Chapitre 2

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Le réveil demeurait particulièrement brutal surtout après avoir pensée toute la nuit à ce dont ma soeur a voulu faire allusion. Plus je me mettais à y penser, plus je trouvais ce raisonnement carrément imbécile. J'aimais être avec Charlie parce qu'elle me complétait bien et qu'on s'entendait merveilleusement bien ensemble. Les gens avaient parfois tendance à confondre le sentiment d'amour à celui de l'amitié. Léane n'arrêtait pas de venir jouer dans ma tête avec ses théories complètement farfelues. J'avais l'impression qu'elle m'avait implanté une idée dans ma tête et qu'elle allait dorénavant y rester. C'était impossible à mes yeux de ne pas y penser continuellement. J'ignorais c'était quoi le sentiment d'aimer et peut-être que je me trompais dans mes intentions envers Charlie. Je descendis à la cuisine rejoindre ma famille. Je n'avais pas envie que ma soeur me parle de ce sujet. Ce n'était pas la première fois qu'elle m'en avait fait part et j'en avais marre d'entendre ces propos à tous les jours. Lorsque j'arrivai à la cuisine, ma mère parlait d'un travail qu'elle a postulé dont elle semblait particulièrement fière. Ma mère travaillait dans le domaine d'esthétique, plus précisément comme coiffeuse. Mon père semblait partager son enthousiasme. Tout ce que j'espérais c'était sa réussite avant tout. Léane était clairement ennuyée par leur conversation jusqu'à ce qu'elle m'aperçut dans le cadre de porte.

Léane: Tu te lèves dont ben tard toi. On part pour l'école dans même pas 15 minutes. Dis-moi pas que tu as fais des beaux rêves qui t'empêchaient de te réveiller. (Elle me narguait)
Éloise: Hum, j'ai fais de l'insomnie et j'ai mal dormi donc tu t'excuseras.
Léane: Désolée! On est susceptible ce matin.
Éloise: Pff tu dis n'importe quoi.
Léane: En passant, il y a la visite de certain Cégep ce matin à l'école.
Éloise: Bah ça m'intéresse pas vraiment Lé. Je suis en première année du secondaire. C'est pas encore pertinent pour moi.
Paulin-Antoine: Tu vas te renseigner pour ton programme d'étude ma grande?
Léane: En fait, je veux voir si le domaine médiatique pourrait m'ouvrir des portes.
Sylvie: Là c'est important Léane, ne choisis pas n'importe quoi. Le travail c'est la chose la plus importante dans lequel tu t'accomplies réellement. Ce n'est pas juste une question de passion.
Éloise: Ça dépend pour qui m'man. J'aimerais mieux fonder une famille que de me consacrer qu'à mon travail. On est pas des carriéristes.
Léane: Avant de penser à fonder ta famille Élo, il faudrait peut-être que tu assumes certaines choses.
Éloise: Arrête sérieux! Je ne sais pas pourquoi tu fais toujours ce genre d'allusion-là. Mais je tiens à préciser que ce n'est pas parce que toi tu es différente que je le suis.
Léane: C'est parce que ça crève les yeux. Fais juste arrêter de te raconter toute sorte de menteries.
Éloise: En fait, tu le savais pas, mais j'ai l'intention d'invité Guillaume au bal de Noël.
Léane: Pour vrai? Là tu m'étonnes. Je pensais que tu y allais avec Charlie?
Éloise: Non vois-tu...la terre ne tourne pas juste autour d'elle. Elle veut attirer le regard de Francis.
Léane: Francis Vigneault? Bonne chance. Elle devrait laisser tomber. Il a l'embarras du choix en matière de filles. Charlie n'a aucune chance.
Sylvie: Ça suffit les filles, le bus passe dans cinq minutes. Ce n'est pas le temps de niaiser.

Je pris ma boite à lunch sans rien dire. Je me remis à penser aux paroles que ma sœur avait dit. Pourquoi Charlie n'avait aucune chance avec Francis? Elle était attirante il me semble. J'arrivai à l'arrêt et j'attendis peu de temps avant que le bus ne passe. Je ne parlais pas à ma soeur, j'en avais pas envie du tout. Sa manière de me parler ces derniers temps m'agaçait énormément. Je voulais être dans ma bulle un peu et m'évader dans mes pensées. J'avais mes écouteurs ainsi que mon lecteur mp3 entre les mains. J'avais un fort intérêt pour la musique et cela avait toujours été une sorte d'échappatoire à ma vie. Lorsque je levai ma tête, je vis Charlie monter dans l'autobus et étrangement, je déviai le regard. Mon coeur s'accéléra soudainement et je ne comprenais pas pourquoi j'angoissais de la voir. Mais qu'est-ce qui se passait? Je n'osais même pas la regarder droit dans les yeux. Je me sentais très mal à l'aise et gênée d'être en sa présence. Depuis hier soir, il se passait quelque chose d'étrange quand j'étais à ses côtés. Ce fut un sentiment très percutant que je n'arrivais pas à décrire. Je devais me ressaisir et agir comme je le faisais au quotidien. C'était évident qu'elle allait venir me parler et s'asseoir à côté de moi.

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