A une condition

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PDV Leksa

Pour la première fois depuis si longtemps, je me sentais...bien. Je n'avais mal nul part. Bon, cela était uniquement dû au traitement que Nyko, notre guérisseur aux cheveux tressés et à la barbe hirsute, m'administrait. Mais toujours est-il que je ne ressentais plus la douleur. Cette sensation était presque dérangeante tant elle était inhabituelle.

Je m'étais réveillée un peu plus tôt dans la matinée, et j'avais pu faire la connaissance de Nyko, le guérisseur qui était parvenu à sauver ma jambe.

Je lui avais posé des tas de questions, et si au début il rechignait à y répondre, il s'était vite pris au jeu, et j'avais appris énormément de choses sur ses remèdes, sur les algues rouges, la façon dont il s'y prenait pour créer ses antidotes.

"Tu as eu de la chance petite, il s'en est fallu de peu que tu perdes ta jambe. J'ai eu beaucoup de mal à te guérir. Mais grâce à toi désormais, je possède un antidote de plus." M'a-t-il dit en me faisant un clin d'œil. "Forêt de malheur..." a-t-il ajouté en reniflant d'un air dédaigneux.

"Merci Nyko, je n'imagine pas à quoi ressemblerait ma vie s'il me manquait une jambe..."

"Elle ressemblerait à celle de beaucoup d'entre-nous."

Je me suis tortillée dans mon lit, un peu mal à l'aise par sa réponse.

"Et heu... quand est-ce que je pourrais remarcher à nouveau ? Ma guérison sera encore longue ?" Lui ai-je demandé après un petit silence.

"Je n'ai pu refermer ta blessure qu'il y a deux jours. Il va falloir faire preuve de patience."

J'ai grimacé. La patience, ce n'était pas tellement mon point fort.

"Et Anya, elle passera bientôt ? Elle est en mission ?"

Nyko s'est soudain mis à broyer ses herbes à grands gestes brusques, et son visage s'est de suite renfrogné.

"Tu demanderas à ton oncle." M'a-t-il répondu sèchement.

J'avais tout de suite deviné ce qui avait pu se passer, et ça m'a mise très en colère. Donc je n'avais plus qu'une hâte : voir mon Oncle, et lui dire ma façon de penser.

Lorsqu'il est arrivé, le soleil se couchait déjà.

"Leks..." a-t-il commencé à dire en ouvrant la porte.

"Libère Anya sur-le-champs." Ai-je grondé d'un air menaçant et autoritaire en le foudroyant du regard.

Il est passé de la joie à la fureur en moins d'une seconde.

"Et pour qui tu te prends ?!" A-t-il hurlé, rouge de colère. Ce n'est pas à toi de..."

J'ai saisi le poignard de mon père qui était posé sur une petite table à côté de mon lit, et je l'ai lancé de toutes mes forces, en criant de rage.

Il a suivi une courbe parfaite, est venu tracer une ligne de sang sur la joue de mon Oncle, et il est allé se ficher avec un bruit sourd dans la porte en bois qui s'était refermée sur son passage.

Il y a eu un silence qui m'a bien plus effrayé que la colère à laquelle je m'attendais. Nyko n'osait plus faire un geste, et il évitait soigneusement de regarder dans notre direction.

Je craignais la réaction de mon Oncle, mais je n'en ai rien laissé paraître.

"Libère Anya sur-le-champs." Ai-je répété en articulant bien chacun des mots sur un ton glacial.

"Très bien..."

J'ai ouvert de grands yeux étonnés, m'attendant à tout sauf à cette réaction de sa part.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 28, 2022 ⏰

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