L'Héritage d'une guerrière

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« Hapotei Leksa, ain strik Natblida... waik op... [*Joyeux anniversaire Leksa, ma petite Natblida... réveille-toi...] » 

J'ai ouvert péniblement les yeux au son de la voix de mon père. Son visage était penché au-dessus du mien, je lui ai souri et j'ai poussé un long bâillement tout en m'étirant. 

« Papa, tu aurais pu me laisser dormir un peu plus le jour de mon anniversaire, ça aurait été un beau cadeau. » 

Son rire a empli la pièce, et j'ai profité de ces rares secondes. C'était un son que j'aurais aimé entendre plus souvent. 

« Je suis sûr que mon cadeau te plaira bien plus que quelques heures de sommeil supplémentaires mon ange. » 

Il avait éveillé ma curiosité, et il n'en a pas fallu plus pour que je me lève d'un bond et que je sautille partout en criant d'excitation.

« C'est quoi papa, c'est quoi ?! Un cheval ?! » 

« Un cheval ? Pour quoi faire petite grenouille ? Tu ne sais même pas monter, a dit mon père en riant à nouveau. Non non, pas de cheval pour toi cette année. Peut-être quand tu deviendras une guerrière. » 

« Quand je deviendrai une guerrière ? Mais c'est dans une éternité ça, c'est pas juste ! » 

« Tu exagères, il ne te reste plus tant d'années que ça avant d'en devenir une. Surtout avec ton immense talent au combat, ô toi puissante et redoutable Natblida... ! » 

J'ai fais semblant de m'indigner devant sa moquerie puis je suis redevenue sérieuse. 

« Alors, et ce cadeau ? je lui ai redemandé, l'air de rien. » 

« File faire ta toilette et t'habiller, puis viens dans le salon. Il y a aussi ton oncle et ton cousin, alors ne traîne pas trop. » 

« Jeyk est là ? Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt ! Jeyk, j'arrive !» Ai-je crié dans la maison.  

Mon père m'a fait un clin d'œil, puis il est sorti de ma chambre pour me laisser mon intimité. Je suis allée dans la petite salle d'eau, je me suis aspergée le visage d'eau froide et j'ai relevé la tête, voyant mon reflet dans le miroir. Mes cheveux clairs devenaient de plus en plus foncés au fil des années, et je me demandais toujours comment une telle chose était possible. J'ai ensuite scruté mes yeux verts, en essayant d'imaginer ceux de ma mère. Je ne l'avais jamais connu, mais elle me manquait quand même. Et je trouvais ça étrange de ressentir le manque d'une personne qui n'avait jamais existé en dehors de mon imagination et de mes rêves. J'ai secoué la tête pour faire le vide dans ma tête et je suis allée m'habiller en vitesse. J'ai déboulé dans le salon comme un éclair, mais à peine j'ai eu le temps de franchir la porte que Jeyk m'avait déjà attrapé et me faisait tourner dans les airs. J'adorais quand il faisait ça, j'ai crié de joie mais il m'a reposé presque aussitôt après en faisant la grimace.

« Par mes ancêtres, il te fait avaler quoi ton père ? 500 grammes de panthère tous les jours c'est ça ? T'es plus aussi légère qu'avant. » 

« C'est à cause de mon entraînement, regarde comme je suis musclée Jeyk ! » Me suis-je exclamée en lui tendant mon bras et en faisant saillir mes muscles avec fierté. 

Il les a touché avec un air surpris et a dit en riant : 

« Eh bah dis donc, faudra que je me souvienne que c'est plus une si bonne idée de t'embêter. » 

« N'oublie pas nos autres invités Leksa, je t'ai mieux élevé que ça j'espère. » 

Trop absorbée par mes échanges avec mon cousin, je n'avais pas fait attention aux autres personnes présentes. Il y avait mon Oncle évidemment, mais à côté de lui se tenait une jeune femme que je n'avais encore jamais vu. Avec tous les tatouages qu'elle avait, elle devait probablement être une grande guerrière. Je l'ai fixée un moment avec envie et admiration, puis j'ai senti la main de mon père me pousser pour que j'aille les saluer. 

Leksa Kom TrikruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant