Je m'étire après plus de deux heures de travail acharné. J'ai dû modifier une dizaine de clauses sur différents dossiers et prendre rendez-vous avec trois clients. Quand je lève la tête vers l'horloge, je fronce les sourcils : il est midi passé. Une chose est sûre, je n'ai pas vu le temps filer. Je souffle un coup, sort mon portable et le déverrouille. Je sens que quelque chose cloche lorsque je remarque que je n'ai eu aucune nouvelle d'Olivia. Je clique sur son contact - que j'ai récemment ajouté aux favoris pour y avoir accès plus rapidement, mais mon appel sonne dans le vide jusqu'à ce que je tombe sur sa boîte vocale. Je fronce à nouveau les sourcils, habituellement, elle répond quand elle reçoit un appel, même lorsqu'elle est occupée. Je pousse un grognement et réessaie, mais cette fois-ci, je tombe directement sur son répondeur, comme si elle ignorait intentionnellement mes appels. Ou bien, que sa batterie soit HS. Mais bordel quel est le problème ? Je soupire et m'installe au fond de mon fauteuil, massant mes yeux d'une main. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? J'essaie de réfléchir, mais ma tête me fait bien trop souffrir pour ruminer les événements de la veille. Je me contente alors de lui envoyer un message et reçois quasiment instantanément l'accusé de réception me confirmant que la première théorie est la bonne. Je lui renvoie un autre message et active le mode son de mon téléphone, au cas où, avant de replonger tant bien que mal dans le dernier dossier de la journée.
Quelques heures plus tard, je n'ai toujours aucune nouvelle. Incapable de me concentrer sur mon travail, je me retrouve devant la porte de son appartement quelques minutes plus tard. Et, je frappe contre le battant depuis une bonne dizaine de minutes. Je finis par poser ma tête contre le bois de la porte, un sentiment d'inquiétude naît au plus profond de mes entrailles. Ça ne lui ressemble absolument pas. Elle n'est pas du genre à filtrer les appels et à ne donner aucun signe de vie. Après tout, peut-être qu'elle a tout simplement perdu son portable dans un parc, ou dans le tram ? J'essaie en vain de me convaincre que cette théorie est la bonne. Je soupire pour la je ne sais combientième fois depuis le début de la journée et appelle l'ascenseur. Il doit forcément y avoir une raison logique, j'essaie de me souvenir de ce qu'il aurait bien pu se passer hier soir entre le moment où je suis partie et celui où je suis rentré, mais les souvenirs sont trop flous. Quoi qu'il se soit passé, c'était forcément entre ce laps de temps. Et merde, j'ai sûrement fini dans un sale état si j'en suis arrivé au point de ne plus me souvenir de rien. Peut-être que j'ai fait ou dit quelque chose de déplacé. L'angoisse qui m'avait quitté le temps de quelques minutes ressurgit aussitôt alors que je m'engouffre dans l'ascenseur. Perdu dans mes pensées, le tintement me fait sursauter et je me retrouve en face de Ty, qui entre à son tour avec Ethan à moitié endormi dans ses bras.
— Ah salut, ça va ? Pas trop la gueule de bois ? demande-t-il.
— Quand est-ce qu'Olivia t'a déposé Ethan ? Je réplique sans répondre à sa question.
— Sur le coup des dix heures et demie, pourquoi ?
— Tu sais où elle est allée ensuite ?
— Non, du tout. Elle n'est pas chez elle ?
— À ton avis ? Je lance d'un ton cinglant.
Ça y est, je suis à cran.
— Vous vous êtes disputé ?
— Non, je rétorque sèchement. Enfin, je ne sais pas.
— Trou noir ?
— Ouaip, dis-je en grimaçant.
Mon meilleur pote m'imite tandis que les portes de l'ascenseur s'ouvrent dans le hall de l'immeuble.
— Je repasse vers dix-huit heures pour Ethan, ça te va ? Je demande ou lui ouvrant la porte.
VOUS LISEZ
The Agreement
RomanceInfirmière dans une petite clinique pédiatrique en plein centre d'Édimbourg. Olivia mène une vie simple et paisible. La complexité ce n'est pas son truc, contrairement à Aidan. Travaillant pour l'entreprise familiale depuis plusieurs années, il est...