Chapitre 4

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Vingt ans plus tard

Lorsque mon réveil-matin se mit à sonner, je me réveillai en sursaut. Je ne voulais surtout pas arriver en retard au travail. Il fallait dire que j'avais un sommeil particulièrement profond et qu'au fil des années, j'avais développé des manies de vieilles filles comme pouvait dire ma mère. J'étais propriétaire d'un condo à Québec, cette nouvelle ville que mes parents m'avaient imposé malgré moi. J'avais fini par me conditionner à accepter ma nouvelle vie et à me reprendre en main. Je ne pouvais pas dire que mon adaptation avait été bien difficile. La fin de mes études avaient été très facile, car je me consacrais entièrement à ma réussite scolaire. Je n'étais pas intéressée à me faire de nouvelles amies et encore moins à me trouver un amoureux. Je n'avais toujours pas eu d'étincelle en matière de la gente masculine. J'étais devenue exactement le genre de femme que je ne voulais pas être à l'époque, une femme carriériste qui n'avait pas de famille. En général, les gens de mon âge avaient un mari et des enfants. Je n'étais vraiment pas à la même place dans la vie. J'avais particulièrement changé depuis mon départ pour Québec. J'étais devenue un peu froide et distante avec les gens en général. Probablement que j'avais eu beaucoup trop mal lors de mon départ et j'avais eu énormément de la difficulté à oublier Charlie. En réalité, je ne l'avais jamais oublié. Ça faisait vingt ans qu'on ne s'était pas vu, vingt ans que je pensais à elle à chaque jour. Elle me manquait tellement. Certes, j'avais eu des expériences amoureuses, mais elles n'avaient pas été bien gratifiantes. Aucun homme n'avait vraiment su me charmer comme j'aurais voulu. J'en avais déduis au fil du temps que ma soeur avait raison depuis le début. Je m'étais voilée le visage et je m'étais cachée à travers la vérité. Je ne savais pas réellement qui j'étais et si j'étais vraiment attirée envers les femmes. Personne n'a ébranlé mon coeur comme Charlie avait pu le faire. C'était elle que j'aimais et personne d'autre. J'étais résignée à vivre ma vie en tant que célibataire à temps plein. Heureusement que j'avais ma soeur qui demeurait toujours proche de moi. Elle habitait en bas de chez moi. Nous nous étions jamais séparées à vrai dire. Ce fut à partir de ce jour qu'elle était devenue ma plus grande confidente et ma plus précieuse amie. Évidemment, je ne lui avais toujours pas avoué les sentiments que j'éprouvais envers Charlie. Je ne voulais pas lui remettre tout le mérite.


Léane: Lève-toi dont.

Éloise: Veux-tu bien arrêter de rentrer chez nous comme ça sans permission. J'ai peut-être besoin d'intimité tu sauras!

Léane: Quelle intimité? Tu vis seule depuis toujours. C'est quand la dernière fois que tu as couché avec un homme?

Éloise: C'est pas de tes affaires.

Léane: Heille franchement...L'as-tu déjà essayé au moins?

Éloise: T'es sérieuse? Je te signale que j'ai quand même 33 ans et que oui j'ai déjà eu des rapports sexuelles avec des hommes.

Léane: En pensant à Charlie j'imagine. Mmm Charlie c'est bon...mmm tu me donnes chaud.(Elle se moquait)

Éloise: Ta gueule! T'es vraiment conne.

Léane: Probablement parce que c'est la vérité. J'ai mis le doigt sur la blessure.

Éloise: Pourquoi tu me parles encore d'elle? Ça fait vingt ans Lé, j'ignore qui elle est maintenant.

Léane: Mais tu ne dirais pas non pour la revoir n'est-ce pas?

Je lui fis des yeux en l'air. Je n'avais vraiment pas envie de déterrer une vieille blessure, mais je savais qu'elle avait visé juste dans ses propos. Je devais avoué qu'à un certain moment où j'étais avec des hommes je pouvais m'imaginer dans ses bras. Je n'étais pas fière de moi d'agir comme ça, mais c'était plus fort que moi. Je l'aimais comme une folle et j'étais incapable d'effacer son sourire éblouissant de mon esprit. Mon téléphone se mit à sonner comme si quelqu'un cherchait à m'appeler. Lorsque je regardais le destinataire, j'étais étonnée de voir que je ne le connaissais pas. Je répondis un peu méfiante.

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