Une fois Poellek parti, Victoria s'approcha de la fenêtre. Elle donnait sur le parc à l'arrière de la demeure. Le domaine semblait d'autant plus immense qu'il était recouvert de neige, repoussant les limites du terrain à l'infini. Victoria aperçut au loin une surface scintillante, qui trahissait la présence d'un lac.
Après quelques minutes à contempler ce décor, Victoria se détourna de la fenêtre. La nuit commençait à tomber, rendant de plus en plus difficile de distinguer quoique ce soit. Elle alla poser son sac à main sur le lit à baldaquin qui trônait fièrement au milieu de la chambre, puis entra dans la salle de bains. Elle prit le gobelet qui se trouvait sur le bord du lavabo pour boire quelques gorgées d'eau. Ceci fait, elle retourna dans la chambre, sans trop savoir quoi faire. Elle décida, puisque Poellek l'avait autorisée, d'aller découvrir les autres pièces du manoir.
Elle sortit de sa chambre. Le couloir était allumé, mais totalement silencieux. La moquette épaisse étouffait le moindre de ses pas. Poellek n'était nulle part en vue. Ni les amis de Monsieur. Ni aucun éventuel employé. Et encore moins Monsieur lui-même.
Alors qu'elle rejoignait l'escalier principal, Victoria se demanda qui pouvait bien être ce Monsieur. Un homme qui ne souffrait aucun dérangement en journée, mais dont le majordome n'hésitait pas à accueillir des inconnus sans lui demander son avis et même à les inviter à dîner avec les amis de son patron. Elle se dit qu'elle obtiendrait une réponse bien assez tôt et se concentra sur la visite de la demeure.
Elle était revenue au rez-de-chaussée, toujours sans croiser âme qui vive. Elle ne savait pas par où commencer. Elle décida d'ouvrir la grande porte à sa droite. Elle entra dans un salon, tout aussi richement décoré que le reste du lieu. Elle continua, remarquant une autre porte de l'autre côté de la pièce. De porte en porte, de salon en salle de musique ou salle de jeu, elle finit par arriver dans une bibliothèque.
Elle s'arrêta sur le pas de la porte, soufflée par l'immense collection de livres qui s'étalait du sol au plafond. Elle fit timidement un pas dans la pièce, ne sachant plus tellement où poser son regard. Elle fut alors attirée par un coin qui semblait à part. Une étagère vitrée où étaient exposés des livres sans doute plus précieux que les autres. Avec plus d'assurance, Victoria se dirigea vers l'étagère vitrée. Elle observa les livres, tous du même auteur, un certain S. Roue, dont Victoria n'avait jamais entendu parler. Elle remarqua que la vitrine n'était pas fermée. Alors elle osa en sortir le premier livre qui se présentait.
La couverture était grise, très sobre, très sombre. Elle représentait une pièce plongée dans l'obscurité avec au premier plan un escarpin noir abandonné et en arrière plan, une silhouette qui fuyait vers un rectangle d'un gris plus clair. Victoria retourna le livre pour lire la quatrième de couverture et fut amusée de découvrir que l'héroïne du roman portait le même prénom qu'elle.

VOUS LISEZ
Le Manoir
HorrorVictoria, une jeune femme au milieu de la vingtaine, a un léger accident de voiture en pleine montagne. Contrainte d'aller sonner à la porte de l'habitation la plus proche pour demander de l'aide, elle se retrouve dans un manoir isolé. Il ne lui fau...