Victoria entrouvrit la porte de sa chambre. Personne en vue. Elle se faufila dans le couloir, osant à peine respirer. Et maintenant ? Elle était toujours indécise. Quel était le plan le plus sûr pour survivre au reste de la nuit ?
Monsieur avait raison, Poellek avait l'avantage puisqu'il jouait à domicile, contre une jeune femme qui ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. Au bord du désespoir, Victoria se dirigea machinalement vers la salle à manger. Elle la retrouva comme elle l'avait quittée, à la différence près que les amuses-bouches avaient laissé place aux hors d'oeuvres. Victoria avança jusqu'à la table et prit la première assiette qui lui tomba sous la main. Elle se mêla aux invités avec autant de naturel que possible, sans pouvoir s'empêcher son regard de s'arrêter sur chaque porte, chaque fenêtre.
-Vous n'avez pas l'air d'aller bien.
Victoria sursauta. Une femme d'une cinquantaine d'années à la coupe carrée la dévisageait avec inquiétude. Victoria se força à sourire.
-Vous êtes nouvelle, n'est-ce pas ? Poursuivit la femme.
Victoria hocha la tête.
-Je m'appelle Annie.
Annie tendit la main à Victoria.
-Victoria, répondit-elle en saisissant la main tendue.
Soudain, Victoria se crispa. Au contact de la main d'Annie, elle se sentit envahie par deux émotions opposées. Elle fut d'abord envahie par une douceur infinie, tout en percevant, derrière cette douceur, des démons en veille.
-Comment êtes-vous arrivée ici ? Demanda Annie qui n'avait pas remarqué le trouble de Victoria.
-Par la route, balbutia Victoria.
Annie regarda Victoria avec suspicion.
-Vous vous moquez de moi ? Demanda-t-elle avec agressivité.
-Non, pas du tout...
Le regard d'Annie se fit de plus en plus perçant. Ses lèvres se pincèrent, l'expression de son visage se durcit.
-Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez vous.
Elle fouilla dans une des poches de sa robe, puis tendit la main vers Victoria, paume vers le haut. Au creux de sa main potelée se trouvait un comprimé blanc. Victoria fit quelques pas en arrière.
-Merci, mais ça va aller. Je crois que j'ai simplement besoin d'air...
Victoria continua de reculer sous le regard méfiant d'Annie. Soudain, une porte s'ouvrit, attirant l'attention de tous les invités. Le dessert arrivait. Victoria en profita pour ouvrir la porte fenêtre la plus proche sans que personne ne la remarque.
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Le Manoir
TerrorVictoria, une jeune femme au milieu de la vingtaine, a un léger accident de voiture en pleine montagne. Contrainte d'aller sonner à la porte de l'habitation la plus proche pour demander de l'aide, elle se retrouve dans un manoir isolé. Il ne lui fau...