Chapitre 15

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Je retournais chez moi le coeur contrarié par la discussion dont je venais d'assister auprès de ma famille. J'avais pleuré tout le long du trajet et j'hésitais à rentrer dans l'appartement pour tomber face à face avec mon colocataire Julien. Il était évident qu'il allait me poser des milliers de questions à voir l'état de mes yeux tout rouge rongés par la tristesse qui m'envahissait. Je rentrai chez moi en claquant la porte derrière moi et il était clair que Julien avait sursauté. Je courus en pleurs vers ma chambre où je ne voulais pas être dérangée. Je n'arrivais pas à le croire à quel point ma mère avait tenu des propos aussi horrible à mon égard. Comment pouvait-elle me dire que je pouvais tout leur dire sans le moindre jugement, alors qu'elle affirmait le contraire une fois que j'avais ouvert mon coeur. J'aurais cru que ma sœur m'aurait rabaissé et ridiculisé comme elle l'avait toujours fait. Je m'étais trompée à son sujet, je ne l'avais jamais vu aussi douce et sensible. J'avais l'impression qu'elle prenait son rôle de sœur au sérieux pour la première fois de ma vie. Mon père avait eu raison en affirmant que je n'avais rien fais de mal et qu'il n'y avait aucune raison à se mettre en colère comme ça. J'entendis cogner à la porte et j'hésitais à me lever de mon lit pour aller ouvrir à Julien qui ne demandait qu'à recevoir la moindre explication sur mon comportement. Mais je n'étais pas bête et je voulais agir gentiment avec lui donc je lui ouvris la porte. En ouvrant la porte, je restai bien figée un peu sous le choc et étonnée de découvrir qu'il ne s'agissait pas de mon colocataire. Je deviens nerveuse et particulièrement estomaquée de la voir ici devant moi.

Charlie: Mais qu'est-ce que tu fais ici? Je croyais que c'était Jules. Je suppose que c'est lui qui t'a ouvert la porte?
Pascale: Oui. Écoute, ne lui en veut pas. J'ai un peu insisté pour qu'il me laisse te voir. Il m'a dit que tu étais ébranlée depuis ton retour.
Charlie: Et pourquoi tu es là? Tu ne trouves pas qu'on en a eu assez pour ce soir.
Pascale: C'est un peu pour ça que je suis ici. Je ne te cache pas que je suis troublée par ta révélation. Ça me vire vraiment à l'envers ce qui s'est passée. Je voulais juste venir te voir et te dire que tu peux m'en parler.
Charlie: Hum non ça va merci. Je crois que m'man s'en ai donné à cœur joie pour me détruire. Disons que je n'ai crissement pas besoin de t'entendre me ridiculiser gratuitement comme tu le fais à chaque fois. Je suis assez démolie et j'ai honte de moi.
Pascale: Non. Ne dis pas ça. Au contraire, ça me touche ce côté-là de toi. C'est la première fois que je trouve quelque chose d'aussi intrigant comme ça. Je veux juste comprendre ma petite sœur.
Charlie: Qu'est-ce que tu veux comprendre? Tu veux savoir depuis quand je suis devenue lesbienne? J'en ai aucune idée Pascale. Avant Éloise, ça ne m'était jamais arrivée d'éprouver du désir pour une femme.

Elle s'approcha vers moi et me regarda tout droit dans les yeux. Je ne comprenais pas ce qu'elle était en train de faire et j'ignorais pour quelle raison, elle était devenue si empathique à mon égard. Pascale vint s'asseoir sur mon lit et je compris qu'elle avait vraiment envie d'une discussion avec moi.

Pascale: Je suis vraiment surprise par ce que tu nous as dis. Tu semblais en parfait contrôle de tes émotions envers les hommes et puis tu fantasmais toujours sur ceux qui me plaisaient et étrangement ça me rendait jalouse c'est vrai. Je me suis toujours doutée que ton amie Éloise ressentait quelque chose pour toi et c'était plutôt évident. Mais que toi, tu réalises que cette fille pouvait te plaire, je suis sous le choc. Je veux dire, tu la désires vraiment?
Charlie: Au début, je ne la percevais pas ainsi, c'était ma meilleure amie et je n'avais aucune arrière pensée envers elle. Mais on s'est embrassée la veille de son départ à Québec et ça m'avait perturbé un peu. Il y a eu une sorte de déclic dans ma tête qui ne s'expliquait pas et qui me mélangeait davantage face à la nature de mes sentiments pour elle. Elle est partie, j'ai continué à fantasmer sur Francis et j'ai couché avec lui. Seulement, j'ai été frappé de plein fouet parce que cette fois-là, j'ai pensé à elle tout le long. C'était plus fort que moi. Elle manquait à ma vie plus que tout et je pensais à tous nos souvenirs ensemble. Je t'avoue qu'avec du recul et le temps passé, oui j'éprouve un désir incroyable pour elle. Le sexe ensemble est tout simplement incroyable. La chimie de nos corps est évidente comme si on était vraiment destinées l'une pour l'autre. Je l'aime tellement, je me sens épanouie en étant avec elle.
Pascale: Tu n'avais jamais parlé d'un homme comme ça. Est-ce que le sexe est meilleure avec une femme?
Charlie: Avec elle, oui c'est évident. Plus que tout ce que j'ai pu vivre.

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