ne m'as pas invité très souvent chez toi. Je n'avais jamais compris à quel moment nous avions perdu contact toi et moi. Tu avais tellement changé suite à notre départ pour Québec, j'avais l'impression d'avoir perdu mon bébé et ça me brisait le coeur tu n'as pas idée.

Éloise: Ce fut difficile pour moi aussi. Mais inconsciemment vous m'aviez enlevé ce que j'avais de plus précieux. (Je me dirigeai vers la cuisine)Tu veux un verre de vin?

Sylvie: Pourquoi pas...C'est quand la dernière fois que nous avons pris un verre ensemble. Tu as du rouge j'espère?(elle me sourit)

Éloise: Évidemment, c'est mon préféré...Et puis j'ai découvert que c'est aussi celui que Charlie préfère.


Elle me sourit et s'avança vers moi pour me caresser la joue. J'avais l'impression qu'elle était très émotive et qu'elle se retenait de fondre en larme devant moi. Je reculai malgré moi pour lui verser du vin dans sa coupe et lui tendit doucement vers elle. Je lui fis signe que l'on pouvait aller discuter en arrière sur la petite terrasse. En réalité, c'était la cours à Léane et elle avait très bien aménagé l'ensemble du terrassement. Mais ma soeur recevait très rarement et il était clair qu'elle allait me laisser la cours pour discuter tranquille avec notre mère. Je m'étais assise sur son canapé extérieur et ma mère prit une place en face de moi. Je savais que c'était le moment que je redoutais le plus qui était sur le point de se produire et j'angoissais à l'intérieur de moi. Je ne devais pas me mettre de pression et tout simplement lui déballer mes sentiments face à tout ce que j'avais vécu.


Sylvie: Il y a une partie de moi qui a l'impression d'avoir brimer ton bonheur malgré moi. J'ai cru juste de faire ce qu'on a fait à l'époque et j'ai eu tort.

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