The Agreement

Chapitre 9

A I D A N 

Je lance ma veste de costume ainsi que ma cravate sur le canapé avant de déboutonner le haut de ma chemise. La sonnerie de mon portable s'élève, rompant le silence qui régnait dans mon appartement. Je me fige en voyant le prénom de Mia s'afficher sur l'écran. Sans attendre une seconde de plus, je décroche et amène le portable à mon oreille et me racle la gorge.

— Mia ?

— Aidan... Je te dérange ?

Je souris. Elle sait très bien qu'elle ne me dérange jamais, et qu'elle ne me dérangera jamais.

— Bien sûr que non.

— Je voulais juste discuter quelques minutes avec toi, entendre ta voix...

Je lève un sourcil.

— Je t'ai vu vendredi dernier en boîte. J'ai aussi appris par mon agent que tu allais te marier, c'est vrai ?

Serait-elle jalouse ?

— Oui c'est vrai, je réponds le plus impartialement possible.

— Tu ne penses plus à moi alors ? Tu ne m'aimes plus ?

Je ris.

— Tu m'appelles pour quoi au juste Mia ? Pour vérifier que je suis toujours amoureux de toi ? Tu as ouvert les yeux ? Tu t'es enfin décidé ?

Elle rit à son tour, je devine que la réponse à mes deux dernières questions est toujours non.

— Aidan, ma carrière est en plein essor. Je ne peux pas tout lâcher, pas maintenant.

— C'est bon Mia, tu peux économiser ta salive.

— Aidan... ne le prend pas comme ça chéri...

Je ne réponds pas, un silence gênant s'installe entre nous.

— Je ne peux pas te donner ce que tu veux pour le moment chéri. Sois patient, ne te marie pas avec cette fille.

Je ferme les yeux, sans répondre.

— Sache que moi, je pense tout le temps à toi, dit-elle avant de raccrocher.

Furieux, je jette mon portable sur le canapé. J'ai envie de tout casser, de crier de colère. M'appeler pour me dire qu'elle ne peut pas me donner ce que j'attends, me demander de patienter encore et de ne pas épouser Callie ? Sérieusement ?

Je m'affale sur le fauteuil le plus proche, un bras sur le front en soupirant. Voilà pourquoi je vais épouser Callie : pour le bien de l'entreprise et parce que je sais que je ne tomberai jamais amoureux d'elle. Par conséquent elle n'aura jamais le pouvoir de m'atteindre au point de briser mon cœur un peu plus chaque jour comme le fait si bien Mia. Je me redresse après quelques minutes, attrape la bouteille de bourbon qui traîne sur la table basse, la débouche et bois à même le goulot tout son contenu dans l'obscurité. Seul.

***

Plusieurs dossiers sont éparpillés un peu partout sur mon bureau. Cela fait deux semaines que je les étudie consciencieusement, aucune information ne doit passer à la trappe. Depuis, l'appel de Mia il y a presque un mois, je me suis concentré sur le travail, on pourrait dire que j'ai presque élu domicile ici. Cette situation déplaît à mon père qui ne se retient pas pour me faire la remarque à chaque fois que je le croise. Mais je m'en fous, ça me permet de ne pas penser à elle. Ce n'est peut-être pas la meilleure solution, mais c'est la seule que j'ai trouvé. J'aurais pu aller baiser une fille chaque soir, mais je n'en ai même pas envie. Alors je reste, ici, en face d'un tas de papier et de mon ordinateur.