chapitre trois (et pas des moindres)

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   Je sors du lycée, épuisée de ce premier jour de cours. Je n'aime pas beaucoup l'école, mais je suis bonne élève, ce qui m'arrange un peu. Mes facilitées me permettent de ne pas avoir à travailler énormément. Je regarde si j'ai reçu un message sur mon téléphone ; aucunes notifications. A quoi est-ce que m'attendais?

Dans ces moments là, ma mère me manque. J'aimerai pourvoir lui envoyer un message et lui expliquer ma journée. Enfin surtout ce qu'il s'est passé ce matin. Mais elle travaille, et je ne peux pas vraiment la déranger.

Ma mère n'est jamais à la maison à cause de son travail. Elle est directrice commerciale. Si elle n'est pas à Tokyo ou New York, elle est dans ses bureaux à deux heures d'ici. Quand elle n'est pas en voyage, elle revient vers 22h chez nous, et parfois elle passe les week-end ici. Mais ça arrive très peu. Elle me manque beaucoup. Elle a enduré tellement de chose pour nous sauver la mise à moi et mon

frère. Quand mon père est parti pour une fille de sept ans mon aîné juste avant ma rentrée en seconde, elle a sût rebondir. Difficilement serte, mais elle a réussit à garder la tête hors de l'eau. Elle a travaillé encore plus dur.

Ca à été compliqué, financièrement d'abord. Ma mère qui avait un salaire dans une boîte qu'on pourrait qualifier d'acceptable, s'est vite retrouvé à cours d'argent. Et même si mon père, dans sa nouvelle maison construite pour sa nouvelle famille nous aidait, cela ne suffisait pas vraiment. Et puis ma mère était quelqu'un de fière, elle voulait pouvoir ne plus demander de l'aide à l'homme qui l'avait trompé et qui avait détruit sa famille. Finalement, une promotion est arrivée, une promotion impliquant des choix de vie, mais lui permettant d'avancer. Aucuns de nous n'avons hésité, et elle a accepté. La première année, je l'ai vécu avec mon frère, je n'ai pas connu la solitude. Mais il est parti cette année pour ses études et je vis maintenant la semaine seule. J'attends le week-end avec impatience. Mon grand frère fait ses études et travail près d'ici, mais il a prit un appartement avec sa copine. Il est rarement à la maison mais il essaie de revenir tout les week-end et prend des nouvelles régulièrement.

Je me dirige vers mon vélo d'un pas rapide. Hors de question de recroiser Niall pour aujourd'hui. Ni personne d'autres d'ailleurs.

Malheureusement, quand je me retrouve dans la rue, je ne peux bien évidemment éviter la petite bande qui fume devant l'établissement. Je suis coincée, je dois forcément passer devant pour récupérer mon vélo que j'ai laissé sur un porte vélo à quelques pas du lycée. J'avance, serrant les bretelles de mon sac noir customisé avec le nom de mes groupes préférés. C'est mon père qui écoutait ses groupes, et il m'a refilé sa passion pour la vieille musique. Entre nous c'était comme un rituel d'écouter ça. C'est un peu la seule chose qu'il m'a laissé. La musique, et les souvenirs.

J'ai la tête haute, croisant les doigts pour qu'aucuns des cinq garçons de terminale ne me remarquent.

- Eh la sirène !

Raté. Mon coeur commence à accélérer et je ne sais pas quoi faire. Je fais mine de ne pas avoir entendue ou je me tourne vers eux ? La question ne se pose plus quand un des garçons s'approche de moi. Il est mat et grand, -à vrai dire ils sont tous grands-, et ses yeux sont en amandes. Ses cheveux sont bruns et un peu ébouriffé et son nom est Calum Hood. Quand il vient vers moi, je lui lance un regard fuyant, et m'apprête à partir quand un autre garçon, grand mais plus petit que Calum nous rejoint. Il a les cheveux bleus électriques et des traits plus fins. Il faudrait m'expliquer pourquoi personne ne lui donne de surnom par rapport à ses cheveux, à lui.

- Sympas tes cheveux ! me dit t'il en me souriant grandement.

- Les tiens sont... pas mal aussi... dis-je à mon grand étonnement d'une voix posée.

Couleur Grenadine - 5SOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant