O L I V I A
La gare est bondée pour un vendredi soir. À croire que tout le monde s'est décidé à changer d'air ce week-end. Le train est déjà à quai, mais il me reste une bonne dizaine de minutes avant qu'il ne démarre. Je me retourne face à Aidan, un grand sourire aux lèvres.
— Tu m'appelles quand tu es arrivée ? demande-t-il.
Je hoche la tête.
— Et toi, dès que tu seras arrivé à Dumfries ?
Il hoche la tête avant de m'attirer contre lui.
— Je serai là dimanche soir, lance-t-il avant de m'embrasser.
« Le train numéro GR528100 en provenance d'Édimbourg Waverley et à destination de York va partir, merci de prendre garde aux marches pied, de bien vouloir étiqueter vos bagages et de présenter un ticket de transport valide aux agents de contrôle ».
Après un dernier au revoir, j'attrape la anse de mon sac de voyage et pénètre dans le train. Je cherche mon siège et m'installe à côté de la fenêtre. Je sors un livre de mon sac et me laisse glisser au fond de mon siège : j'ai à peu près six heures de trajet et deux correspondances devant moi.
***
La maison de Phil est toute à son image : le terrain doit bien faire dix hectares, la maison n'est comparable à aucune autre - plus grande et plus moderne. Je ne comprends vraiment pas ce que lui trouve ma mère, mais elle paraît heureuse alors c'est tout ce qui compte finalement. Mais, fort heureusement, il a eu la présence d'esprit de ne pas être présent ce week-end, il aurait dit à ma mère qu'il préférait nous laisser entre filles, mais je soupçonne ma mère d'être derrière son week-end de golf. Elle a compris depuis le temps, qu'il ne sert à rien de nous mettre dans la même pièce, lui et moi. Ils ont déménagé cette année, et c'est la première fois que je vois leur grande demeure. Ma mère m'aide à porter mes affaires jusqu'à la chambre d'amis, à l'étage.
Ma mère m'entraine dans la quasi-totalité des magasins de Liverpool One, j'ai au moins cinq sacs en papier dans les bras et je me demande comment je vais ramener tous ces achats chez moi. Nous terminons notre parcours par une librairie. Une merveille. On y trouve de tout, je me croirais au Paradis. Je flâne à travers les rayons et pique des livres un peu partout dès lors que le résumé ou la couverture me plaisent. Si bien, que lorsque j'arrive à la caisse j'ai une dizaine de romans entre les mains.
— Toujours aussi amoureuse des livres, n'est-ce pas ? remarque ma mère.
— On se demande de qui je peux bien tenir ? je rétorque en pointant les livres qu'elle a dans la main.
— Je plaide coupable, rit-elle. Tu as faim ? demande-t-elle lorsque nous sortons de la librairie.
Je pose une main sur mon ventre qui gargouille.
— Je meurs de faim.
— Je connais un restaurant assez sympa à l'étage, ça te dit ?
— Avec plaisir !
Le restaurant est charmant, un peu bohème. L'ambiance y est apaisante, les serveurs sont adorables et les plats sont exquis.
— Alors ?
— C'est vraiment un super restaurant, tu avais raison.
Elle sourit et se dandine sur la chaise pour s'installer correctement.
— Bon, je t'ai parlé de moi toute la journée, parle-moi un peu de toi.
— Oh tu sais Maman... rien n'a vraiment changé de mon côté.
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The Agreement
RomanceInfirmière dans une petite clinique pédiatrique en plein centre d'Édimbourg. Olivia mène une vie simple et paisible. La complexité ce n'est pas son truc, contrairement à Aidan. Travaillant pour l'entreprise familiale depuis plusieurs années, il est...