Journal

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Je quittai le lycée en trombe sans me retourner, pour que personne ne puisse voir mes larmes.
Je courus jusqu'à chez moi en évitant d'emprunter les trottoirs fréquentés par mes camarades de classe.
Lorsque j'ouvris enfin la porte de mon domicile, je me préparai psychologiquement à un tsunami de questions de ma mère et aux regards soucieux de mon père. Je séchai mes larmes d'un revers du poignet et tentai de retrouver mon calme.

Pourquoi étais-je en train de pleurer bêtement ? Cela ne m'avancerait à rien, je le savais pertinemment. Seulement voilà, quand ça fait longtemps qu'on retient ses larmes, elles finissent par couler au moment le plus inopportun.

J'entrai avec appréhension dans mon domicile qui, pour une fois, était silencieux. Je refermai la porte derrière moi et observai les alentours. Personne, pas un bruit. Très étonnant pour une maison qui habitait ma mère. Mais bon, je n'allais pas m'en plaindre, j'avais besoin de me retrouver seule face à moi-même, seule face au silence.

Une fois dans le salon, je remarquai un petit post-it posé sur la table. Je le saisis et lu.

"Coucou ma chérie, j'espère que tu as passé une bonne journée ! Ton père et moi sommes chez des amis, on rentrera vers 18 h. N'hésite pas à m'appeler si tu as un problème et mets le couvert si tu as le temps. A tout à l'heure ma grande.

PS : Cette après midi j'ai sortie quelques cartons du garage, beaucoup contiennent des affaires à toi. Tu devrais y jeter un coup d'œil, peut-être que tu y trouveras quelque chose d'intéressant !

Bisous, maman"

Je jetai un regard rapide à l'horloge murale : 16 h. J'avais deux heures devant moi pour me reprendre en main. Parfait. J'inspirai un grand bol d'air et reposai le post-it sur la table. Je me dirigeai vers le couloir et, arrivais au bout de ce dernier, je mis la main sur le carton mentionné par ma mère. Heureusement, cette dernière n'avait pas l'air d'avoir fouillé dedans car il était encore scellé par le scotch. Je le soulevai de terre difficilement en vu de son poids imposant et l'emmenai à l'abri des curieux, dans ma chambre. Une fois l'avoir déposé sur mon lit et avoir fermé doucement la porte derrière moi, je m'assis à côté de ce vieux carton qui avait l'air très profond d'après sa taille. A l'aide de ciseaux trouvaient sur mon bureau, je coupai le scotch et ouvris délicatement le carton rempli de souvenirs. Je commençai alors ma fouille pour me changer les idées.

A l'intérieur, je trouvais des tonnes de choses dont, pour la plupart, je ne me souvenais même plus. Des peluches, des livres, des jouets, des dessins (horribles) de ma composition, des affaires de piscines pour bébé ou encore de vieux vêtements troués. Rien de très intéressant en somme. Mis à part mon ancien téléphone portable qui fonctionnait encore et qui était arrivé là sans que je comprenne comment. Je le mis de côté. Ma mère ne devait pas être au courant que j'en possédait un, sinon elle me le confisquerait sur le champ.

Alors que je m'apprêtais à remettre les affaires dans le carton, je remarquai qu'au fond de ce dernier se trouvait encore une pile de livres poussiéreux. J'ignore pourquoi mais j'eus la sensation qu'il fallait absolument que j'y jettes un œil. Je me rapprochai du carton et attrapai les livres du fond en éternuant à cause de la poussière. En les saisissant, je me rendis compte d'une chose : il y avait quelque chose en dessous. Je mis la pile de côté et saisis l'objet qui avait retenu mon attention.

A ma grande surprise, c'était une sorte de carnet. Je le contemplai sous tous ses angles et remarquai qu'un cadenas le scellait. Après réflexion et après avoir observée la couverture, je compris vite de quoi il s'agissait. C'était mon journal intime. Comment c'était-il retrouvé ici ? Il me semblait pourtant l'avoir emmené avec mes affaires lorsque j'avais déménagé dans les dortoirs de YG. Je me retournai les méninges mais rien n'y faisait, le mystère demeurait entier. Mais peu importe, j'avais un nouvel objectif : trouver la clé de mon journal.

Tu te souviens ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant