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Le trajet en voiture est bruyant. J'ai presque l'impression de ne pas exister. Il y a donc Steve, qui n'est plus au lycée, Nancy, qui est responsable du journal de l'école et Robin, qui est dans la fanfare. Je lui ai brièvement parlé, car je fais du piano depuis toute petite, mais visiblement, ils n'avaient pas besoin de pianiste. Je devrais trouver autre chose, alors.

En arrivant, je me détache un peu de ce groupe après avoir remercier Eddie de m'avoir récupérer et je me sers un verre. Vodka-ananas. Disons que l'ananas permet d'effacer le goût désagréable de la vodka. Presque instantanément, Jason s'approche de moi.

– Je croyais que tu ne viendrais pas, la nouvelle.

– La nouvelle a un nom, et c'est Lila. Et, il n'y a que les cons qui changent pas d'avis.

– Tu sais, tu ferais mieux de changer d'avis rapidement concernant tes fréquentations. 

Il jette un coup d'oeil à Eddie, Nancy et Steve. Pourtant, ils me semblaient tous sympa. Par contre Jason ne semble être qu'un idiot populaire.

– J'y penserais le jour où ton avis m'intéressera.

Je force un sourire impoli avant de sortir dehors. Je remarque Eddie, qui fume plus loin, et je vais m'assoir sur un banc. Je n'aurais pas dû venir. Je ne connais personne, je n'ai aucune envie de faire des efforts pour me socialiser. Qu'est ce que je fais là ?

– Tu devrais faire attention.

Je reconnais la voix d'Eddie et je soupire.

– Franchement, le jour où j'aurais besoin de l'opinion de qui que ce soit, concernant qui que ce soit, je vous demanderai. Mais ce n'est vraiment pas nécessaire à l'heure d'aujourd'hui.

Je tire une taffe et enchaine avec une gorgée d'alcool, retenant une légère grimace alors que je remarque que mon verre est déjà vide. Je soupire et le pose à côté de moi. Pourquoi tout le monde se permet de me faire part de leurs opinions ? J'ai une tête aimable ? Entre Jason et Eddie, aucun des deux ne me lâche.

Quelqu'un vient parler à Eddie et avec un rapide coup d'oeil en arrière, je remarque qu'il vient de lui filer un sachet avec de la beuh contre de l'argent. J'hausse un sourcil et celui-ci vient s'assoir à côté de moi.

– Tu deals ?

– Je préfère que ce genre de chose reste.. discret.

J'hoche la tête. C'est compréhensible. Je réfléchis rapidement avant d'ouvrir ma bouche.

– Qu'est ce que tu vends ?

Il hausse un sourcil et me regarde un peu stupéfait.

– Beuh, cocaïne, kétamine.. et je peux me débrouiller pour avoir d'autres choses si tu veux. Tant que ton père n'est pas flic.

Je laisse échapper un rire honnête et sincère alors que sa tête se décompose.

– Ne me dit pas que ton père est flic ?

– Si, si en fait. Mais promis, je ne te dénoncerais pas.

Il ne semble pas vraiment se détendre. Alors.. merde.

– Tu as de la kétamine ?

Il fait une légère grimace.

– Chez moi, oui. Pas ce soir. Ici, ils ne consomment rien de bien méchant. Et je n'ai pas vraiment envie de te ramener chez moi, sachant que tu pourrais me balancer à ton père.

Je me redresse légèrement en déglutissant, sentant mon visage se fermer instantanément. Je me retiens de lever les yeux au ciel, ou de faire une remarque désagréable. Ce n'est pas complètement incompréhensible.

I'll be back in the morningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant