Couleur Grenadine - 5SOS

chapitre 17

- Ma voiture est juste là.

Louis me montre du doigt une voiture à la carrosserie noire. Je m'avance vers celle ci, quand j'entends une voix familière dans mon dos.

- C'est bon sirène, t'as gagné, je te ramène.

Je me tourne vers la porte d'entrée, et vois Luke une clef de voiture à la main. Louis m'interroge du regard. Luke se rapproche de nous, et il finit par apercevoir le brun qui se tient près de moi. Son regard devient froid, et il me jette un coup d'œil de désaccord.

- Merci Luke, mais Louis me ramène. Je ne voudrai surtout pas te déranger.

J'accentue les derniers mots pour lui faire comprendre que je n'ai pas oublier la manière dont il m'a parlé tout à l'heure. Il fronce les sourcils, comme étonné que ses paroles aient pu me blesser. Je fais un signe de tête vers Louis, lui expliquant silencieusement que j'ai trouvé un chauffeur par moi-même. Quand il comprend, il hausse les sourcils.

- Tu ne me dérange pas. Allez, viens, je te ramène.

- Non Luke. Louis a proposé de me raccompagner, donc je rentre avec lui.

Un combat de regard s'engage entre nous. La tension est à son comble, et je ne veux pas céder. Il est hors de question que je monte dans une voiture avec Luke après la façon dont il m'a parlé précédemment.

Je vois que Louis ne sait pas comment réagir à cet échange. Il se balance sur ces deux pieds.

- Ne t'inquiète pas mec, ça ne me pose pas de soucis de conduire Ariel chez elle.

- Eh bien moi, ça me pose un problème, répond Luke du tac au tac.

J'ouvre la bouche, choquée par ce qu'il vient de dire. Comment ose-t-il ?

- Luke Hemmings, je suis assez grande pour décider par moi-même.

- Tes décisions se résument donc à rentrer avec un inconnu en plein milieu de la nuit ? Très intelligent venant de ta part.

J'accuse le coup. Louis n'est peut-être pas la personne que je connais le plus à cette soirée, mais il est loin d'être un inconnu. La situation commence à tourner au ridicule. Luke me regarde toujours, comme si Louis n'était pas présent à mes côtés. Il attend que je lui obéisse. Je me rattache donc aux seuls arguments qui me viennent en tête pour ne pas perdre la bataille.

- Tu n'es pas sobre.

- Ma dernière bière remonte à deux heures. Contrairement à ton petit copain qui prenait encore des shots il y a 30 minutes, me répond-t-il en haussant les sourcils.

Je me tourne vers Louis pour vérifier l'information. Malheureusement, ses yeux le trahissent et je comprends que Luke dit la vérité. Mon seul argument vient de tomber à l'eau. Soudainement, l'idée de rentrer avec Louis me réjouit moins. Mais je n'ai pas envie de céder à Luke.

- Oui mais-

- Tu ne rentreras pas avec lui, c'est tout. Ne fais pas de caprice Ariel, on dirait une gamine.

Je sens encore une fois les larmes monter aux yeux. Je m'apprête à rétorquer quand Louis me coupe dans mon élan.

- Il a raison Ariel, ce n'est peut-être pas très raisonnable. Bien que j'en ai très envie...

Je suis déstabilisée, et le regard vainqueur de Luke me donne envie de crier. Louis s'approche de moi.

- Bonne nuit, rentres bien.

Il m'embrasse près des lèvres et s'en va, sans se retourner. Je reste face à Luke un moment sans parler. Il vient de me gâcher un moment qui s'annonçait formidable. Pourtant l'heure tourne, et je sais déjà que je ne serai pas à l'heure. Je sais que je ne dois pas perdre plus de temps, alors à contre cœur je demande à Luke où se trouve sa voiture. Il me désigne une voiture verte écaillée.

- Elle est à qui ? je demande en grognant, ma curiosité passant avant l'animosité que j'ai envers Luke à cet instant même.

- On me l'a prêté pour l'aller-retour, il répond nonchalamment.

Je monte dans la voiture : elle a une odeur de bière.

- Ce n'est pas mon petit ami, je précise

- Hein ?

- Louis. Ce n'est pas mon petit ami.

- Un mec qui te fait un câlin en pleine soirée veut plus qu'être ton ami, crois-moi.

Je tourne la tête vers Luke. Il m'a observé avec Louis dans le jardin ? Je me sens rougir. C'était un moment intime. Je l'imagine un sourire moqueur aux lèvres en train de rire de moi avec la fille qu'il embrassait. Je me sens extrêmement gênée. Cela veut aussi dire qu'il m'a vu pleurer à cause de lui. Je m'enfonce dans mon siège.

Je décide de ne plus parler. La radio ne marche pas bien, elle grésille mais elle comble le silence gênant entre nous. Il a les yeux rivés sur la route, et ne fait pas l'effort de créer une discussion.