Je te Détaime

[Chap 26]

-  Allo?

Cette fois c'est lui.

C'est lui. Je ne sais pas si je devrais être heureuse ou quel émotion je devrais ressortir. Cette voix, elle m'a tellement manqué, c'est si bon de l'entendre après de longues jours…mais je ne sais même pas comment agir.

Mon coeur commençait à battre plus rapidement, il me semble que j'ai chaud, l'air se raréfie...oui évidemment, je suis encore dans la cabine.Ma respiration devient lourde, une boule s'était formé dans ma gorge, m'empêchant de parler et mes jambes, molles. Je n'arrive pas à croire que c'est lui. Cette voix. Sa voix. Eden. Mon Eden... Bon, il n'est pas mien mais...bref, il m'a manqué. Il nous a tous manqué.

Des larmes menacent de quitter mes yeux. Je ne sais pas pourquoi. L'émotion, peut-être? Mes pensées alllaient vers ce jour où il nous avait quitté au parc et ces jours où on s'inquiétait énormement. Tout ce dont j'ai envie là maintenant c'est de partir de cet endroit et m'enfuir jusqu'à le retrouver pour de bon.

Avant que je ne puisse analyser quoi que ce soit. Mes pieds me guident hors de la cabine en laissant le téléphone.

PDV Eden

Finalement, on est allé dans un petit bar, mon lieu de travail. Fred n'est pas encore arrivé. Je pris alors une place avec les filles.

J'ai commencé à travailler dans ce petit bar depuis à peu près une semaine maintenant. Je savais que Johanne etait une bonne personne mais je ne pouvais pas rester tout seul à la maison sans rien faire. Il faut que je gagne de l'argent, je ne vais pas me laisser nourrir par elle pour longtemps. Bien sûr, elle avait refusé au début mais la tête de mule que je suis, j'ai attendu qu'elle aille faire les courses pour débuter ma recherche. Ici, je suis payé tout les jours et bien payé en plus.

A chaque place où je m'arrêtai, je n'avais aucune chance de trouver du boulot. C'est alors que je continuais à avancer, j'étais arrivée en face d'un parc...ce parc. Depuis que je l'avais quitté ce jour-là, beaucoup de choses se sont passées. J'accélerai alors mes pas jusqu'à arriver en face d'un mini bar au coin de la rue.

Fred m'acueillit à bras ouvert, comme si j'étais son fils.

"Tu es pile à l'heure, mon garçon!"

-  Euh, bonjour repondis-je, perplexe.

-  Va aller prendre un tablier! A partir d'aujourd'hui, tu es mon serveur! Wahh, j'étais abasourdi.

Les jours que j'ai passés ici sont les jours les plus heureux de ma vie. Ici, il n'y a que des hommes qui y travaillent mais ce sont de vrais amis.

-  Euh, tu ne devrais pas aller travailler?! Riley est vraiment agaçante. Je me demande comment elles ont fait pour être amie. Jo n'est rien de tout ça. Elle est gentille et douce. Enfin, je ne la connais pas vraiment beaucoup mais les quelques jours que j'ai passé avec elle me le montrait.

-  Euh, oui j'y vais. Je me leva puis rejoignis les vestiaires pour me changer. Oui...les vestiaires! On en a, même dans un bar!

Un jour, j'avais enfreigné une rêgle d'or. J'avais appelé Fred en disant Monsieur. Il grimaça face à ma replique! Il m'invita à s'assoir puis commença sa leçon.

-  Ici, on est pas des Monsieurs! Aucun de nous. Ici, on est des mecs! On parait plus vieux pour ça, mais jamais au grand Jamais, je ne te laisserai nous appeler des Monsieurs.

Il disait que les Monsieurs, ce sont des hommes qui sont extrêmement occupés à se charger d'affaires, réservés, ils n'ont presque plus de joie de vivre. Ce sont les hommes en costard, chemise et pantalon bien repassé toutes les semaines, ils n'ont même pas de temps pour sortir entre potes ou se déchainer un peu. Par contre les mecs, ce sont les hommes heureux, libres, le sourire au visage quoiqu'il arrive, on ne laissera personne nous gâcher notre journée, débardeur et jeans délavé, ça c'est un mec!