chapitre 7

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J'ai toujours détesté les lundis. Evidemment, pour les mêmes raisons que la plus part de gens, mais encore plus pour le sentiment d'exclusion intense que ce jour me provoquai. Dès le matin, les couloirs bourdonnaient de toute part des anecdotes les plus drôles du week-end, et Rachel me racontait à quel point la fête à laquelle elle avait assisté avait été incroyable. Durant ce temps, je n'avais rien à dire de plus. Mes week-ends se résumaient à regarder la télé avec Harry et à bosser. Quelques fois je revoyais ma mère, ce qui changeait un peu la routine de ma fin de semaine à mon grand plaisir.

Mais cette fois, c'était différent. J'étais allée à une soirée, et je savais exactement de quoi les lycéens de Charles Baudelaire allaient parler. Et j'en eu très vite confirmation, quand en traversant les couloirs, les murmures de d'habitude et les regards me visaient sans même essayer d'être discrets. Je soupira. C'était Je n'avais pas imaginé un jour être la source des ragots du lundi matin. Ce fut plutôt frustrant, puisque la raison n'était nulle d'autre que l'humiliation cuisante que je m'étais prise samedi, et le sauvetage du grand Luke Hemmings, le sportif. Puis sans oublier le clou du spectacle, la vengeance avec la diffusions de preuves compromettantes accusant Rachel d'avoir trompé son petit ami.

Mon coeur bat à cent à l'heure en me remémorant la soirée de vendredi. Moi qui essayais de ne plus y penser... Par chance, les regards se détournent de moi assez rapidement. Je soupire. Peut être que finalement les gens vont rapidement oublier et passer à autre chose ?

Mais je comprends finalement que les regards se sont détournés de moi pour unique raison qu'un spectacle bien plus intéressant se déroule dans le couloir. Sans m'approcher, je sais déjà de quoi il s'agit. J'entends les pleurs de Rachel de la où je suis et je me sens d'un seul coup très mal. C'est de ma faute si elle est aussi triste. C'est moi en partie qui est responsable et cette responsabilité me pèse soudainement. Un poids énorme apparaît dans mon coeur. Je ne peux pas m'empêcher de la plaindre. Peut être qu'elle mérite tout ça, mais c'en est tout au moins difficile pour elle comme pour moi. Je me dirige vers mon casier évitant le rassemblement et les bruits de pleurs qui ne me font que me rappeler à quelle point je ne suis pas une bonne amie.

Quand vient l'heure du cours de maths, un des seuls cours où je suis à côté de Rachel, mes mains deviennent moites. J'ai réussis à l'éviter jusqu'à là, mais l'affrontement est impossible à reculer désormais. Elle arrive quelques instants après moi et s'assoie à ma table voisine, comme d'habitude. Les gens de notre classe nous regardent comme si ils attendaient qu'on recommence à se crier dessus. Elle s'apprête à m'adresser la parole quand je la coupe instantanément.

- On en parlera plus tard ok ? Pendant la récré, devant le gymnase.

Elle paraît surprise. Je n'ai pas l'habitude de lui donner des ordres. Elle s'apprête à répondre quelque chose, mais elle se ravise au dernier moment. Tant mieux, je n'avais pas besoin d'une autre scène en public.

Nous passons le reste de l'heure en silence.

☼☼☼

- QU'EST-CE QUI T'AS PRIS DE METTRE CE SCREEN PUTAIN ?

- Je...

- ON EST PAS CENSEES ETRE AMIES TOUTES LES DEUX ?

- Amie...?

- BIEN SUR QUE OUI ARIEL !!

Et elle fond en larme, comme ça, devant moi et le gymnase. Et elle qui ce moquait de moi parce que je pleurai hier ! J'ai envie de la prendre dans mes bras mais je ne sais pas si c'est une très bonne idée. Alors je reste à l'écart meurtri, me disant qu'elle pleure par ma faute. C'est une sensation plutôt désagréable. Son mascara coule et forme des traits noirs sur son visage. Ses yeux sont perçant et je peux y voir à quel point elle me déteste.

Couleur Grenadine - 5SOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant