Chapitre 8

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O L I V I A 



Nous n'avons pas arrêté de discuter depuis que nous avons quitté l'immeuble Tyler et moi. Je lui souris en entrant dans l'appartement d'Oliver et le remercie pour le trajet avant de rejoindre Neela et Annika qui me font de grands gestes du fond du salon.

— Eh bien, Annika, ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu ! je lance, une fois arrivée à sa hauteur. Tu es seule ou accompagnée ce soir ? la taquiné-je.

Elle est la version féminine du coureur de jupons. Elle change de copain à peu près toutes les semaines. Les pauvres hommes s'entichent d'elle, parlent d'un potentiel avenir commun, et lorsque la relation devient trop sérieuse, elle s'en va. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une réelle compassion pour tous les cœurs qu'elle a dû briser en vingt-trois ans d'existence. Elle était déjà un bourreau des cœurs en maternelle...

— J'ai bien jeté mon dévolu sur un charmant promoteur immobilier, répond-elle avec un sourire narquois.

Pauvre homme, il ne sait pas ce qui l'attend.

— D'ailleurs, je suis plutôt étonnée de te voir ici ce soir Livia, dit Neela en me lançant un regard noir. Tu as réussi à réparer ton téléphone ? J'imagine qu'il doit être cassé puisque tu n'as répondu à aucun de mes appels, ni même à ceux de Callie depuis une semaine. J'ai failli croire que tu étais morte.

Je hausse les épaules, indifférente à sa pique.

— Il est comme neuf, dis-je en le sortant de ma poche. J'ai été très occupée cette semaine.

— J'imagine que Callie a été obligée de venir te chercher par la peau des fesses pour te ramener jusqu'ici ce soir.

— Non plus, j'ai croisé Oliver en sortant du boulot et il a insisté pour me raccompagner puis m'a fait promettre de me libérer pour la soirée. Je suis venue avec Tyler, dis-je en désignant l'homme aux lunettes d'un mouvement de tête. Il est aussi mon voisin.

— Il est plutôt pas mal, dit Annika en le scrutant de la tête aux pieds.

— Évite de semer la discorde en allant draguer ce type pour le jeter comme une vieille chaussette dans trois jours... rétorque simplement Neela.

— Olivia ! Tu es venue, je suis si heureuse ! s'exclame Callie en entrant dans le séjour.

— Je suis là, dis-je avec un léger sourire.

— Parfait, pose tes affaires ici, Annika et Neela venez m'aider, je suis littéralement en train de carboniser le poulet...

Les filles se regardent une seconde avant de courir dans la pièce d'à côté. De mon côté, je me contente de déposer mon sac et ma veste sur l'accoudoir du canapé. Mon regard est attiré par la grande bibliothèque en bois massif qui domine une bonne partie du mur du salon. Je m'approche et regarde attentivement la collection de romans d'Oliver. Impressionnant. Je passe mes doigts sur le dos de chaque livre, qui soit dit en passant, sont tous parfaitement alignés. Je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je découvre qu'il possède le dernier tome d'une trilogie que j'ai commencé il y a peu. Je lis rapidement le résumé sur la quatrième de couverture avant de l'ouvrir pour le feuilleter. Une voix grave me fait sursauter et refermer le livre d'un mouvement sec avant de me retourner vers la seule personne que je n'ai pas envie de voir. Il ricane, ce qui m'énerve.

— Tu n'as pas remarqué que j'essaie de t'éviter au maximum ?

— Et bien, vu que je ne te prête pas la moindre attention, je suis malheureusement incapable de le remarquer, dit-il en haussant les épaules nonchalamment.

The Agreement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant